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Blog: Marianne2.fr | le site de l'hebdomadaire Marianne

«Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti» (Albert Camus) | URL | Flux
Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)

Virginie Roels | 2008-10-07T09:36:00+02:00 | 1 lectures

La crise économique laisse sur le pavé des secteurs inattendus de l’économie. En quelques mois, chirurgie esthétique, cosmétiques et plaisirs de la table sont devenus les victimes collatérales de la crise financière internationale.


Botox, silicone et cookies victimes de la crise


L'immobilier et la finance ne sont plus seuls à pâtir de la crise. D'autres secteurs boivent la tasse, en particulier ceux liés aux plaisirs et au luxe. Signe que l'austérité pointe son nez ? Possible, car c'est bien de nez, mais aussi de seins et de fesses qu'il s'agit. La chirurgie esthétique, les produits cosmétiques, ainsi que la consommation de mets délicats sont dans la tourmente. Calme, luxe et volupté, c'est terminé !





« Maintenant je suis obligée de choisir entre le botox et un bon resto » déplore Antoinette, une californienne de 41 ans, dans les colonnes du Los Angeles Times. Ce mois-ci, cette quinqua middle class va renoncer à son petit plaisir mensuel, une partie d'injections de Botox entre copines. Les chirurgiens de Beverly Hills commencent d'ailleurs à avoir les traits tirés, car Antoinette n'est pas la seule à les bouder. Certains ont perdu jusqu'à 40% de leur chiffre d'affaires en six mois. Mais les dégourdis du bistouri ont de la ressource. La plupart des chirurgiens américains proposent désormais des produits bon marché. Non sans cynisme, ils offrent par exemple une ristourne sur les actes de reconstruction mammaire pour les femmes touchées par un cancer du sein. Un acte de pure vénalité : ils sont sûrs d'êtres payés car cette opération-là est prise en charge par les assurances.





Les Françaises se démaquillent



La Française, elle, n'est pas accro à la seringue et préfère encore son traditionnel voile de poudre. Du coup, chez nous c'est le secteur de la cosmétologie qui est dans le rouge. Fin août, les ventes de rouge à lèvres, parfums chics et crèmes de soin haut de gamme ont marqué un recul de 2,3%. Il est certes prématuré de parler d'un crash du fard à paupière, mais pour compenser cette diminution, les grandes enseignes ont dû revoir leurs prix à la hausse. Ainsi, si l'étiquette d'une crème antirides a sensiblement augmenté, ce n'est pas parce qu'il y a plus d'actifs dans le pot, mais moins de bénéfices dans les caisses.







Botox, silicone et cookies victimes de la crise


Même l'alimentation de luxe est chocolat


Autre secteur grignoté par la crise, l'alimentaire. « Quand l'économie est en récession, on assiste au retour de la frugalité » explique Martha Starr, professeur d'économie à l'American University de Washington. Et les restaurants commencent à accuser le « coût » : Au Café du Commerce, dans le XVème arrondissement de Paris, ce sont les desserts qui trinquent : « les clients se limitent », raconte le patron. « De la même manière, ils font attention au prix du vin », regrette-t-il. Même l'incarnation quasi-mythique de l'American Dream, le cookie, est frappé. Denise, une New-yorkaise de 51 ans, rend son tablier. Elle ne sait pas si elle pourra confectionner des biscuits pour ses sept petits-enfants comme chaque année à Noël. « Le prix des ingrédients a tellement grimpé, avec tout le reste », se lamente-t-elle.





Mais comme tout est bon dans le cochon, un grand magasin britannique, le Selfridge's, a déjà trouvé un moyen de se faire de la pub à bon compte. Dimanche, il a lancé un nouveau chocolat de luxe, baptisé « Credit crunch », une expression anglaise utilisée pour qualifier la crise financière actuelle. « Le chocolat de qualité est la solution nec plus ultra, il est peu coûteux, donne satisfaction instantanément et vous aide à vous sentir mieux », se vante le responsable. Comme le disait Francis Picabia, le luxe n'est pas un plaisir, mais le plaisir est un luxe







Stéphanie Marteau | 2008-10-07T09:20:00+02:00

Les communiqués de ministres et d'animateurs de télé se succèdent pour nier toute implication dans la grossesse de la Garde des Sceaux. C'est pas moi, c'est les autres !


Grossesse de Rachida Dati : c'est papa moi !


C'est le bébé le plus hot de la République. Une vraie patate chaude. On ne sait toujours pas qui est le père de la petite fille à qui Rachida Dati donnera naissance en janvier prochain, mais on sait, en revanche, qui ne l'est pas ! Depuis que la Garde des Sceaux a officialisé sa grossesse début septembre, les pères putatifs multiplient les démentis catégoriques.


Ainsi, il y a trois semaines, l'animateur de télé Arthur envoyait un texto ironique à la ministre de la Justice, lui demandant quel était « le montant de la pension virtuelle qu'il devrait lui verser pour cet enfant virtuel suite à leur relation virtuelle ». Un ton léger très éloigné de celui de José Maria Aznar. Le 3 septembre, l'ancien Premier ministre espagnol s'est carrément fendu d'un communiqué au lendemain de la publication d'une indiscrétion dans un hebdomadaire marocain. En Espagne, la rumeur n'en finissait pas de buzzer, reprise par les télévisions et même par le très sérieux El Mundo, qui s'interrogeait: «Et si le père était un politicien espagnol retiré?». Marié et père de trois enfants, Aznar a donné des instructions à ses avocats «pour qu'ils étudient immédiatement toutes les actions légales à mener contre ceux qui répandent de tels mensonges ». Rien de moins.





Le papa c'est pas moi…


Moins violent, mais pas très galant, le démenti d'Eric Besson a été publié dans VSD jeudi dernier. Le secrétaire d'Etat à la prospective avait pris l'habitude, depuis le printemps dernier, d'aller courir avec sa collègue de la Justice au Champ de Mars, alimentant la rumeur... « Rachida Dati est une amie. L'enquête préliminaire en cours demandée par la Garde des Sceaux devrait m'innocenter très vite », a ironisé Besson. La ministre n'a pas goûté le ton cavalier de la plaisanterie, et boude son partenaire de jogging depuis une semaine…











…ni moi!



Ce week-end, c'était au tour d'un autre membre du gouvernement de décliner publiquement toute responsabilité. Bernard Laporte, que l'on avait vu soutenir une Rachida Dati titubante lors de la Garden Party de l'Elysée le 14 juillet dernier a profité de son discours du Champ de Mars dédié aux meilleurs athlètes français pour éclairer la presse : «Je tenais à dire que je ne suis pas le papa de l'enfant que Rachida porte», a-t-il expliqué. A ses côtés, l'intéressée aurait étouffé un petit rire et légèrement rougi.




Bernard Maris | 2008-10-07T09:13:00+02:00

Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Le marché est dépendant de la psychologie des foules : la moindre angoisse ou perte de confiance, et tout s'effondre.


L'économie de marché, otage de la peur


Faut-il créer une cellule psychologique pour les traders, brokers, et autres golden boys ? Cela se fait à Londres, on soigne psychologiquement les boursicoteurs licenciés ou traumatisés par la crise financière. Ainsi la psychologie vient au secours de l'économie. Ces gens jeunes gens grassement payés étaient derrière leur écran d'ordinateur, le téléphone à l'oreille et donnaient des ordres d'achat et de vente, spéculaient en espérant que les valeurs qu'ils traitaient monteraient, car leurs « bonus », leurs fameux « bonus » qu'ils dépensaient en voitures, appartements et objets de luxe dépendaient de leur capacité à faire flamber la Bourse. Or derrière toutes ces transactions il y avait des contreparties, des entreprises qui se restructuraient, des fusions, des délocalisations, des logements qu'on achetait, bref ce que l'on appelle de l'économie réelle, alors qu'eux restaient dans le virtuel.


Et voilà que le principe de réalité les rattrape… Et nous sommes en pleine psychologie. On peut dire que les banques faisaient un déni de réalité. A moins que leurs dirigeants n'aient profité de leur connaissance approfondie du marché avant les autres, pour prendre l'argent et partir avant que le système ne s'écroule, mais franchement qui pourrait le croire…


Les golden boys eux retrouvent la réalité du chômage, et le marché qu'ils avaient tant idolâtré ne leur a pas rendu leur dévotion. Mais au-dessus des problèmes individuels il y a la question de la foule.










L'économie de marché, otage de la peur


Un marché moutonnier


La psychologie des foules est finalement le grand moteur de l'économie. Le marché ce n'est pas l'offre et la demande, comme le croient les vieux économistes, mais le mouvement de foule. La foule heureuse, confiante, qui achète, et favorise une bulle, la foule qui panique et favorise un effondrement. Il n'y a pas plus moutonnier qu'un marché. Tout marché est dominé par l'imitation, le mimétisme. Le buzzing, le bouche à oreille, la rumeur favorisent le mimétisme. Vous même quand vous recommandez un livre favorisez l'imitation et la propagation de la rumeur. La mode n'est pas autre chose que du mimétisme, de la passion et jamais de la raison. Et en ce moment les boursiers se disent : oh la la, si le plan de sauvetage est aussi gros, c'est que la situation est beaucoup plus catastrophique que l'on ne croyait ! Vendons, vendons !





Cependant, il faut bien mettre son argent quelque part, et les banques sont en train de lorgner sur les énergies renouvelables. L'éolien et le photovoltaïque en particulier, sont très demandés par les banques américaines. D'ici à voir un crash de l'éolien dans cinq ans… C'est un pas que nous ne franchirons pas. Reste la morale de l'histoire : le capitalisme ne connaît aucune pédagogie, pas même celle de la catastrophe.





La phrase du jour :
« L'économie c'est 50% de statistique, 50% de psychologie » Jacques Delors.





Retrouvez les chroniques de Bernard Maris sur France Inter.





Nicolas Domenach | 2008-10-06T18:57:00+02:00

Par Nicolas Domenach, avec l'Edition spéciale de Canal Plus et Marianne, qui relate le sommet informel des grands dirigeants européens à Paris, samedi dernier.


Monsieur Sarkozy, elle est où la confiance ?


« La communication n'est pas une science exacte, c'est un combat… » En pleine crise, la maxime sarkozienne vaut plus que jamais. Le Président communique comme on se bat. Si le message ne prend pas, Nicolas Sarkozy repart à l'assaut. Sus à l'ennemi ! Avec pourtant des dérobades qui ne sont pas dans ses habitudes, comme lundi matin à l'usine Renault de Sandouville, où il n'est pas allé au contact, échanger des mots, des arguments, de la chaleur, il s'en faisait une spécialité, ne pas reculer, affronter les yeux dans les yeux. Ou encore la semaine passée, lorsque son nom a été sifflé par des apprentis devant qui il ne s'est pas rendu, alors qu'il était annoncé. Son principe stratégique est pourtant toujours le même : ne pas laisser un instant de répit à l'opinion. Il attaque par la face nord, s'il est défait sur la face sud, prend l'offensive par le bas, si l'horizon est bouché en haut. «Il faut être sans cesse à l'initiative», ne cesse-t-il de marteler à tous les dirigeants de la majorité. Ainsi endiguerait-on la défiance, ainsi encouragerait-on la confiance, par la « com » hyper-active, même si elle n'accroche pas, comme on l'a vu avec la réunion du G4 à l'Elysée. Pourtant, le chef de l'État avait soigné la mise en scène…





C'était « grand lustre » en effet au Palais. Avec gardes républicains, huissiers à chaînes, suspensions de cristal miroitantes, et une estrade pour rehausser la grandeur des dignitaires conviés à s'exprimer. Et d'abord Angela Merkel, la chancelière allemande que Nicolas Sarkozy couvrait d'attentions et de doux regards appuyés. Mais ensuite le glaçon Gordon Brown, qu'il prenait par le bras pour le faire fondre. Puis Silvio Berlusconi, que notre monarque républicain prenait en respect, à l'inverse de Jacques Chirac qui le tenait pour un « zozo ». Mais encore, mais bien sûr Manuel Barroso, le président de la Commission de Bruxelles, et Jean Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, et pour finir la guest star argentée, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet. Rien que de belles, de très belles personnes qui ont joué le jeu. Elles ont toutes répété l'une après l'autre, et dans toutes leurs langues « qu'il fallait avoir confiance ». Et chacun soulignait le bref mais « rassurant » propos des autres d'un hochement de tête, d'un sourire entendu, d'une expression connivente.




Monsieur Sarkozy, elle est où la confiance ?


Entente cordiale


L'entente cordiale en apparence régnait. Aucun parasite ne devait troubler cette expression de force collective : les journalistes ne pouvaient poser que sept questions au total, une par invité. Et si l'interrogation ne convenait pas aux sommités présentes, elles s'interrogeaient elles-mêmes pour dire ce qui s'imposait : tout va aller mieux grâce à l'action conjuguée des responsables européens et d'abord du président du Conseil européen.





Et ça marchait ! Enfin, pas sur les marchés qui ouvraient lundi en baisse vertigineuse, mais auprès du Journal du Dimanche qui titrait en une : « Sarkozy bouscule l'Europe ». Formidable ce président ! Le Figaro enchaînait le lendemain : « Sarkozy rallie les européens à ses thèses ». C'était très joli, et au Palais, on était ravi. Mais ce n'était pas exact. Ou plutôt, ça ne l'était que très partiellement. Sans doute, le président a-t-il poussé ses collègues à accepter que la politique, que le volontarisme reprenne ses droits . Très certainement a-t-il obtenu, sous la pression des risques de faillite bancaire, que les États puissent voler au secours des défaillants et que la si libérale commission garde ses remontrances par devers elle. Evidemment, et contrairement à ce que prétendent encore nombre de dirigeants UMP, le chef de l'État a fait entériner une plus grande tolérance de Bruxelles envers les déficits français. Le seul tort de son conseiller spécial et plume voltigeuse, Henri Guaino, est de l'avoir dit trop haut. Mais pour le reste, les Européens ont paru faire le choix de préférer se débrouiller chacun de son côté plutôt que de la jouer collectif. Les Allemands, par exemple, qui ont fait d'énormes efforts par le passé, et paient déjà beaucoup et pour l'ex-Allemagne de l'Est, et pour le budget communautaire, n'ont pas voulu d'emblée créer de nouvelles « structures dépensières », comme un plan de sauvetage à l'américaine. Lequel d'ailleurs ne semble pas non plus avoir prise sur une absence de confiance, une défiance même qui gagne chaque jour du terrain.





Omniprésent, pas omnipotent


Cette défiance, tous les chefs d'Etat présents à Paris l'avaient bien mesurée. Chacun redoute que la peur s'ajoute à l'angoisse et que les citoyens non seulement retirent leurs avoirs des banques, mais aussi cessent d'acheter, qu'ils provoquent la récession en anticipant la décroissance. Plus d'achats d'appartements, de voitures, d'éléctroménager. Grève des investissements des ménages. Chaque dirigeant a le spectre de la grande crise en tête, qu'il faut stopper en « rétablissant la confiance ». On y revient. Sarkozy y reviendra sans cesse. En bas, en haut, à gauche, à droite, au centre, ailleurs. Il sera partout. En France, en Europe, dans le monde. Omniprésent, mais pas omnipotent. On le verra peut-être même en grand format à la télé. Non pas seulement au 20h ou au 13h, ça c'est pour tous les jours. Non, dans une émission spéciale à laquelle on réfléchit à l'Elysée. Peut-être pour la fin de semaine. Avant « la fin du monde néocapitaliste » en tout cas…




Gérald Andrieu | 2008-10-06T18:35:00+02:00

En 2007, Rama Yade attaquait bille en tête Mouammar Kadhafi. En 2008, la jeune secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, comme plusieurs de ses camarades du gouvernement, a plutôt pointé aux ministres absents. Marianne2 est partie à la recherche de ces ministres disparus…


Que sont-ils devenus (1) : Rama Yade


Aurait-elle fini par se résoudre au fait que sa fonction nécessite de chasser le naturel et d'éviter à tout prix qu'il ne revienne au triple galop ? C'est en tout cas ce que Rama Yade laissait entendre dans un portrait que lui consacrait le journal La Croix en mai dernier : « Ministre, c'est dur. Je pensais que c'était plus joyeux, qu'il y avait plus de bonheur. Or, c'est grave, il n'y a que des contraintes qu'il faut gérer au mieux. Je suis chargée des droits de l'Homme et si je parle modérément on me dira que je manque de courage, si je parle beaucoup, comme pour Kadhafi, je suis convoquée à l'Elysée.»





Aujourd'hui, le discours a un peu changé. Du côté de son cabinet, on explique que si la ministre se fait discrète, ce n'est pas parce qu'elle a mis de l'eau dans son vin mais simplement parce que « l'actualité veut ça ». Et pour preuve de son activité, on n'hésite pas énumérer ses derniers déplacements à l'étranger (en Afghanistan pour saluer la mémoire des dix soldats français tombés sous le feu des Talibans, à New York pour participer à l'assemblée générale des Nations Unies et déjeuner avec Condie Rice, l'autre « femme noire » présente « sur la scène internationale » dixit Nicolas Sarkozy ).













Que sont-ils devenus (1) : Rama Yade


Son agenda fait pitié


C'est certain, ce n'est pas parce que les médias ne parlent pas d'un des membres du gouvernement que ce dernier ne travaille pas. Mais là, il faut bien reconnaître que l'agenda de Rama Yade semble avoir subi un régime minceur. Celui de la première semaine de septembre, consultable sur le site du ministère des Affaires étrangères, fait même peine à voir. Invitée il y a quelques jours par les Grandes Gueules de RMC , la secrétaire d'Etat entonnait cependant le même refrain que les membres de son cabinet pour expliquer sa discrétion : « Les médias ne s'intéressent qu'à ce qui est spectaculaire ». Et d'ajouter : « Les droits de l'Homme, ce n'est pas une marche triomphale, c'est un combat. Un combat qui se mène au quotidien. » Mais c'est aussi apparemment un combat qui se mène dans l'ombre, à tel point que Rama Yade en viendrait presque à disparaître !





Restent les rumeurs. Depuis le début de l'été, on la dit sur le départ du gouvernement pour briguer un mandat de député européen. Le Figaro précise que « le président de la République apprécie la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme mais veut mettre fin aux critiques insistantes et répétées formulées par les autres ministres, y compris Bernard Kouchner. » Selon eux, elle « ne (saurait) pas travailler en équipe » ! Pour L'Express , ce n'est pas Rama Yade le problème, mais son secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme : Nicolas Sarkozy considèrerait que sa création était finalement « une erreur »… La jeune femme a pourtant démenti, sur les ondes de RMC, toute candidature aux élections européennes. En revanche, elle a expliqué être « impatiente » d'avoir « une implantation locale », « une légitimité électorale ». C'est pourquoi elle « n'exclut rien ». Pas même de participer au prochain scrutin régional de 2010.










Que sont-ils devenus (1) : Rama Yade


Un livre de souvenirs à paraître


Ça sent donc bien le départ pour Rama Yade. Et à l'heure du bilan, rien de tel qu'un livre. De fait, un ouvrage publié aux éditions du Seuil doit sortir le 23 octobre prochain. Les « épreuves » ne sont pas encore prêtes mais le synopsis de cette « œuvre » intitulée « Les Droits de l'Homme expliqués aux enfants de 7 à 77 ans » (sic) résonne déjà comme un au revoir à sa fonction de ministre : « A travers ce livre, Rama Yade révèle les coulisses de son activité, sans rien cacher des contraintes de cette mission exaltante qui, à bien des égards, participe au supplément d'âme de notre politique étrangère. » Et comme avec Rama Yade le poste de secrétaire de d'Etat aux droits de l'Homme devrait disparaître, ce supplément d'âme de notre politique étrangère n'aura finalement été qu'une parenthèse…







Propos recueillis par Philippe Petit | 2008-10-06T17:35:00+02:00

Par Bernard Stiegler, philosophe, qui voit dans la crise financière actuelle la sanction du «court-termisme» induit par le consumérisme.


Crise : la fin du court-termisme?


Marianne : Les temps changent, il y a deux ans le PDG du Nouvel Observateur, Claude Perdriel, décidait d'interrompre la parution d'un numéro spécial qu'il avait commandé à plus d'une vingtaine de contributeurs, ce numéro s'intitulait « Les paradoxes du capitalisme », il a été dit aux auteurs dont vous étiez qu'ils ne respectaient pas « la charte social-démocrate » du journal. Aujourd'hui, c'est Michel Aglietta, le père de l'école française de la régulation, qui ouvre le dossier de l'Obs ! Comment l'interprétez-vous ?





Bernard Stiegler : Cela montre à quel point le court-terme est devenu la loi non seulement du monde économique, mais aussi du journalisme et de la plupart des acteurs publics – cet état de fait imposant le règne de ce qu'il faut appréhender comme une bêtise systémique à laquelle personne n'échappe. C'est aussi la crise d'un mode de vie qui a fini par produire un désinvestissement général. Le court-termisme systémique induit par la financiarisation du capitalisme conditionne aussi bien les modes de vie des consommateurs, dont les comportements sont de plus en plus pulsionnels, que les discours des hommes et des femmes politiques qui ne pensent plus qu'au très court-terme de leur élection, ou la mise à mal de la recherche fondamentale étouffée par les critères de la rentabilité immédiate – etc. Du spéculateur au consommateur, la société contemporaine est dominée par la pulsion qui veut sa satisfaction immédiate, étant court-termiste par nature. À ce désinvestissement, il faut opposer ce que l'association Ars Industrialis que je préside a appelé avec Jean-Luc Gréau et Arnaud de Lépine l'investissement durable (conférence téléchargeable sur arsindustrialis.org/…). L'investissement produit l'avenir dont la spéculation ferme au contraire les possibilités. Le spéculateur agit contre les intérêts du monde dans lequel il vit, et c'est pourquoi la financiarisation n'est pas durable : elle détruit le monde. Mais tous ceux qui l'ont soutenue – activement ou passivement – participent d'un même désinvestissement dans leur propre activité. Le populisme politique, par exemple, est aussi pulsionnel que la spéculation : c'est la forme politique de la spéculation. Le populisme industriel mis en œuvre par la télévision est du même ordre : c'est la forme consumériste de la spéculation.


La financiarisation liquide le capitalisme de la bourgeoisie qu'elle remplace par un capitalisme mafieux. Mais cela n'est pas induit uniquement par la financiarisation : contrairement à ce qu'a l'air de croire le président de la République, c'est le capitalisme d'actionnariat, où les actionnaires peuvent soumettre les dirigeants à leurs exigences les plus folles, qui conduit à une économie globalement ruineuse pour le monde, généralisant les comportements irresponsables au nom d'une prétendue rentabilité qui produit de plus en plus de de toxicités en tous genres – du CO2 aux actifs bancaires dits toxiques, en passant par mille formes d'addictions. La bourgeoisie investissait et prenait encore soin du monde. Le capitaliste mafieux est structurellement je-m'en-foutiste. Depuis la « révolution conservatrice », ce je-m'en-foutisme est devenu le principe même de la guerre économique. Ce capitalisme-là ne prend aucun engagement dans la durée. Il conduit à une sorte de piraterie : prendre le contrôle d'une activité ou d'une région, en tirer tous les bénéfices possibles le plus vite possible, et se retirer lorsque elle est ruinée. La financiarisation est la mondialisation ainsi entendue. Le spéculateur américain se moque pas mal de l'effondrement de General Motors : il mène ses affaires louches au niveau planétaire.





Il n'y aurait donc pas eu que des pirates dans l'aventure capitaliste. Que suppose alors, selon vous, un engagement dans la durée ?


«Investir» est un verbe qu'utilise Freud parce que c'est avant tout le désir qui investit. Une histoire d'amour est un investissement amoureux qui dure. Les objets du désir sont projetés dans un temps long – que les sacrements infinitisent. Seul le désir peut produire la fidélisation à ses objets – et la fidélisation est la condition de la fiduciarisation, qui mesure la confiance. Le problème de la fidélité et de l'infidélité est essentiel dans la crise que nous vivons. La société consumériste, reposant sur la pulsion, conduit à une infidélité généralisée. C'est pour cela que Rowan Williams, archevêque de Cantorberry, nous invite dans The Spectator à relire Le Capital !





Vous n'êtes pas très éloigné de ce que disait Nicolas Sarkozy, sous la plume de Henri Guaino, le 25 septembre à Toulon : « le capitalisme, ce n'est pas le court-terme ; c'est la durée, l'accumulation du capital, la croissance à long terme (…) ce n'est pas la primauté donnée aux spéculateurs »….


Il faut saluer un discours politique qui ose admettre qu'il a pu se tromper – car c'est bien ce que dit Nicolas Sarkozy lorsqu'il affirme ne pas vouloir rester « enfermé dans une doctrine qui aurait la rigidité d'une religion ». Mais je ne suis pas sûr que le président de la République pose les problèmes correctement. Il fait par exemple des dirigeants et de leurs stock-options les responsables de la crise, alors que c'est le système de l'actionnariat qui a imposé des rémunérations conduisant à l'irresponsabilité par solidarité avec les intérêts d'actionnaires majoritaires qui ont tous les droits et aucune obligation. Les parachutes dorés sont évidemment à proscrire, mais s'en tenir à ce point peut créer un écran de fumée sur les vraies questions. Le chef de l'État dit à juste titre qu'il va falloir rendre à la puissance publique de nouvelles compétences de régulation. Je m'en réjouis, mais ce n'est que le plus urgent. La véritable question est l'épuisement d'un modèle industriel devenu systémiquement toxique : le modèle consumériste. Le capitalisme du XIXe siècle était productiviste et ne profitait qu'à la bourgeoisie petite, moyenne et grande. Marx comprit que ce modèle conduisait à la baisse tendancielle du taux de profit, à la surproduction, au chômage et à la guerre. L'Amérique trouva une solution dans le modèle consumériste fondé sur une redistribution telle que le producteur prolétarisé devait pouvoir lui aussi devenir un consommateur : tel est le modèle fordiste. Ce modèle rencontre ses limites à la fin du XXe siècle pour bien des raisons dont les plus importantes sont, d'une part, que le consommateur devenu addict est pulsionnel et voit son désir et ses capacités de projection à long-terme ruinés par une dépendance à la consommation de plus en plus court-termiste, et d'autre part, que la consommation devient massivement toxique sur le plan environnemental et intrinsèquement préjudiciable pour les générations futures. Rifkin montrait récemment que la jeunesse américaine ne croit plus au « rêve américain » et à la « valeur travail », n'est plus entreprenante, veut « tout tout de suite » et se réfugie dans les jeux d'argent.


Il faut mettre en œuvre un autre modèle industriel. Nicolas Sarkozy dit que le capitalisme a perdu son esprit et je m'en réjouis : c'est pour le montrer que j'ai écrit L'esprit perdu du capitalisme. Mais sa proposition de rendre à l'Etat un rôle de régulation des « dérives » du capitalisme n'est pas à la hauteur de la situation. Il faut être beaucoup plus ambitieux : il faut une véritable rupture, que le candidat à la présidence appelait d'ailleurs de ses vœux. Cette rupture n'a rien de libéral : elle doit au contraire rendre à la puissance publique la capacité à proposer et projeter un avenir à long terme, et elle doit le faire en tirant parti de ce que Jean-Paul Fitoussi évoque dans un ouvrage récent : les technologies cognitives et culturelles qui permettront de sortir du modèle consumériste. L'Etat américain va mettre sept cents milliards de dollars dans les rachats d'actifs toxiques. Imaginons que cette somme ait été investie dans un programme de développement industriel reposant sur les technologies cognitives et culturelles qui permettrait d'éviter que ce soient encore les seuls impératifs de rentabilité à court-terme qui s'imposent à ce domaine, étouffant par avance ses immenses potentialité. Je ne parle pas ici ni d'économie planifiée ni de dirigisme, mais de volonté politique et économique où l'État joue son rôle. Car les formidables possibilités ouvertes par les technologies numériques, où l'on voit se produire de la valeur selon des modèles tout à fait nouveaux, sont pratiquement tuées dans l'œuf par les spéculateurs qui sévissent dans ce domaine comme partout. Imaginons que ces sept cents milliards soient investis sur vingt ans au service d'une élévation du niveau culturel de la jeunesse américaine. Imaginons qu'en France ces technologies soient mises au service d'une réforme de l'audiovisuel dans son ensemble, et non seulement de l'audiovisuel public, pour faire de la télévision un espace de production d'intelligence collective plutôt que de crétinisation systémique. Alors nous commencerions à sortir du court-termisme pulsionnel.


Au delà du productivisme issu du XIXe siècle et du consumérisme propre au XXe, il faut aller vers une économie de la contribution, qui reste une économie de marché, une forme de capitalisme, mais qui reconstitue de l'investissement, du désir et de la responsabilité tout en diminuant les tendances à la consommation toxique et le déficit attentionnel de la jeunesse. Sur les médias numériques collaboratifs, la jeunesse ne consomme plus : elle coopère et contribue. Ce sont les possibilités ainsi ouvertes que l'Institut de recherche et d'innovation du Centre Pompidou, Cap Digital, et l'École supérieure de création industrielle explorent dans les Entretiens du nouveau monde industriel, dont la version 2007 paraît aux éditions Mille et une nuits, et dont les travaux se poursuivront au Centre Pompidou les 3 et 4 octobre prochains.




Sylvain Lapoix | 2008-10-06T16:11:00+02:00

Les médias en ont fait des tonnes pour moquer le Ségo-show du Zénith. Mais rien, ou presque, sur l'inexplicable lapin posé par Nicolas Sarkozy aux 12000 apprentis européens qui l'attendaient à Bercy vendredi dernier.




Les télévisions ont passé en boucle pendant plusieurs jours les images du spectacle de Ségolène Royal au Zénith de Paris le samedi 27 septembre 2008. Mais elles n'ont quasiment pas parlé du show organisé par Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme et des Services, le vendredi 3 octobre 2008 à Bercy pour 12000 apprentis venus de toute l'Europe qui ont sifflé le nom de Nicolas Sarkozy et ont, du coup, attendu en vain le discours que le Président devait venir leur faire.








A TF1, France 2 et France 3 : on n'a rien entendu !



Le fait que le président de la République ait vu son nom hué à la tribune avant de se décommander purement et simplement ne semble pas avoir passionné les médias - à l'exception des médias d'info en temps réel. Le Figaro pas plus que Libération n'en ont parlé dans leurs éditions du lendemain. Quant aux JT des grandes chaînes, ils n'ont rien entendu, comme le montre le (court) sujet que TF1 a consacré à l'incident… et dans lequel les huées sont couvertes par le commentateur (voir ci-dessous). Pourtant, les images avec le son étaient disponibles (voir ci-dessus)…













Et c'est parti pour le show


La différence de traitement entre le Zénith et Bercy est d'autant plus surprenante que les images du show des apprentis, disponibles sur Dailymotion, témoignent d'une ambiance plus proche de la boîte de nuit que du meeting politique : où sont donc passés les commentateurs qui critiquaient la dérive « spectaculaire » de la réunion organisée par Ségolène Royal ?








L'ambiance à Bercy : encore plus fort que Royal au Zénith !











Article réactualisé à 16 h 51





Régis Soubrouillard | 2008-10-06T08:00:00+02:00

L'afflux des commentaires sur les blogs complique la tâche des blogueurs. Certains n'hésitent pas, tel Jean-Dominique Merchet, à supprimer carrément l'accès aux commentaires. D'autres, comme Pierre Assouline, les tamisent.


Faut-il en finir avec les commentaires des blogs ?


Comment or no Comment, that is the question. Que faire des commentaires ? C'est la question qui se pose aux blogueurs de tous poils, notamment à ceux qui sont dépassés par le succès de leurs sites. Le journaliste Pierre Assouline sur La République des Livres « gère », en moyenne, 300 commentaires par jour avec des pointes à plus de 1000. Un travail auquel il dit consacrer cinq heures par jour. Pourtant, Pierre Assouline n'affiche aucune lassitude. Au contraire, une vraie curiosité pour ce phénomène et une satisfaction sans pareille au point d'y consacrer un livre.





Un nouvel âge de la conversation


Dans « brèves de blogs », une sélection des contributions de son site, il évoque « les fragments d'un discours blogueux » en référence à Barthes voire « un nouvel âge de la conversation » où l'Autre serait une multitude non identifiée: « c'est une nouvelle forme de dialogue qui a vu le jour. Le contenu littéraire de mon blog incite certainement à la conversation, les gens se répondent, échafaudent des argumentaires mais il y a évidemment aussi beaucoup de commentaires hors-sujets, de trolls, de dérapages et de violences dans ces échanges. Cela fait partie de l'Internet. Au fil de la conversation, tout cela finit parfois par s'étioler pour revenir à l'essentiel. Mais en ce sens, ce n'est pas très différent de la conversation de tous les jours. On discute, on s'égare, on revient sur un sujet etc. Ce qui me rassure, c'est de voir que l'article qui a suscité le plus de commentaires portait sur Georges-Arthur Goldschmidt et l'art de la traduction. Il y a eu plus de 1200 échanges de très haut niveau sur ce sujet».





Secret-défense croule sous les commentaires


Tous les journalistes-blogueurs ne partagent pas cet enthousiasme. Ainsi, Jean-Dominique Merchet qui tient le blog Secret Défense, référence en matière d'actualité militaire, a décidé de fermer son blog aux commentaires : « A partir de juin 2008, il y a eu une succession d'événements forts, touchant aux questions de défense : le livre blanc, la bavure de Carcassonne, la tribune du groupe Surcouf dans Le Figaro. Puis en août, l'embuscade en Afghanistan dans laquelle sont tombés dix soldats français. Le blog qui faisait 20 à 25.000 pages vues par jour est passé à 50.000 puis 80.000 pages vues et jusqu'à 700 commentaires par jour. J'ai été submergé par ces commentaires. Il y avait de tout : insultes, propos racistes, des gens intéressés par les questions de défense qui essayaient de participer à des débats et des mythos qui se voyaient sauter sur Kolwezi tous les jours. En plus, parmi les militaires, le site est apparu comme un terrain de libre expression mais cela n'a jamais été sa vocation».





Si à plusieurs reprises, les autorités militaires lui ont fait comprendre que son blog leur posaient quelques soucis, c'est suite à une conversation avec l'un de ses amis militaires qu'il décide, le 3 septembre de suspendre les commentaires. Ce dernier estimait que cela nuisait fortement à son travail de journaliste : « je suis allé fermer les commentaires dans l'instant ».





Depuis, la fréquentation du site n'a pas baissé. Merchet n'a reçu que très peu de mails de protestations et la qualité du site ne s'en ressent pas : « les six premiers mois, les commentaires m'apportaient parfois des informations. Certains commentaires m'ont convaincu parfois de l'émotion qui régnait dans les milieux militaires et j'ai eu besoin de savoir ce qu'elle était. Après, la mauvaise monnaie chasse la bonne. Désormais, les gens qui ont des informations m'écrivent directement ».





Interactivité, convivialité, libre expression ?


Les deux journalistes se retrouvent sur un point : aucun ne croit au journalisme participatif. « De la même manière qu'il a un métier de chirurgien, il y a un métier de journaliste. Je refuse de tenir ce discours démago : tous journalistes ! » explique Pierre Assouline qui réfléchit constamment aux moyens d'améliorer l'interactivité sur son site.





Une préoccupation partagée par Jean-Dominique Merchet mais qui refuse de faire du commentateur la pierre angulaire de son site : « nous allons mettre en place dans les semaines qui viennent un forum parce que j'ai conscience qu'il y a une volonté d'expression et un besoin de convivialité sur Internet mais je ne m'en occuperai que de manière très ponctuelle ».





La démocratisation de l'information par les blogs ?


Une vision des blogs qui ne satisfera pas certains gardiens du temple Blog tel Versac qui, en son temps, fustigeait Jean-Michel Aphatie lequel -outrage !- ne respectait pas la logique des blogs : « il ne dialogue pas avec ses lecteurs, ne prend pas en compte les commentaires, et n'entre pas en conversation avec les blogueurs par ailleurs. (...) C'est simple : il ne devrait pas bloguer, et rester replié dans sa logique top-down ».





Le reproche vaudrait également pour Merchet, indifférent à la critique : « Pour être franc, je ne suis jamais allé sur le blog de Versac. J'ai créé un blog parce que l'occasion se présentait. Je fais simplement mon métier de journaliste sur un support numérique. Je l'invente tous les jours. Je ne m'impose aucune règle, aucune logique. Je découvre tout cela en marchant. je suis pragmatique».





Deux approches différentes des blogs qui invalident la thèse de ceux qui pointent « la difficulté des journalistes à descendre de leur piédestal » mais aussi relativisent le discours convenu qui voudrait que toute forme d'interactivité, établie comme un dogme, participerait d'une démocratisation de l'information échappant au contrôle de haut en bas des médias. Si l'argument vaut pour la diffusion des informations, rien n'est moins sûr pour ce qu'il en est de la valeur ajoutée à ces informations.




Virginie Roels | 2008-10-06T07:00:00+02:00

L'INSERM associe la présence de leucémies et de tumeurs cérébrales chez l’enfant, à l’utilisation des pesticides. Beaucoup de chercheurs étaient déjà arrivés à la même conclusion. Mais les producteurs de pesticides devront-ils rendre des comptes devant la justice ?


Les enfants malades des pesticides.


Des chercheurs de l'INSERM, l'Institut National de la santé et de la recherche médicale, associent l'apparition de cancers chez l'enfant à l'utilisation de pesticides, dans une expertise publiée le 3 octobre. L'INSERM n'est pourtant pas connu pour ses positions radicales contre les pesticides. Il lui arrive même, à l'occasion, d'accepter d'être financée par l'UIPP, l'Union des producteurs de pesticides. Alors quand l'institut fait un pas sur ce terrain chaud bouillant, c'est qu'on est en droit de s'inquiéter sérieusement.





L'institut est parti d'une hypothèse : Les modifications de l'environnement pourraient êtres partiellement responsables de l'augmentation de certains cancers. Chaque année, 1700 enfants de plus sont touchés pas un cancer, 470 sont atteints d'une leucémie, 400 d'une tumeur cérébrale.





Après avoir croisé plusieurs études, et recueilli l'expertise de dizaines de chercheurs, l'INSERM considère que:«chez l'enfant, l'utilisation domestique de pesticides, notamment d'insecticides domestique, par la mère pendant la grossesse et pendant l'enfance a été associée aux leucémies et, à un moindre degré, aux tumeurs cérébrales ». Cela ne signifie pas que les pesticides sont la cause de la maladie, mais qu'à chaque fois qu'elle se manifeste, les pesticides ne sont pas loin. Pis, il est quasiment impossible de protéger un enfant : «Les pesticides sont retrouvés dans tous les compartiments de l'environnement et peuvent donc conduire à une exposition de la population générale par les aliments, l'eau de boisson, l'air intérieur et extérieur et les poussières de la maison





«Les enfants souffrent d'un retard cérébral dans leur développement.» Philippe Grandjean, chercheur à Harvard





Jamais l'INSERM n'était allé aussi loin dans ses conclusions, pourtant, il est à la traîne. Voilà bien longtemps que d'autres études ont établi les mêmes liens entre le cancer chez l'enfant et la présence de pesticides dans son environnement. En novembre 2006, un chercheur américain du département de santé public d'Harvard, Philippe Grandjean, publie une étude dans la revue scientifique the Lancet, une référence. Il a analysé l'effet des pesticides sur des femmes enceintes et sur leurs foetus. Marianne2 lui a demandé ce qu'il a découvert : «Si la mère a été exposée aux pesticides durant la grossesse, les enfants souffrent d'un retard cérébral dans leur développement. Nous pensons que ces effets sont sans doute permanents, ce qui signifie que ces enfants vont devoir vivre le reste de leur vie avec un développement cérébral inachevé.».





Le professeur Granjean soulève un autre problème, et de taille, l'impossibilité pour un malade d'attaquer en justice un producteur de pesticide, faute de preuve : «Les cancers apparaissent des années après l'exposition. Il est rétrospectivement très difficile de produire la preuve de tous les pesticides auxquels l'enfant a été confronté. D'autant que les producteurs changent en permanence le nom des produits, le dosage des molécules, rendant impossible leurs traçabilité».





Dans son compte-rendu, l'Inserm conclut par un aveu d'impuissance : " La plupart des études souffrent d'une forte imprécision sur l'exposition aux pesticides, souvent réduite à la notion d'utilisation ou non de pesticides





Cette impuissance laisse donc encore un peu de répit aux producteurs de pesticides, une industrie en bonne santé, son chiffre d'affaires atteignant l'année dernière 1,721 milliards d'euros. Bien que la vente de pesticides ait diminué « les fabricants ont de la ressource », remarque amèrement Stéphanie, fille d'agriculteur, atteinte d'un cancer des ganglions: « L'autre matin, en regardant mes boîtes de médicaments, je me suis rendu compte que l'industrie qui fabrique mon traitement est la même qui vendait à mes parents les pesticides qu'ils utilisaient sur leur champ.» Dans le village de Stéphanie, en Seine et Marne, deux jeunes femmes du village, elles aussi filles d'agriculteurs, ont un cancer des ganglions.





Retrouvez un résumé de l'expertise collective de l'INSERM




Juan | 2008-10-05T10:09:00+02:00

74ème semaine de Sarkofrance. Notre chef d'Etat a voulu réagir à la crise financière et la récession qui frappent l'économie mondiale. Mais il a été bousculé, débordé, humilié.


Sarkozy n'est pas Roosevelt


Le président français a mis 10 jours à réagir. Il s'est d'abord contenté d'appels à la concertation internationale, lors de son voyage "bling bling" à New York. Dans ces premiers jours, on aurait dit Herbert Hoover, le président américain de 1929, face à un séisme qui le dépassait. Puis il choisit des accents gauchistes ("les spéculateurs sont méchants."). Ses premières décisions concrètes sont intervenues ensuite cette semaine: le gouvernement français a sauvé Dexia, en injectant 3 milliards d'euros dans la banque aux côtés des Belges. Puis, sans prévenir personne au sein du gouvernement, il a autoritairement décidé de "nationaliser" la construction de 30 000 logements qui peine à démarrer faute d'acquéreurs. Et jeudi, il a fait savoir que 22 milliards d'euros collectés par les livrets A seraient dédiés au soutien des PME.





La France a ainsi choisi une voie différente de ces voisins occidentaux. Plutôt que de sauver son secteur bancaire, le gouvernement a préféré soutenir les industries et les services. Cet interventionnisme étatique fait sourire : les libéraux se cachent, ou découvrent les vertus de la régulation autoritaire. Lionel Jospin a raison d'ironiser: "pourquoi, face à une telle crise, le président Sarkozy n'essaie-t-il pas de convaincre avec un discours « de droite » ? C'est peut-être que les idées « de gauche » ne sont pas si anachroniques !".





Ce brusque revirement de la politique sarkozyste n'est qu'un trompe-l'œil. Sarkozy n'est pas Roosevelt.





Sarkozy n'est pas Roosevelt


Herbert Hoover était président des États-Unis quand la crise de 1929 se déclencha. Républicain et humaniste, il est associé, dans les livres d'histoire, à cette phrase malheureuse : « la prospérité est au bout de chemin », prononcée alors que la Bourse puis l'économie de son pays s'effondraient. Il tenta de réagir, en augmentant l'intervention de l'État, comme par exemple avec la loi de secours d'urgence et de reconstruction, l'accroissement des subventions aux fermiers ou une loi d'aide aux prêts d'acquisition immobilière permettant à tous les citoyens de financer l'achat d'une maison. Aux élections suivantes, Hoover se représenta, mais fut balayé par son adversaire démocrate, Franklin Delanoe Roosevelt, largement élu.





Comme Hoover en son temps, Sarkozy s'est empressé, après une hésitation malheureuse, d'annoncer un plan de soutien à la construction de logements. Comme Hoover en son temps, Sarkozy a aussi ajouté un plan d'urgence en faveur des entreprises, avec ses 22 milliards d'euros pour les PME. Comme Hoover en son temps, Sarkozy a laissé de côté, pour le moment, toute mesure sociale d'envergure, à deux exceptions près : Fillon a promis une revalorisation de la prime de Noël. Et, avant la crise boursière, le gouvernement a lancé la généralisation du Revenu de Solidarité Active. Mais la polémique sur le financement du RSA illustre une tendance de fonds de la politique sarkozyste : les classes moyennes sont délaissées.





Et la crise actuelle ne semble rien changer à la politique gouvernementale.Le pouvoir d'achat a bel et bien disparu du vocable sarkozyste. Le projet de budget 2009 adopté par le Conseil des Ministres il y a 8 jours prouve qu'aucun "New Deal à la Française" n'est en préparation: aucune mesure sociale, des déficits qui se creusent sans que les cadeaux aux plus riches ne soient remis en cause. Lundi, la sanction est tombée : + 41 300 chômeurs en août. Merci qui ? Les porte-flingues du Président ont tenté de faire croire que c'était à cause de la crise boursière de septembre.





Bien tenté.





Les Français entrent donc en récession sans filet : les chômeurs verront leurs indemnités réduites voire supprimées passées deux offres « raisonnables » d'emploi refusées ; l'assurance maladie rembourse moins bien.





Sarkozy a été débordé


Pire, on pourrait juger que Nicolas Sarkozy est partiellement responsable de la débandade européenne: Jeudi 2 octobre, le premier ministre irlandais Brian Cowen a fait adopter un plan de sauvetage bancaire totalement grotesque : l'État irlandais va désormais garantir les dépôts dans ses 6 banques nationales à hauteur de 400 milliards d'euros, soit deux fois le PIB du pays.





Depuis des décennies, un "machin", comme dirait le Général de Gaulle, nous gouverne. Mais ce "machin" n'existe pas encore suffisamment politiquement pour nous sauver. Ce "machin" s'appelle l'Europe. Il peut se montrer en Géorgie ou au Liban. Mais il est incapable de faire face à un séisme mondial. Ce sont encore et toujours les Etats qui sauvent leurs banques (FORTIS, DEXIA, les banques irlandaises). Ils sont même capables de se concerter rapidement pour cela (pour preuve, le sauvetage de FORTIS en un week-end, puis de DEXIA en 48 heures). Mais l'Europe politique a implosé... sous la présidence française de Nicolas Sarkozy. Cette semaine, le monarque français a été débordé, et il en est partiellement responsable: il a en effet tiré le premier.





Tous les experts vous le diront. En France, comme chez nos voisins italiens ou allemands, nos banques de dépôts sont encadrées. Leurs difficultés commencent si les petits épargnants que nous sommes cèdent à la panique et se précipitent pour retirer leurs économies. Les faillites américaines ou les inquiétudes irlandaises proviennent d'un manque de régulation: investissements hasardeux en Bourse, fonds propres insuffisants, transparence inexistante. Il y a 10 jours à Toulon, Nicolas Sarkozy a été le premier chef d'État européen à déclarer qu'il garantirait tous les dépôts des particuliers. En Italie, Silvio Berlusconi a suivi : " je n'accepterai pas que les Italiens perdent ne serait-ce qu'un euro sur leur compte." Comment reprocher à l'Irlande de suivre la même voie ? Henri Guaino a achevé la crédibilité française: il a déclaré jeudi que les critères de Maastricht ne sont plus valables dans une telle période de crise. Sarkozy peut jouer au Monopoly avec notre argent, ... sans plafond. La banque a sauté !





Sarkozy a été humilié


Le président français avait pourtant reçu mercredi le premier ministre irlandais Brian Cowen. Le lendemain, ce dernier provoquait donc la stupéfaction générale des marchés et des gouvernements voisins avec son plan de sauvetage bancaire. Sarkozy et Cowen s'en sont-ils parlés la veille ? Au mieux, Sarkozy s'est tu, et passe pour un trouillard. Au pire, Cowen ne lui a rien dit, et Sarkozy passe pour un Guignol. A vous de choisir. Le même mercredi fatidique, la chancellière allemande a mouché son homologue français en lui refusant son plan de sauvetage bancaire européen de 300 milliards d'euros.





Vendredi, à Bercy, le nom du Président a été copieusement hué par l'assistance. 12 000 apprentis européens étaient présents. On ne sait pas si les cris et sifflements venaient des apprentis français ou de leurs camarades italiens, allemands ou anglais.





Quoiqu'il en soit, apprenant la nouvelle, le président ne s'est pas montré.





Une preuve de courage.





Ami Sarkosyte, où es-tu ?





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