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Blog: Marianne2.fr | le site de l'hebdomadaire Marianne

«Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti» (Albert Camus) | URL | Flux
Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)

Monique Ayrault, Mariannaute | 2008-10-05T09:52:00+02:00 | 1 lectures

Monique Ayrault, Mariannaute, réagit d’une manière originale à une archive filmée de l’INA publiée sur notre site sous le titre « Quand les banquiers ruinés lavaient le parquet ». Un récit de la Crise de 1929, krach boursier qui mit à genou l’Amérique. Sans jamais les citer, son poème fustige ces financiers sans scrupule.


Un poème dénonce le Dieu argent des financiers


« Dieu nouveau ou de toujours… ?





Ils n'ont qu'un Dieu : l'argent,


Qu'une morale : le profit,


Qu'un critère : la réussite financière,


Qu'une règle : ce qu'ils appellent... la liberté !





Hautains, fiers, dédaigneux et méprisants,


Il faudrait qu'on se plie à tous leurs édits,


À tous leurs caprices, à leurs volontés outrancières,


Dégradant la terre, asservissant l'humanité.





Ils se disent modernes parce qu'ils font de l'argent,


Que sur leurs comptes, sans cesse croissent les crédits,


Qu'ils ne sont choqués ni gênés par les désordres et la misère


Qu'ils infligent au reste de l'humanité.





Honte aux malheureux, aux faibles, démunis, sans argent,


Leur faute n'est-elle patente, de n'avoir su amasser profits ?


Vous, travailleurs honnêtes, solidaires, humains quoi... votre juste sort n'est-il pas misère ?


Ne chagrinez pas les riches en leur parlant de solidarité... seuls comptent leur fric et leurs libertés.





Ils n'ont qu'un Dieu : l'argent...


Pour eux la vie n'est que pouvoir, luttes et conflits.


Tous les coups sont permis... comme à la guerre !


Il leur faut piller, spolier, écumer pour vaincre et s'en vanter.





Avec tout leur fric, tout leur argent,


Ils peuvent braver tous les interdits,


Corrompre, pervertir, humilier... en être fiers !


Seuls comptent leur pouvoir, leurs fantaisies et leurs libertés.





Ils n'ont qu'un Dieu : l'argent !


Ils s'en glorifient...


Crève la Terre,


Crève l'Humanité !





Ils n'ont qu'un Dieu : l'argent... l'argent... l'argent ! »




Stéphane Miet | 2008-10-05T09:47:00+02:00

L'édito de Nicolas Domenach consacré aux hommes politiques susceptibles de participer à un « gouvernement de crise » a suscité de nombreuses réactions. Amère, la majorité des Mariannautes constate un non-renouvellement des politiques. Certains proposent, parfois avec humour, une alternative à ce système. D'autres, plus prudents, ne partagent pas l'analyse de l'auteur.


Gouvernement de crise : « Plus on prend de poids lourds, plus on coule rapidement »


L'article « Des poids lourds pressentis pour un gouvernement de crise » n'a pas laissé indifférents les Mariannautes. Et a provoqué de nombreux commentaires, agrémentés parfois de propos plus ou moins vifs à l'égard de la « classe » politique. Des réactions souvent lucides, un brin désabusées, parfois humoristiques, au triste spectacle qu'offre le jeu politicien. Falballa constate avec amertume : « Un gouvernement de crise avec Rocard et peut-être d'autres ambitieux vieillissants et ramollis, qui sont prêts à renier leurs convictions pour un maroquin... »





Pessimiste ou réaliste, Sergius63 livre cette réflexion : « On comprend mieux aujourd'hui pourquoi Rocard s'est récemment fendu d'un communiqué passant la brosse à reluire pour “Naboléon“. Ce n'est donc pas qu'il est devenu gâteux, mais il est comme Kouchner il veut en croquer à nouveau. » Pessimiste ou réaliste, notre Mariannaute ?





« On prend les mêmes et on recommence »


D'autres « commentateurs » ne mâchent pas leurs mots, tel Le vengeur masqué : « On prend les mêmes et on recommence. Cela fait 30 ans qu'on prend toujours les mêmes, responsables de toutes les horreurs venues et à venir. Combien de temps les Français vont continuer à les soutenir par des votes imbéciles (…), il est temps de tourner définitivement la page (…). » Avant d'en appeler à une « révolution » aux valeurs réellement républicaines.





Kiravi, visiblement bien informé, rappelle ce petit détail non négligeable sur Alain Juppé « condamné le 1er décembre 2004 à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité, pour avoir trahi la confiance du peuple souverain ». Et laisse entendre que cet argument de poids suffit à ne pas faire confiance à certains politiciens, « pressentis pour un gouvernement de crise », déjà poursuivis par la justice. Quant à Zebre233, il rebondit avec humour sur le titre de l'édito : « Simple question de physique élémentaire: plus on prend de poids lourds, plus on coule rapidement. »





« Cherche homme politique intègre »


Carbone complète la liste de Nicolas Domenach : « Il manque Jack Lang, Claude Allègre, Bernard Tapie, Jean-Marie Cavada, Doc Gynéco à la Culture, Jean Sarkozy le bienheureux fils de Notre Saigneur, les époux Balkany, Charles Pasqua, le juge Courroye, etc. » « Décidément la soupe doit être succulente pour ces braves gens même, et surtout, en temps de crise. Quand allons-nous cesser d'être manipulés ? » Une autre liste d'éventuels candidats à l'entrée dans un "gouvernement de crise". Celle proposée avec humour par Gilles : « Il faut ressusciter Antoine Pinay et Jean Nohain, et en route pour “La piste aux étoiles“. »





Sylvie 75, elle, ne décolère pas : « Allons-nous continuer à être gouverner par des gens en qui nous n'avons pas confiance ? Si nous avons un moyen de refuser, il est temps de le faire tout de suite, nous n'avons rien à perdre. »





Plus pragmatiques, des Mariannautes passent à la vitesse supérieure en appelant à un renouvellement des politiques. A l'image de Bill, qui lance cet appel du cœur : « Peuple de France cherche homme politique intègre, non cumulard, ayant un sens aigu de l'idéal politique et de l'intérêt national, dépourvu d'intérêts personnels, ayant un profond dégoût du mensonge. »





Une analyse différente de l'éditorialiste


Petite transition humoristique de Telepipo, pour qui la lecture de l'article lui a provoqué « l'hilarité » : « Pourquoi diable Sarko nous préparerait-il un gouvernement de crise, alors que nos banques sont solides, que la politique appliquée est la bonne, et que la merveilleuse loi Tepa fait le reste ??? nous aurait-on menti ??? » Une petite pointe d'ironie adressée au gouvernement…





Des Mariannautes, plus prudents, ne reprennent pas forcément à leur compte l'analyse de l'éditorialiste. En témoigne LISEE, qui ne voit pas l'intérêt des hommes politiques, cités dans l'édito, de se rallier à Sarkozy : « Je serais tout de même étonnée que les Juppé, de Villepin et consorts se rallient à Nicolas Sarkozy. Ils auraient plutôt intérêt à le laisser se dépatouiller et à s'enfoncer dans une politique confuse, improvisée, inadaptée à la France et à la crise actuelle mondiale. » Et de citer un exemple à l'appui de son argumentaire : « Je pense en particulier à de Villepin qui, s'il s'en sort dans l'affaire Clearstream, pourrait revenir par la grande porte de l'UMP. »





Donnons le mot de la fin à Bibi, qui émet également des doutes sur un éventuel gouvernement de crise : « En supposant que cela se vérifie, nous échangerions un cheval borgne contre un cheval aveugle car remettre en selle des gens qui ont échoué systématiquement ne peut rien apporter de neuf. » Mais reste lucide quand même !







Bénédicte Charles | 2008-10-05T09:40:00+02:00

« JFK » était le premier invité de la deuxième saison de Parlons Net, le club de la presse Internet.


Jean-François Kahn : « Il faut virer Barroso ! »


Parlons Net, le premier club de la presse Internet, repart pour une nouvelle saison. Premier invité de la rentrée, Jean-François Kahn, journaliste, écrivain, et dorénavant homme politique puisqu'il se présentera aux prochaines européennes sous l'étiquette MoDem. De la crise financière aux états-généraux de la presse en passant par la préparation du congrès de Reims et le relooking extrême de Ségolène Royal l'actualité de la semaine avait de quoi inspirer l'ancien patron de Marianne, qui répondait aux questions de Samuel Pottier pour le Figaro.fr, Augustin Scalbert pour Rue89.com et Bénédicte Charles pour Marianne2.fr. Une émission animée par David Abiker pour France-Info.com.











1- Parlons Net saison 2 - Jean-François Kahn en piste pour les européennes





Jean-François Kahn se dit surpris des réactions qu'a déclenchée l'annonce de sa candidature. « Je n'ai jamais dit que j'étais neutre, j'ai des convictions, je les défends et je les assume », explique-t-il. Quant au choix du MoDem, il le considère comme cohérent pour un homme qui défend depuis 20 ans l'idée de centrisme révolutionnaire. « Un modèle de société antihumaniste centré sur l'argent est en train de s'écrouler, il faut inventer un nouveau modèle, dont l'homme serait le centre » : c'est selon JFK tout le sens du mot « centriste » qui pour lui ne doit surtout pas rimer avec « au milieu ».













2- Parlons Net saison 2 - Jean-Francois Kahn et la crise





« Une croissance négative, c'est quoi, sinon une récession ? », fait mine de s'interroger Jean-François Kahn. Et de réclamer « 6 mois de travaux d'intérêt général » pour Christine Lagarde, avant d'expliquer qu'il faut « virer Barroso », le président de la Commission européenne, tous deux responsables de la crise à leurs niveaux respectifs.





Le programme de JFK pour sortir de la crise ? « Interdire les achats à terme, les ventes à découvert. Déclarer Etats voyous les paradis fiscaux. Supprimer les niches fiscales, quitte à en créer de nouvelles, plus en adéquation avec les réalités d'aujourd'hui. Supprimer le RSA » !













3- Parlons Net saison 2 - Jean-François Kahn et les états-généraux de la


presse






L'ancien patron de Marianne réagit au discours de Nicolas Sarkozy qui accuse les jouranux gratuits et les sites d'information sur Internet d'être responsables de la crise de la presse écrite. Pour lui, Internet ne doit pas être confondu avec la presse gratuite qui elle-même n'est pas seule responsable de la crise : selon Jean-françois Kahn, c'est aussi un problème de contenu.












4- Parlons Net saison 2 - Jean-François Kahn répond aux Internautes





Nouveauté de la saison 2 de Parlons Net : les Internautes ont la possibilité de poster sur France-info.com les questions qu'ils souhaitent poser à l'invité.










Eric Decouty | 2008-10-04T15:00:00+02:00

La fin de notre feuilleton sur les ventes illégales d'armes en Angola, dont le procès s'est ouvert lundi. Aujourd'hui, les pressions exercées sur la justice par Nicolas Sarkozy et certains grands patrons.


Angolagate 4/4 : Sarkozy et le Medef au secours de Falcone et des autres...


Jean-Pierre Versini est un avocat original. Gouailleur, sympathique, habile et rompu aux procédures civiles et commerciales, il est venu sur le tard aux affaires pénales. Mais au contraire de ses confrères rompus aux dossiers d'instruction et souvent bienveillants avec les magistrats il s'est fait le chantre d'une nouvelle méthode de défense. Sa technique, désormais populaire, consiste à prendre le juge pour le cible et à le canarder avec obstination avec la complicité des médias…





En décembre 2000, Me Versini inaugura sa stratégie en écumant avec brio les plateaux de télévision, fustigeant avec une violence calculée le juge Philippe Courroye, coupable de poursuivre Jean-Christophe Mitterrand, le fils de l'ancien Président. Il ne corrigea pas non plus la mère du prévenu lorsqu'elle osa déclarer que la justice réclamait une « rançon » pour libérer son fils. Et il ne trouva rien à dire à l'interview de Jean-Christophe qui crut bon d'affirmer au Nouvel Observateur que ce juge Courroye « suait la haine ».





Depuis, Me Versini a fait profil un peu plus bas, mais il promet de reprendre son combat public, lundi, puisque malgré ses invectives la justice a bel et bien maintenu l'essentiel des charges contre Jean-Christophe Mitterrand. L'objectif de l'avocat serait même tout simplement de faire annuler le procès…





Autant dire que le juge Courroye, devenu procureur de Nanterre et qui ne dissimule plus son amitié pour Nicolas Sarkozy, risque d'avoir les oreilles qui sifflent. Lundi, Versini et beaucoup de ses confrères défenseurs des marchands d'armes Falcone, Gaydamak et des autres, n'auront qu'un objectif : « se faire le juge ».





Pressions de Sarkozy sur la justice


La stratégie peut paraître raisonnablement désespérée. Seulement, ces derniers mois, les prévenus et leurs avocats ont trouvé des soutiens inattendus pour les aider mettre à mal le procès d'un des plus grands scandales de la Vème République.


Nicolas Sarkozy est le principal ordonnateur de ces pressions nouvelles sur la justice.





Le 5 mai dernier, après avoir envoyé, en éclaireur, son fidèle Claude Guéant « discuter » avec le président angolais, Eduardo Dos Santos, le chef de l'Etat fait personnellement le voyage de Luanda. Sarkozy promet alors à son homologue que tout sera fait pour limiter les dégâts du procès. Il lui garantit même que pas un ressortissant angolais n'aura de comptes à rendre. Bref, qu'à la différence de son prédécesseur, lui, tient la justice… Plus qu'un réchauffement diplomatique, Nicolas Sarkozy, espère ainsi ramener les entreprises en Angola. Ce 5 mai 2008 il a d'ailleurs auprès de lui le gratin du patronat français, et en particulier Christophe de Margerie, le patron de Total, qui lorgne sur les faramineux gisements d'or noir convoités par les compagnies anglo-saxonnes…





Résultat : quelques semaines plus tard, agissant aux ordres de l'Elysée, le ministre de la Défense, Hervé Morin, se fend d'une missive officielle au tribunal de Paris, pour indiquer que l'Etat français retire sa plainte. En substance qu'il n'y a pas eu de vente d'armes illicites à l'Angola au milieu des années 1990. L'objectif franchement naïf de ce courrier est d'anéantir toute la procédure…





Cet argument étonnamment repris par le pouvoir date du début de l'affaire. Tous les principaux prévenus n'ont cessé de l'invoquer. En vain. Il tient en quelques phrases. Certes, Falcone et ses amis auraient bien vendu des armes, mais leur commerce n'avait rien d'illégal puisqu'il s'agissait d'armes venues de Russie à destination de l'Angola et comme ce matériel ne transitait pas par la France, aucune autorisation gouvernementale n'était nécessaire… Sauf que toutes les négociations se déroulaient à Paris, que les contrats étaient signés en France et surtout qu'en 2000, le ministère de la Défense à bel et bien déposé plainte pour commerce illicite d'armes.


Du coup, le retrait de plainte d'Hervé Morin sur ordre de l'Elysée, risque fort de ne rien changer au cours judiciaire de l'histoire.





Le patronat au secours de Falcone


Comme l'intervention politique ne suffit pas le patronat se décide alors à intervenir. Début juillet, une réunion au sommet se tient au Medef, entre des représentants des plus grandes sociétés françaises pour envisager « les nouvelles relations avec l'Etat angolais » et réduire les retombées du procès à venir. Un conseiller de l'Elysée, parfaitement identifié, participe même à la séance de travail. A chaque fois des « messages très clairs » sont envoyés au tribunal. Bref, durant tout l'été et jusqu'à ces derniers jours, les magistrats qui ont à juger le dossier de l'Angolagate, ont subi une extraordinaire pression…





Reste à savoir les conséquences qu'auront ses manœuvres sur le déroulement du procès. Jean-Baptiste Parlos, le président du tribunal, ne semble pas de ces magistrats intimidables. Et Nicolas Sarkozy qui a déjà invité à Paris son ami Dos Santos pour avril prochain (dès la fin du procès) risque d'être déçu de constater que la justice sait demeurer indépendante…





Retrouvez les trois premiers volets de la saga de l'Angolagate : Des hommes d'influence (1/4), Pasqua senior et Mitterrand junior réseautent à mort (2/4) et Les réseaux d'influence des marchands d'armes (3/4).










Périco Légasse | 2008-10-04T11:00:00+02:00

Par Périco Légasse. Après dix huit mois de bras de fer entre le groupe Lactalis et les défenseurs du fromage au lait cru, la fermeture de l’usine Lepetit sonne le glas du principal « faux » camembert industriel.


Camembert au lait cru: on a gagné !


Que nos lecteurs n'y voient aucun triomphalisme mal placé ni la moindre trace d'orgueil vindicatif, mais la fermeture de l'usine Lepetit, où le groupe Lactalis fabriquait ses faux camemberts, sonne comme la victoire définitive de la cause du lait cru. 1998-2008. Dix années d'une lutte que nous avons menée, avec les producteurs et les fromagers, mais aussi avec les responsables de l'INAO et, surtout, avec les citoyens consommateurs, pour la défense de l'AOC, cette précieuse appellation d'origine contrôlée qui désigne et codifie la spécificité gastronomique française, mais aussi pour la sauvegarde de notre patrimoine agricole et alimentaire, à l'heure où la banalisation néolibérale globalisée parvient à désidentifier chaque jour un peu plus de ce qui fait la France.





Tout a commencé le 14 septembre 1998, Marianne venait d'avoir 18 mois, avec ce « Aux armes citoyens, le camembert est en danger ». Nous n'imaginions pas que cette guerre contre un géant de l'industrie agroalimentaire durerait autant. Nous n'imaginions pas, surtout, que nous la gagnerions aussi totalement, sur le fond, et sur la forme. En effet, 18 septembre 2008, paraissait au journal officiel de la République Française, sous la signature du Premier ministre, un décret confirmant l'obligation de l'usage exclusif du lait cru pour l'élaboration du camembert de Normandie AOC. Huit jours plus tard, le 26 septembre, victime d'une baisse massive des ventes de ses camemberts industriels de la marque Lepetit, Lactalis annonçait la fermeture du site de Saint-Maclou, dans le Calvados. La preuve que lorsque le consommateur est informé comme il se soit, il sait se mobiliser. Cette victoire n'est pas seulement celle de la presse libre, elle est surtout celle du citoyen responsable. Voici les principaux articles ayant marqué ces dix années de débat et de ce combat.







Virginie Roels | 2008-10-04T10:18:00+02:00 | 3 lectures

Georges Marion raconte sa version des grandes affaires politiques des vingt dernières années, vue d’une rédaction très réputée, celle du Canard Enchaîné.


Profession « Fouille–merde »


Un journaliste d'investigation au Canard Enchaîné et au Monde raconte sa version des grandes affaires politiques des vingt dernières années. On devine d'avance l'étalage d'un narcissisme convenu sur le quatrième pouvoir, la gloriolle facile dont va s'auréoler l'auteur qui prend la plume pour faire le récit palpitant de sa chevauchée dans le monde impitoyable des affaires politiques. Et bien non. Quand Georges Marion raconte comment il a gratté, comme on dit dans les salles de rédaction, sur l'affaire des Irlandais de Vincennes, ou sur l'assassinat du prince de Broglie, c'est avec l'honnêteté du bon artisan à qui il arrive de passer à côté du scoop, comme de la vérité.





En mars 1980, par exemple, jeune journaliste, il ne va pas du tout mesurer l'importance d'un document qu'un policier va lui montrer. Il a pourtant entre les mains la preuve recherchée par toutes les rédactions de l'époque, la confirmation noir sur blanc que l'Etat français n'a pas empêché l'assassinat du prince Broglie alors qu'il était au parfum ! L'affaire fut grand bruit grâce à l'oeil avisé du rédacteur en chef du Canard Enchaîne, Claude Angeli. Amusé, parfois vengeur, l'auteur ouvre donc la porte des rédactions du Canard, du Monde. Il se moque de leurs rituels, tout en les respectant infiniment…C'est dans cet entre-deux là, que s'est niché, son talent.





Georges Marion, Profession « fouille-merde », Ed. Seuil, septembre 2008, 18 euros.
















Profession « Fouille–merde »


Dans l'extrait ci-dessous, Georges Marion raconte comment il mît la main sur le document prouvant que l'Etat avait sciemment laissé le prince de Broglie se faire assassiner. Cette information lui permît d'intégrer la rédaction du Canard Enchaîné.




Après plusieurs semaines d'émois, l'affaire s'apaisa et l'opinion publique passa à autre chose, à peine troublée par les articles du Canard et de L'Express affirmant que, quelques mois avant la mort de Jean de Broglie, les Renseignements généraux avaient été avertis de son prochain assassinat. Cette affaire était déjà si rocambolesque qu'une telle affirmation, d'une gravité extrême mais qu'aucune autorité politique ou policière ne prit jamais la peine de démentir, fut perçue comme allant de soi. Dans la longue cohorte des bizarreries de ce dossier, ce n'était jamais qu'une très vraisemblable bizarrerie de plus. Ce qui explique que lorsque la preuve m'en fut administrée, quelques années plus tard, non seulement je ne fus pas surpris, mais je n'en vis même pas l'importance. Beau manque de flair.





Nous étions à la fin du mois de mars 1980 et je «pigeais» désormais pour plusieurs journaux, dont Le Canard enchaîné. Ce jour-là, je traînais ma curiosité au Palais de justice de Paris où un ancien inspecteur de police avait à répondre de quelques indélicatesses peu compatibles avec ses fonctions. Hormis les habitués et quelques curieux de passage assis sur les bancs du fond de la chambre correctionnelle, l'affaire n'avait pas attiré grand monde. Sans surprise, je remarquais la présence de quel­ques inspecteurs de police venus s'informer du sort de leur ancien collègue qui avait appartenu à la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), unité de la police parisienne spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme. Lors d'une suspension d'audience, l'un d'eux, qui avait quelques responsabilités syndicales et que j'avais croisé dans plusieurs affaires criminelles, s'approcha de moi, me prit par le bras et m'entraîna sur le banc de bois d'une galerie proche. Nous échangeâmes quelques mots pendant qu'il fouillait son porte-documents dont il sortit plusieurs feuilles de papier. «Tiens, lis ça», me dit-il.





Il s'agissait de deux rapports administratifs que je parcourus d'abord rapidement à la recherche, en haut de la page, des quelques éléments permettant d'en saisir l'importance: le nom de l'expéditeur, celui du destinataire, la date et l'objet de l'envoi. Puis je me plongeais dans la lecture du premier rapport, daté du 1er avril 1976. Sur papier à en-tête de la direction de la police judiciaire de Paris, «l'inspecteur de police Michel Roux et les inspecteurs du groupe VP (voie publique)» avaient «l'honneur de rendre compte» à leur supérieur, le commissaire principal Claude Sirurguet, chef de la dixième brigade territoriale (BT), de la prochaine mise sur le marché de faux bons du Trésor. L'information, précisait le rédacteur dans un style administratif d'une grande pureté, avait été portée «à sa connaissance, de façon confidentielle par une personne désirant conserver le plus strict anonymat». Un avocat «exerçant au barreau de Paris», ajoutait encore le rapport, était mêlé à l'affaire.







Le deuxième rapport, toujours rédigé par l'inspecteur Roux mais adressé, cette fois, au commissaire Jean Dufour, successeur du commissaire Sirurguet à la tête de la 10e BT, était daté du 27 septembre 1976. Faisant référence au rapport précédent, son auteur annonçait que la mise en circulation des faux bons du Trésor était maintenant imminente. Les deux commanditaires qui pilotaient l'opération, était-il indiqué, étaient également mêlés à divers trafics de véhicules, d'or, de faux dollars et de drogue. Il s'agit de «deux hommes de grand renom, l'un étant propriétaire de grands restaurants parisiens, l'autre exerçant une activité politique», poursuivait l'auteur du rapport qui terminait son propos par quelques lignes inquiétantes: «Il est à préciser qu'à la suite d'une indélicatesse commise par l'homme politique lors d'une affaire précédente portant sur plusieurs millions, ce dernier devrait être abattu par des hommes de main dans les jours prochains, certainement avant l'opération Bons du Trésor.» En annexe figuraient les noms et les adresses des personnes évoquées. Le propriétaire de restaurants s'appelait Pierre de Varga; l'homme politique et future victime n'était autre que Jean de Broglie, improprement qualifié de sénateur et non de député.




Les timbres et les annotations diverses contenus en marge du document ne permettaient pas d'en douter: trois mois avant son assassinat, la direction de la police judiciaire de Paris, alertée par un inspecteur de banlieue, savait qu'un «contrat» avait été lancé contre le député de l'Eure, le prince Jean de Broglie. Comme un cercle qui se ferme, le rapport que j'avais entre les mains confirmait les soupçons entourant une affaire qui commençait à s'effacer des mémoires, y compris de la mienne. J'avais le sentiment, erroné, que ce que je lisais ce jour-là était connu de tous, même si, jusque-là, personne n'en possédait la preuve.





Je demandais à mon informateur s'il acceptait de me laisser une copie du rapport. Il y avait là, lui dis-je, matière à un petit article illustré d'un de ces fac-similés qu'affectionnait Le Canard. Mon interlocuteur refusa tout net, expliquant que les feuillets lui avaient été donnés par l'un de ses collègues, «pour information», à condition toutefois qu'il ne les fasse pas circuler. Pour quel motif ce don limité? Et pourquoi, alors, les porter à ma connaissance? Agissait-il par sympathie à mon égard, sentiment beaucoup plus commun que ne le croient les lecteurs, souvent enclins à soupçonner de troubles relations entre un journaliste et ses sources? Cherchait-il à couvrir quelque chose ou quelqu'un? Il ne me le dit pas et, tout compte fait, cela m'était indifférent. J'avais vu un document et j'entrevoyais la perspective d'un article un peu corsé, ce qui, avec la promesse d'une bonne pige, suffisait à mon orgueil de journaliste d'investigation débutant.





Le surlendemain, j'assistais à la conférence de rédaction du Canard où, chaque mercredi après-midi, est discuté à gros traits le sommaire du prochain numéro. Lors de cette réunion, chacun présente ce qu'il a dans son «panier» et évoque ce qu'il prépare. Ces moments-là pouvaient être pénibles, surtout lorsque aucun sujet décisif ou original ne se dégageait. Une semaine avant l'échéance, l'on sentait alors poindre l'angoisse de Claude Angeli, le responsable des pages d'actualité. Sous sa direction, depuis dix ans, le journal avait multiplié enquêtes et révélations qui avaient fait grand bruit. Il avait désormais la redoutable obligation de confirmer régulièrement sa réputation de dénicheur de secrets et ce n'était pas reposant tous les jours.







Vint mon tour de parler. J'évoquais le rapport que j'avais lu, trouvant «marrant» que quatre ans après les faits on ait enfin confirmation de ce qui avait été soupçonné, à savoir que la police était avertie des menaces d'assassinat qui pesaient sur le prince de Broglie. Je précisais que, si j'avais vu le document, je ne l'avais malheureusement pas entre les mains. Ingénu jusqu'au bout, j'estimais que l'affaire méritait quand même «un petit article de page 5», endroit où, sous forme resserrée et humoristique, étaient traités les sujets d'importance secondaire.





Je me souviens encore aujourd'hui du regard de Claude Angeli qui, sans bouger, me fixa un bref moment à travers ses épais verres de myope. La tête penchée, la bouche crispée autour d'une cigarette dont la fumée lui faisait fermer l'œil, le cou enserré dans son inévitable cache-col, il affectait une apparence détachée, comme s'il prenait note d'une proposition parmi d'autres. Puis il donna la parole à mon voisin, sans autrement s'appesantir. Mais la réunion à peine terminée, il me glissa sur un ton où l'ordre se mêlait à la curiosité: «Tu viens dans mon bureau?», faisant signe à Nicolas Brimo de nous y rejoin­dre. Nous y étions à peine entrés qu'il ferma la porte derrière lui, ce qu'il ne faisait que lorsqu'il fallait préserver l'intimité qui accouche des grands secrets.





«Ce rapport, tu l'as vu? lu? quand? Qu'y avait-il dedans?» demanda-t-il d'une seule tirade.


Je lui répétai les circonstances dans lesquelles j'avais pris connaissance du rapport et lui fit un compte rendu détaillé de son contenu.


«On peut l'avoir?


– Je l'ai demandé, mais c'est non.


– Il nous le faut.»





À en juger par le ton et l'intérêt de Claude Angeli, je commençais à comprendre que j'avais piteusement sous-estimé l'importance de la pièce qui m'était passée entre les mains. Comme pour mieux enfoncer le clou, l'on m'expliqua alors les dessous d'un dossier que je n'avais vu que de mon bureau de Rouge, c'est-à-dire de très loin, alors que Le Canard avait travaillé dessus longtemps et d'arrache-pied.





S'il n'avait fallu à la police que quelques heures pour arrêter les assassins du prince de Broglie, racontèrent Claude Angeli et Nicolas Brimo en se donnant le relais, c'est, comme le confirmaient les rapports qui m'étaient passés entre les mains, qu'elle avait été informée avant les faits des menaces qui pesaient sur la victime comme des noms de ses assassins potentiels. Et pourtant ces indications n'avaient pas empêché le député de l'Eure d'être assassiné. Malheureuse sous-estimation du renseignement?







Édouard Husson | 2008-10-04T10:02:00+02:00

Retrouvez chaque semaine la chronique d'Édouard Husson, historien de l'Allemagne contemporaine.


Ma semaine allemande: l'effondrement de la droite bavaroise


Vendredi 26 septembre 2008





Le SPD essaie, secrètement, de renouer les liens avec les syndicats en vue de l'élection au Bundestag de l'année prochaine. Un proche de Monsieur Steinmeier, Heinrich Tiemann, qui était chargé des relations avec les syndicats à la chancellerie sous Gerhard Schröder, a rencontré secrètement, il y a quelques jours, des représentants d'IG Metall, l'équivalent français de la CGT, si cela a un sens de faire une comparaison de ce type dans un pays où les syndicats se définissent moins pas leur couleur politique que par leur capacité à représenter une branche industrielle ou un secteur d'activité. L'Agenda 2010, programme de réformes de Gerhard Schröder, avait sérieusement ébranlé les relations, traditionnellement étroites, entre le syndicats de la métallurgie et le SPD. Les responsables du SPD savent qu'ils ont besoin de renouer les liens avec le monde syndical pour avoir une chance de regagner des voix aux prochaines élections. Ils promettent de ne plus rien entreprendre contre les intérêts des syndicats dans les prochains mois ; en échange, IG Metall aura pour tâche d'attaquer Die Linke.





Evidemment, c'est le monde syndical qui a le plus à perdre dans ce qui apparaît bien comme un marché de dupes. IG Metall devrait se fixer une seule mission : aider à l'union de la gauche allemande, potentiellement majoritaire.





Lundi 29 septembre 2008





La CSU à 43% ! C'est aussi impressionnant que l'absence de Jospin du second tour de l'élection présidentielle française en 2002. Aux dernières élections de Land, en 2003, le parti chrétien-social avait atteint 60% ! La CSU connaît ses plus fortes pertes – jusqu'à 25% des voix – dans ses bastions traditionnels : en Haute et en Basse-Bavière. Le SPD a fait un aussi mauvais score qu'il y a cinq ans : 19%. Die Linke progresse, mais doucement, et n'atteint pas la barre des 5%, nécessaire, dans le système allemand, à la représentation au Parlement. La Bavière est une région économiquement prospère, avec le taux de chômage le plus bas d'Allemagne. La crise est purement culturelle et politique. D'une part, la population de la Bavière est en train de se modifier : beaucoup d'Allemands du Nord ont émigré, ces dernières années, vers la région des lacs et des montagnes, où se trouvent les emplois les mieux payés et les plus attractifs. Ces Bavarois d'adoption ne votent pas pour la CSU. Plus la région est urbanisée et plus l'électeur est jeune, moins il donne sa voix à la CSU. Les Verts, qui attirent l'électorat « bobo », ont progressé, et sont à plus de 9%. Le FDP, qui est aussi un parti à enracinement urbain, fait 8% : une majorité CSU-FDP est possible. Mais une majorité libérale-conservatrice ne pourra pas camoufler la profonde crise que traverse la droite en Bavière. La CSU ne fédère plus : elle perd aussi un électorat très conservateur et souvent rural, qui a voté pour le parti eurosceptique des Freie Wähler (« électeurs libres ») : ils dépassent 10%.





Nous assistons à un bouleversement historique, l'équivalent, à l'Ouest, de ce qui s'est passé à l'Est de l'Europe voici vingt ans. La coïncidence entre l'effondrement de la finance américaine et celui du parti chrétien-social n'est pas l'effet du hasard. A partir du moment où la référence américaine disparaît, c'est tout le système politique de la RFA qui vacille sur ses bases. La Bavière fut zone d'occupation américaine ; et la CSU était le bastion le plus solide du conservatisme atlantiste sur lequel s'est construite la République Fédérale. Tout cela est en train de s'effondrer à grande vitesse.





Mardi 30 septembre 2008





« Le prix de l'arrogance », tel est le titre du Spiegel de cette semaine, consacré à la crise financière. Rien que de très prévisible : dénonciation du capitalisme à l'américaine ; une bonne dose d'auto-satisfaction sur le thème « Madame Merkel avait demandé voici plus d'un an une régulation plus sévère des marchés financiers. Elle n'a pas été entendue. Voilà le résultat ». Comme si la crise remontait à il y a un an ; comme si se solidariser avec la politique étrangère américaine, comme l'a fait Madame Merkel à de nombreuses reprises était compatible avec une désolidarisation des méthodes financières américaines. Comme si la Deutsche Bank et d'autres grands établissements financiers allemands n'avaient pas largement contribué à l'anarcho-capitalisme dominant. Comme si les municipalités et les Länder allemands ne s'étaient pas largement endettés auprès de fonds de placement américains – tous points que le journal mentionne en passant, sans trouver aucune co-responsabilité aux élites allemandes dans la crise.





Le plus étonnant, c'est l'arrogance vis-à-vis du peuple allemand et des peuples européens en général que recèle cet article. Parlant de retour au réel, de rééquilibrage de l'économie mondiale en faveur des capacités de travail des pays, les neuf journalistes qui ont rédigé l'article expliquent tranquillement que les Etats-Unis sont en train de passer le relais à la Chine. Et l'Europe ? Sera-t-elle toujours sacrifiée au dénigrement de ceux qui sont censés l'éclairer ? La Chine ou le Japon sont assis sur des montagnes de dollars qui, dans quelques temps, ne vaudront plus grand chose. La France, l'Allemagne ou l'Italie ont des réserves or considérables. Sans parler de la capacité de travail sur le continent, que les dirigeants s'obstinent à étouffer depuis trois décennies.





« Le prix de l'arrogance » - Der Spiegel ne croit pas si bien dire cette semaine. Outre le ton professoral de l'article consacré à la crise financière, on est impressionné par la manière dont, semaine après semaine, le magazine développe une rhétorique condescendante vis-à-vis de Die Linke – quand le parti d'Oskar Lafontaine n'est pas tout simplement diabolisé par la rédaction du journal. Il est vrai que ce qui fut un journal de référence a cinq pages à consacrer, cette semaine, à l'histoire du rallye, organisé par Pamela Anderson et un proxénète encore un exercice, pour financer la défense des espèces animales menacées. Cinq pages qui dispensent de réfléchir sur les tensions qui traversent la société allemande et la chance qu'a l'Allemagne d'avoir un parti de gauche capable de fixer l'électorat populaire et de l'empêcher de dériver vers l'extrême droite.





Mercredi 1er octobre 2008





La CSU et le PS devraient organiser un congrès commun. Il y a désormais quatre candidats à la succession de Günther Beckstein, le ministre-président démissionnaire de Bavière.





Jeudi 2 octobre 2008





Dans une lettre datée de cinq pages, datée du 29 septembre dernier, le président de la Bundesbank et celui de la Bafin (l'instance fédérale de contrôle des banques, des assurances et des établissements financiers) écrivaient au Ministre des Finances Peer Steinbrück, à propos de la possible faillite du groupe bancaire Hypo Real Estate, et de la décision prise par la Banque Centrale allemande d'intervenir : « Selon l'évaluation des experts que nous avons réunis, refuser de sauver le groupe HRE aurait pu avoir pour le système financier et économique allemand les mêmes conséquences imprévisibles que le fait, pour le gouvernement américain, d'accepter l'effondrement du groupe financier Lehman Brothers ».




Sylvain Lapoix | 2008-10-03T19:16:00+02:00

Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, a suggéré qu'il abandonnerait son poste. Nicolas Sarkozy a laissé en plan 12.000 apprentis européens réunis à Bercy. Des signes d'un abandon de la grande ambition européenne du Président ?


Jouyet s'éloigne, Sarkozy sèche un meeting: drôle de présidence de l'Europe


La présidence française de l'Union européenne (PFUE) était censée être l'événement de 2008, elle sera peut-être l'un des plus gros flop du quinquennat. En l'espace d'une semaine, deux signes violents ont marqué la fragilité du projet européen du Président : les doutes exprimés par son secrétaire d'Etat aux Affaires européennes dans Le Parisien du mercredi 1er octobre et l'absence de Nicolas Sarkozy a un meeting européen vendredi 3.





Jouyet : le mal aimé doute de sa vocation


Il a démenti partout, sur France Inter, sur son blog et auprès de tous les journalistes, mais les mots publiés dans Le Parisien sont restés : selon lui, le président de la République rentrera après la fin de la présidence française de l'Union « dans une phase où il aura besoin de gens engagés politiquement, dans la perspective des européennes. Or, ce n'est pas mon cas. »







Censé être le ministre de la PFUE (comme Borloo fut celui du Grenelle et Hirsch celui du RSA), le secrétaire d'Etat a disparu dans la machine élyséenne : « tout se décide à l'Elysée, Jouyet est complètement désinvesti, » explique un responsable de la majorité. Certes, il continue d'inaugurer les chrysanthèmes et d'être très présent à Bruxelles mais, d'après certains observateurs, son rôle d'alibi commence à le lasser.





L'annonce n'est pas anodine : déclarer à mi-chemin de la présidence française de l'Union que sa mission s'arrêtera là sonne comme un aveu d'échec. Quant à l'excuse politicienne, vu l'intérêt que le Président porte aux élections européennes, elle ne tient guère la route : « les nominations pour les Européennes seront déterminées par la direction de l'UMP à la mi-janvier », précise Alain Lamassoure, secrétaire national du parti aux questions européennes. Déterminer les candidats quatre mois et demi avant un scrutin, ce n'est pas ce qu'on peut appeler de l'obsession électorale !





Meeting des apprentis européens : Sarkozy a-t-il boudé ?


Deux jours plus tard, alors que 12.000 apprentis venus des 27 pays de l'UE bondissent à Bercy, Nicolas Sarkozy leur fait faux bond. Serait-ce à cause des milliers de jeunes qui ont hué le nom du président du Conseil européen lors de l'annonce de son arrivée ? Tout le gouvernement s'efforce de soutenir que non : « le Président était en entretien téléphonique avec Angela Merkel et d'autres chefs d'Etat européens pour la réunion d'urgence de demain, explique-t-on chez Hervé Novelli, l'organisateur de l'événement. Il avait une réunion d'urgence avec plusieurs ministres à la mi-journée, il n'a pas pu se libérer. » Parmi les organisateurs, on soutient même que Nicolas Sarkozy ne devait pas intervenir à la tribune.







Mais le programme disponible sur le site de la PFUE apporte un démenti formel à deux excuses : programmé à 10h15, le président du Conseil européen devait prononcer un discours de 45 minutes et il était suivi à 12h30 par Christine Lagarde, un des ministres convoqués à la fameuse réunion d'urgence et qui est pourtant montée à la tribune parler aux apprentis.





Etrange également, le manque de courtoisie du Président qui fait annoncer son arrivée puis se décommande sans excuses. Pas très sympa pour le cabinet d'Hervé Novelli, où l'on assure que cette réunion a constitué un « travail énorme » débuté en février 2008, ni pour les cinq ministres venus assister au show.







Eviter de perdre la face à la veille du mini sommet


On peut raisonnablement penser que l'éventualité pour le président en exercice du Conseil de l'UE de se faire siffler publiquement à la veille du mini sommet européen sur la crise financière a pu inquiéter. Surtout après que l'Etat français ait été plus ou moins mouché par l'Allemagne sur sa proposition officieuse de constitution d'un fonds d'urgence de 300 milliards d'euros pour lutter contre la crise financière. Vaut-il mieux dès lors sauver la face auprès de 12.000 apprentis européens ou éviter de la perdre aux yeux des chefs des Etats membres ?







Eric Decouty | 2008-10-03T16:57:00+02:00

La suite de notre feuilleton sur les ventes illégales d'armes en Angola, dont le procès s'est ouvert lundi. Aujourd'hui, un protagoniste d'influence fait son entrée : Jacques Attali.


Angolagate 3/4 : les réseaux d'influence des marchands d'armes


Rien du commerce d'armes organisé par Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak n'aurait pu se faire sans le tissage soigneux d'un vaste réseau d'influence. Des amitiés bien rémunérées mêlant politique, affairisme ou show business et impliquant des personnalités en vue de la vie parisienne.


L'enquête du juge Courroye, que le tribunal correctionnel de Paris examinera à partir de lundi, a distingué plusieurs types de réseaux.





« Le prix du soutien aux activités politiques de Pasqua et Marchiani »


Certains exemples sont éloquents. Ainsi, le 14 juillet 1996, Jean-Charles Marchiani, alors préfet du Var décore – à Toulon – de l'ordre national du mérite, son ami Arcadi Gaydamak. Au premier rang des invités figure Pierre Falcone. S'ensuit une cérémonie fastueuse dans la résidence du « décoré » au Cap d'Antibes où ont été conviés tous les amis du récipiendaire.


En fait, la décoration a été décidée par Charles Pasqua, au motif qu'Arcadi Gaydamak aurait joué un rôle décisif dans la libération de deux pilotes militaires français en Bonie en 1995. Sauf que divers témoins ont largement minimisé devant le juge, la part prise par Gaydamak dans l'opération ; Alain Juppé, puis le général Douin, ont même expliqué n'avoir jamais entendu parler de lui…


Autre étrangeté révélée par l'enquête, la médaille sollicitée officiellement par Pasqua avait été affectée au ministère de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation.


Mais l'essentiel des découvertes de la justice concerne les contreparties supposées de cette médaille. L'association France Afrique Orient de Pasqua aurait ainsi touché 1,5 million de francs de la société de Falcone. Les enquêteurs ont même retrouvé, en novembre 2000, 9000 dollars en liquide dans un coffre de cette association.


D'autres organisations proches de Pasqua se seraient également vu régler leurs loyers par Falcone et Gaydamak, les deux hommes finançant au passage les voyages de Marchiani et Pasqua en Afrique.


L'ensemble du dossier se révèle d'ailleurs accablant en particulier pour Marchiani, surnommé « Robert » par Falcone : il aurait perçu plusieurs centaines de milliers de dollars des marchands d'armes, pour son activité auprès du président angolais Dos Santos.


Pour résumer, le juge Courroye écrit dans son ordonnance : « Il est apparu qu'avec Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, Jean-Charles Marchiani était à l'origine de la mise en place d'une diplomatie parallèle dans les relations avec l'Angola, totalement en marge du ministère des Affaires étrangères. »


Et le magistrat de conclure : « Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani ont bien reçu des dons, en l'espèce la somme de 450 000 dollars, somme décaissée de la trésorerie de Brenco (la société de Falcone), en rémunération de leur influence réelle ou supposée en faveur de l'Angola, somme leur permettant de financer leur campagne électorale de juin 1999. »





L'influence de Jacques Attali


L'ancien conseiller de François Mitterrand est renvoyé devant le tribunal pour « trafic d'influence » et « recel d'abus de biens sociaux ». Des accusations qu'il n'a cessé – comme tous les autres prévenus – de contester. Le juge Courroye considère en substance que Jacques Attali et l'avocat fiscaliste Alain Guilloux auraient servi d'intermédiaires pour obtenir d'Hubert Védrine, alors ministre des Affaires étrangères, une intervention en faveur de Falcone et Gaydamak poursuivis par le fisc. Une intervention qui aurait ensuite été rémunérée par Brenco, la société de Falcone.


Alors qu'Attali a toujours affirmé que l'argent touché correspondait à une mission sur le microcrédit effectué par ses soins en faveur de l'Angola, le juge Courroye conclut dans son ordonnance :


« Jacques Attali ne saurait prétendre avoir ignoré que Brenco avait supporté financièrement le coût de cette étude et (ne pouvait ignorer) de ce fait l'origine frauduleuse des fonds alors même que le paiement de cette étude constituait la contrepartie de l'exercice de son influence auprès d'Hubert Védrine. »





Les cadeaux aux « amis ».


Georges Fenech, magistrat alors patron du syndicat très à droite de l'APM (association professionnelle de magistrats) est convoqué lundi après-midi sur le banc des prévenus… Invoquant son travail pour une mission sur les sectes confiée par François Fillon, il devrait pourtant se dérober et éviter (pour un temps) cette humiliation…


Car le magistrat, qui a toujours prôné la « tolérance zéro » contre les petits délinquants, va inévitablement devoir justifier les étranges largesses financières dont il a bénéficié, avec son syndicat, de Falcone et Gaydamak. Rien moins qu'une centaine de milliers de francs ont en effet été versés par les marchands d'armes pour les œuvres judiciaires de Georges Fenech.


Paul-Loup Sulitzer devra, lui aussi, expliquer comment et pourquoi il a été payé par Falcone, tout comme Jean-Noël Tassez, homme de médias, ancien directeur général de RMC et ex PDG de la Sofirad. Tassez a déjà dit au juge d'instruction : « Je reconnais que par ces remises d'espèces, M. Falcone amorçait la pompe et qu'il me demanderait tôt ou tard de me présenter certaines personnes qui pourraient lui être utiles. A chaque remise j'avais conscience d'être de plus en plus lié à M. Falcone. J'avais conscience de m'engager avec lui. »


Jean-Noël Tassez aurait reçu de Falcone, en 1998, près de 1,5 million de francs, plus de 210 000 euros, simplement pour ouvrir son carnet d'adresses et exercer son influence en faveur du marchand d'armes…





Retrouvez les deux premiers volets de la saga de l'Angolagate : Des hommes d'influence (1/4) et Pasqua senior et Mitterrand junior réseautent à mort (2/4).





Dernier volet demain : les multiples pressions sur la justice (4/4).




Marianne2.fr | 2008-10-03T16:00:00+02:00

La grande crise : les menteurs, les profiteurs, les victimes ; Enquête à TF1 : les dessous du duel Ferrari-PPDA.


Numéro spécial (598) de Marianne : La grande crise


Ce numéro sera en vente en kiosques à partir du samedi 4 octobre au matin jusqu'au vendredi 10 octobre inclus, au prix de 2,50 euros. Vous pouvez également acheter la version numérique sur le site de Relay (PC) ou sur celui du Kiosque.fr (PC, Mac et Linux) dès le vendredi 3 octobre à 15h.


Pour obtenir gratuitement un exemplaire de la version électronique, cliquez ici.









 

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