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Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)
Jamais rassasié, le peuple se nourrit de people. En presse et à la télévision, l'actu people, ses yachts, ses villas tropéziennes et ses sourires en plastique est désormais devenue incontournable. Et cela va s'aggraver: c'est désormais le web que les people s'apprêtent à occuper...

Après les États-Unis, la France a elle aussi rejoint «la Terre promise des people». Avec l'année 2007 qui a marqué un tournant dans la pipolisation de l'information, on pouvait croire le marché saturé. Les consommateurs de news gavés. Il n'en est rien. Le people reste une ressource inépuisable, de digestion facile.
Un secteur encombré mais pas saturé
En presse, les magazines people de référence, Voici, Public et autres Closer, touchent jusqu'à dix millions de lecteurs. La soif de people semble sans limite.
Deux nouveaux journaux ont fait leur entrée dans les kiosques en cette période estivale, toujours très favorable à ce type de presse. Star System, lancé par l'ancien dirigeant de 20 minutes, Hervé Pointillart, qui entend profiter de l'été «pour en améliorer le concept, changer de périodicité et de canal de distribution» comme il l'a déclaré au Figaro. Plus proche de Gala que de Closer… Robert Lafont, directeur du groupe Entreprendre vise un lectorat plus haut de gamme avec Célébrité Magazine, un bimestriel vendu 4,50 euros.

L'invasion
du people
Sur nos écrans, les émissions people fleurissent. TF1 a ouvert la marche avec «50 min inside», mais d'autres projets sont en préparation. M6 proposera «Accès privé» à partir du 6 septembre et certaines chaînes de la TNT (Direct 8 a déjà «La semaine people») préparent aussi des émissions du genre pour la rentrée. Le champ du people investit même des espaces que l'on aurait pu croire protégés de cette maladie : selon le site de Jean-Marc Morandini, BFM TV, une chaîne généraliste à vocation économique et financière, concocterait une production people pour la rentrée. Quel rapport entre cette nouvelle aristocratie médiatique toute en paillettes et l'actualité économique ? On craint de ne pas comprendre… ou trop.
Quand le people devient l'élite
S'appuyant sur Tocqueville, le philosophe Alain Finkielkraut tentait une explication : «... passion du bien-être, convoitise effrénée, appétit déchaîné, obsession des jouissances matérielles. Il s'est établi une multitude de fortunes médiocres. Ceux qui les possèdent ont assez de jouissances pour concevoir le goût de ces jouissances et pas assez pour s'en contenter. (…) Quand tous les plaisirs sont indexés sur la jouissance matérielle, quand tout n'existe que pour être consommé, celui qu'on admire, celui qu'on envie, celui qu'on désire être, c'est celui qui possède assez pour consommer ce qu'il veut, quand il veut, où il veut. Tel n'est pas le cas du professeur. Alors, le people tient lieu d'élite».
Le people débarque sur la toile
Une pseudo-élite dont le lieu d'exposition est de plus en plus le web. C'est désormais là que la guerre du people se joue. Les éditeurs du papier ont su s'adapter au web, créer des rédactions et des contenus spécifiques : Voici a lancé une nouvelle formule de son site au printemps dernier. Gala a fait son apparition sur la toile. Closer a également proposé une nouvelle version de son site. En attendant un reformatage du site de Public.

Morandini investit le people
Un engagement sur le numérique devenu incontournable depuis l'apparition du site purepeople.com, dirigé par Dominique Cellura, un ancien de Voici, et qui possède plusieurs longueurs d'avance sur la toile : 1,2 million de visiteurs uniques en juin après seulement sept mois d'existence. Un succès qui suscite bien des convoitises et n'a pas échappé, par exemple, à l'animateur et entrepreneur Jean-Marc Morandini.
Sa société de production The people family lancera le 1er septembre scooppeople.fr «un site que les stars vont détester» prévient le teaser du site. «C'est de l'humour ! Il ne sera pas question de people trash, pas de paparazzis» nous assure Jean-Marc Morandini dont le site a déjà fait parler de lui lors de son vrai-faux lancement à la fin du mois de juillet.
Merci Sarko ?
L'animateur d'Europe 1 ne se veut qu'actionnaire et n'entend pas lancer «le site people de Jean-Marc Morandini» : «Je ne suis pas du tout impliqué dans le projet hormis mon apport financier».
Alors, le people, poule aux œufs d'or médiatique ? «Je vous dirai ça dans deux ou trois ans. Ce qui est sûr, c'est que l'approche a changé, c'est un secteur qui bouge beaucoup : le people est partout à cause - ou grâce - à Sarkozy. Et contrairement au marché américain, en France, c'est un secteur qui est encore assez peu investi sur le web». On imagine pourtant mal que tant d'investisseurs creusent encore plus profond ce sillon, s'il était déjà en voie d'épuisement.
Directeur de l’Observatoire du religieux, Raphaël Liogier relie la passion occidentale pour le bouddhisme à une évolution des mœurs mêlant individualisme et globalisme, deux valeurs portées par la figure du dalaï-lama. Une «lame de fond» qui influence aussi, selon lui, les autres religions, notamment le catholicisme.

Raphaël Liogier est directeur de l'Observatoire du religieux et enseignant à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence et à l'Institut de management public et de gouvernance territoriale.
Il est l'auteur de A la rencontre du dalaï-lama, paru en février 2008 aux éditions Flammarion.
Réunion d'urgence à Matignon lundi 18 août : face à la crise, il est urgent de ne rien faire et de souffrir en silence. Telle est la principale médication prônée par tous les peine-à-jouir de la pensée économique.

Rassurons nous : en 2008-2009, la politique sera le même spectacle dérisoire, voire désopilant que l'an passé. Résumons la séquence. Entre torpeur estivale, JO et crise russo-géorgienne, un seul sujet émerge dans l'actualité : la crise économique et la baisse du pouvoir d'achat. Le Président en profite pour présider, c'est à dire s'occuper de politique étrangère. Et voilà que tombe la nouvelle : François Fillon réunit ses ministres sitôt connu le mauvais chiffre de la croissance du deuxième trimestre, à savoir un recul de -0,3% du PNB au deuxième trimestre, une médiocre performance que nous n'avons pas connue depuis 1993. Le spectre de la stagflation, qui combine inflation et faible croissance, voire de la récession, se profile.
Dès l'annonce de cette réunion pour « faire quelque chose », tous les peine-à-jouir de l'économie s'écrient, à la manière du bon docteur Baverez : Non, surtout, ne faites rien, ne prenez aucune mesure ! L'économie a besoin d'une purge ! Il ne faut rien dépenser ! La France est trop endettée ! Surtout pas de baladurette ni de jupette. On se souvient qu'Edouard Balladur en 1994 et Alain Juppé en 1996 avaient adopté des plans de relance fondés sur des mesures sectorielles.

Fillon, perroquet des commissaires européens
Pour autant le diagnostic de ce dîneur du Fouquet's est très lucide : «Pour l'économie française, écrit-il dans Le Monde, 2008 et 2009 se présentent comme les années de tous les dangers. Avec pour perspective une croissance de 1,5 % en 2008 et 1,2 % en 2009, une inflation de l'ordre de 3,5 %, un chômage en hausse, un double déficit commercial autour de 50 milliards d'euros et public autour de 3 % du PIB. » Mais pour le publiciste du Point, le plus talentueux de nos catastrophistes professionnels, il convient de laisser le marché corriger ses propres errements. La crise des subprime ? Laissons les prix s'effondrer, ce qui conduira les ménages à prendre conscience de leur appauvrissement ! Les salaires baissent ? Formidable, les Français s'adaptent, réduisant leur train de vie, rognant sur leurs vacances. Le pétrole s'envole ? Vous n'avez qu'à reprendre votre vélo à la cave, c'est bon pour la santé ! Nos jeunes ne trouvent pas de boulot décent ? Ils n'ont qu'à se partir bosser ailleurs !
Moins emphatiques, les journalistes économiques embrayent tous néanmoins, qu'ils soient de gauche, de droite, du Point ou du Nouvel Obs : la France n'a aucune marge de manoeuvre, Nicolas Sarkozy ayant dépensé 13,5 milliards pour son paquet fiscal de bienvenue à l'Elysée. François Fillon lui-même a manifesté le même conformisme auquel il reste fidèle depuis des années. En bon perroquet des commissaires européens, il a déclaré qu'il n'y aura pas de plan de relance. Pourquoi alors, se réunir en urgence ? Pourquoi faire semblant de gouverner puisque gouverner, c'est décider de ne rien faire ! Serrons les fesses, ne bougeons plus, voilà aujourd'hui la seule politique possible.
Et surtout oublions deux choses :
1) Il est vrai que les principes de fonctionnement de l'Union européenne ont coupé les mains des gouvernants, qui ne peuvent plus utiliser l'arme budgétaire ni l'arme monétaire pour relancer la machine productive. Mais l'impuissance qu'ils se plaisent à prôner avec un masochisme hypocrite (on n'a pas vu beaucoup de patrons ou de stars des médias se serrer la ceinture ces derniers temps) est avant tout le résultat de la pensée unique qu'ils ont imposée voici quinze ans.
2) La purge prônée par Baverez et tous les peine-à-jouir de la pensée économique découle de la stratégie économique qui a mené le monde là où il en est, une société en proie aux convulsions fréquentes provoquées par la succession des bulles : bulle internet en 2001, bulle telecom en 2003, bulle immobilière en 2005, bulle alimentaire en 2007, etc. La croissance recherchée est fondée exclusivement sur les performances extérieures des économies nationales, qui jouent les profits contre les salaires. Il serait grand temps d'en tirer le bilan : l'adaptation au libre-échangisme dominant est une impasse.
Or, pour commencer à remettre l'économie sur ses pieds, le niveau européen convient aujourd'hui mieux que le niveau national, compte tenu du degré d'intrication des économies du vieux continent. Recentré autour du plus grand marché du monde (350 millions de consommateurs), l'Europe aurait tout à fait les moyens de protéger ses peuples d'une récession qui va être stimulée par la bulle chinoise. Il faudrait pour cela mener une politique industrielle européenne et adopter des mesures drastiques contre le dumping social et le développement anarchique - et si peu écologique - des échanges. Toutes choses rendues difficiles par le néolibéralisme revendiqué des élites européennes.
A l'issue de sa réunion de Matignon, François Fillon a botté en touches en suggérant un plan européen de lutte contre la crise. Encore ne s'agit-il sans doute que d'un recours à l'emprunt pour relancer l'investissement, comme le prône l'économiste Christian de Boissieu. La suggestion de Flillon est cependant un piège redoutable qui met Sarkozy au pied du mur : le président volontariste parviendra-t-il à convaincre l'Allemagne et les autres pays européens de recourir à des techniques keynésiennes auxquelles ils ont toujours tourné le dos ? C'est à ce prix que le volontarisme présidentiel sera autre chose qu'une posture de campagne.
Par Samir Amin, économiste et président du World Forum for Alternatives, qui décrypte, dans cette série d'articles, la «financiarisation du système», cette stratégie économique qui profite à la haute finance.

Ce qu'on appelle «la financiarisation du système» n'est rien d'autre que l'expression de la nouvelle politique économique commandée par les intérêts de la haute finance. Nous devons la meilleure analyse de cette stratégie - car il s'agit d'une stratégie et non d'une «exigence objective» - de la haute finance à François Morin (Le Nouveau Mur de l'Argent, Seuil, 2006). J'en reprendrai donc les points essentiels de l'analyse.
Il s'agit d'un oligopole, constitué par une dizaine de grandes banques internationales (suivies par une vingtaine d'autres de moindre capacité), d'investisseurs institutionnels (fonds de pension et fonds de placements collectifs entre autre) gérés par des filiales ou des associés de ces banques, de compagnies d'assurances également largement associées et des groupes de firmes majeures. Cet oligopole financier est le patron actif principal des cinquante ou cent plus grands ensembles de firmes de la finance, de la production industrielle et de l'agro-business, du grand commerce et des transports majeurs.
L'oligopole n'est pas géré par les règles de la «compétition», mais par un mélange de concurrence et d'accords oligopolistiques - dit souvent «consensus» - lui même instable, dans le sens qu'un moment dominé par le consensus (comme le nôtre) pourrait être suivi d'un autre de concurrence féroce. Celle-ci prendrait alors la forme de conflits entre les États, car si chacune des unités qui composent l'oligopole opère sur le terrain transnational de l'économie mondiale, celles-ci demeurent nationales par l'appartenance de leurs directions majeures à la bourgeoisie d'un Etat particulier.
Le quasi monopole que le consensus en cours représente a permis à la haute finance de la triade (États Unis, Europe, Japon) de s'emparer du contrôle du marché financier mondialisé, de déposséder les Ministères des Finances et les Banques centrales dans leurs fonctions de centres qui déterminent par leur propre décision les taux de l'intérêt.
Dans la phase précédente du capitalisme (l'après guerre) les politiques d'Etat, par le canal des Banques centrales, s'étaient donné pour objectif le maintien de taux d'intérêt généralement négatifs en termes réels (inférieurs aux taux d'inflation). La décision d'investissement, libérée largement du poids de l'endettement financier, était commandée d'une autre manière par d'autres moyens : l'expansion du volume des activités et des productions d'une firme, l'autofinancement, l'accès aux prêts des banques, souvent publiques, les soutiens de l'Etat etc.
On dit aujourd'hui que ces moyens ne permettaient pas une «allocation optimale» des capitaux. On se garde de dire que le système qui l'a remplacé – le contrôle du marché financier par la haute finance – ne garantit pas davantage cette fameuse allocation optimale. Dans tous les cas ce concept est lui même un faux concept, déduit d'une doctrine (déguisée en théorie) concernant les propriétés attribuées «au marché généralisé». La théorie de ce marché généralisé est celle d'un capitalisme imaginaire substituée à celle du capitalisme réellement existant.
Des taux d'intérêt élevés au bénéfice de la haute finance

La stratégie de la haute finance dominante s'est donc fixé l'objectif - qu'elle a atteint - de fixer les taux d'intérêt à un niveau positif (réel) élevé. Le but est, à travers le contrôle du marché financier exercé par cet oligopole, d'opérer un prélèvement important sur le surplus (la plus value - en gros le PIB moins les salaires et autres rémunérations du travail) au bénéfice de la haute finance. Ce prélèvement ne garantit en rien l'allocation optimale des capitaux comme l'économie conventionnelle le prétend. De surcroît il ne garantit en rien la croissance économique maximale, mais tout au contraire est à l'origine en grande partie de l'atonie relative de l'économie productive. On sait que les taux de croissance d'aujourd'hui se situent à des niveaux qui ne dépassent guère la moitié de ce qu'ils ont été dans la phase précédente du Welfare State.
Les ambitions de la haute finance ne se limitent pas au contrôle de leurs marchés financiers nationaux ; celle-ci vise à établir sa domination à l'échelle mondiale. La «mondialisation» n'est rien d'autre que la stratégie de conquête déployée à cette fin. L'interpénétration entre les marchés financiers des partenaires de la triade, acquise par la suppression du contrôle des flux financiers et l'adhésion au principe des changes flottants, a été le produit de décisions traduisant la mise en œuvre du consensus des oligopoles de la haute finance de la triade. Par contre l'expansion des interventions de cette haute finance dans les pays du Sud a été imposée à des États plus ou moins réticents, entre autre par l'OMC et le FMI, instruments de l'impérialisme collectif de la triade. La dette, les promesses d'ouverture des marchés du Nord aux produits du Sud (des promesses rarement suivies d'effets), l'ouverture des comptes capitaux et la soumission aux pseudo-marchés des changes flottants ont été les moyens de cette conquête. Les interventions de la haute finance sur ces pseudo-marchés des changes ont pratiquement annihilé les moyens d'États nationaux et permis à la finance transnationale de déterminer les taux de change qui maximisent leurs prélèvements sur la production des pays du Sud.
Quelques données quantitatives que nous empruntons à l'ouvrage de François Morin précédemment cité, traduisent l'ampleur de cette domination de la nouvelle ploutocratie financière de la triade sur l'économie mondiale :

Les transactions sur biens et services (le PIB mondial) ne représente plus en 2002 que 3% des transactions monétaires et financières, les transactions concernant le commerce international à peine 2% des transactions sur le change, les règlements concernant les achats et ventes d'action et d'obligations sur les marchés organisés (des opérations qui sont considérées comme constitutives du marché des capitaux par excellence) que 3,4% des règlements monétaires ! Ce sont les transactions sur les produits de couverture - destinées à couvrir les opérateurs des risques - qui ont «littéralement explosé». Morin - à juste titre - appelle notre attention sur ce fait majeur.
Lire la première partie de cette suite intitulée «Économie de marché ou capitalisme des oligopoles ?»
A deux semaines de son université d'été de La Rochelle et alors que se profile le congrès de Reims, les prétendants socialistes font assaut d'audaces pour incarner une alternative crédible. Premier d'entre eux, Manuel Valls qui estime que la priorité est de... déménager de la rue de Solférino.

En panne d'idées, opposant fantôme, toujours en mal de champion, le PS peine à sortir de sa torpeur estivale à deux semaines de son université d'été de La Rochelle.
Selon le journaliste de France Info Daniel Schick, Manuel Valls fait partie de ces quadras qui «ont le vent en poupe» et «font bouger le PS». Il serait de ceux qui incarnent le renouveau de la gauche de gouvernement.
Première réforme: un nouveau bâtiment pour le PS
Le député maire d'Evry, postulant potentiel au poste de premier secrétaire, ne cache d'ailleurs pas ses ambitions : «A 45 ans j'ai voulu m'affirmer, dire ce que je pense de l'état de la France. J'ai envie d'exercer un leadership, même si pour cela il faut des échecs, des blessures etc.». Pendant 10 minutes, Valls enchaîne les réponses aux questions avec aisance, parfois même un humour qui contraste avec l'esprit de sérieux qui lui est parfois prêté par ses petits camarades. Un sans faute pour cet entretien. Jusqu'à la dernière question. La pire. Une question politique ! «La première décision que vous prendriez à la tête du PS ?» lâche Daniel Schick. Engager une réflexion sur les alliances du PS ? Une révolution programmatique ? Une réforme des structures du parti ? Partir à la conquête des militants ? S'affirmer enfin comme digne opposant ? Les chantiers sont légion.
Que nenni. La réponse qui fusa dit la profonde misère du PS : «Si c‘est le cas, je change le siège. On part de la rue de Solferino, ça ne marche plus, les couloirs sombres, les murs partout…». Tel le sportif qui se relâche et commet l'erreur en croyant la ligne d'arrivée franchie, Valls flaire vite la bourde.
Un ange passe…
Tous les candidats du PS devancés par Sarkozy
Déménager le siège de leur appareil ? Les Français n'attendraient donc que ça des socialistes... Selon un sondage IFOP paru dans Ouest-France, 52 % des personnes interrogées ne sont plutôt pas d'accord avec l'opinion selon laquelle le PS s'oppose suffisamment au gouvernement, 55 % estiment que le PS n'est pas proche des préoccupations des Français et 66 % ne croient pas que le PS a des dirigeants de qualité. Pour 67 % des sondés, le PS manque d'un «projet pour la France». D'après un autre sondage, réalisé par CSA pour Marianne, aucun des candidats du PS ne pourrait devancer Nicolas Sarkozy au premier tour si l'élection présidentielle avait lieu dimanche. Pas encourageant quand on connaît l'impopularité de Nicolas Sarkozy.
Avec tout cela, l'urgence, pour le PS, n'est sans doute pas de déménager ou de changer le papier peint de ses bureaux. Les socialistes ont besoin de tout autre chose que d'un simple ravalement de façade.
Invité de la convention sur l’Europe du Modem le 8 juin dernier, Emmanuel Todd a défendu le recours, pour l'Union européenne, à des mesures protectionnistes. Selon cet historien et démographe, cette doctrine seule lui permettra de contrer le dumping social d'un libéralisme mondialisé ayant basculé dans le «perdant-perdant».
Vous pouvez retrouver le verbatim de l'intervention d'Emmanuel Todd sur le site du Mouvement démocrate ainsi que sur le portail culturel Non-fiction.fr.

Zhou Shuguang, alias Zola, est l'un des plus célèbres blogueurs de Chine. Retrouvez, dès demain, ses chroniques quotidiennes sur Marianne2.fr

Zhou Shuguang, 27 ans, s'est fait sur son blog - et avec succès - une spécialité du pied de nez permanent aux autorités chinoises. Les manifestations du printemps 2007 à Xiamen PX sont passées sous silence ? Il publie les images sur son blog. A Chongqing, un petit propriétaire résiste seul, encore et toujours à l'envahisseur immobilier qui veut détruire sa maison ? Il en parle sur son site. D'où son surnom : Zola. Et sa notoriété sur le Net chinois. Résultat : en décembre 2007, le blogueur est interpellé par la police alors qu'il enquête à Shenyang (nord-est de la Chine) sur une affaire d'éleveurs de fourmis escroqués par une des grandes entreprises du pays. Interrogé pendant 24 heures, il est finalement remis de force dans un avion. Destination : chez lui. Mais Zola - qui mériterait aussi de s'appeler Tintin - ne renonce pas pour autant. En mars dernier, en pleines émeutes tibétaines, il remet ça en publiant sur son blog les liens vers les sites accessibles des médias étrangers, traduit des informations de la BBC, et compare le tout au discours des médias officiels chinois…
Autant dire que Zola va être surveillé de près pendant la période des Jeux. Ce qui ne l'empêchera pas de livrer chaque jour, sur Marianne2, son point de vue de cyberjournaliste citoyen. Rendez-vous donc dès demain, et durant deux semaines, pour découvrir les JO selon Zola.
Pendant les J.O., retrouvez les chroniques quotidiennes de notre envoyé spécial à Pékin, Alain Léauthier. Non loin de la place Tian'anmen, les habitants du quartier de Qianmen ont été expulsés un à un pour laisser le champ libre à la construction d'un Pékin de pacotille.

La petite dame en blanc n'en revient pas qu'on ait pu arriver jusqu'à sa rue, Xidamo'changjie, à moins de cent mètres de la place Tian'anmen. Quelques heures plus tôt, la police en barrait l'accès. La maréchaussée venait d'embarquer sans ménagement trois à cinq familles du quartier après une sorte de sit-in improvisé qui a immédiatement déclenché un embouteillage monstre. Depuis la répression du mouvement étudiant et démocratique de 1989, Tian'anmen ne figure pas parmi les rares lieux où les Pékinois ont théoriquement le droit de manifester. Et les J.O. n'y changent rien. Objet de la protestation des téméraires : la faiblesse des compensations financières accordées lors des expulsions qui se poursuivent dans le secteur tout proche de Qianmen. Les toutes dernières, en fait, tant la destruction du vieux Pékin semble quasiment achevée. D'ici la cérémonie d'ouverture des Jeux, vendredi 8 août, une rue piétonne aussi longue que large sera ouverte aux touristes chinois et étrangers au sud de la place. Des ouvriers mettent la dernière touche de peinture sur des cubes de béton « habillés » d'époque, censés imiter l'architecture des « siheyuan » et des « dàzayuan », les maisons traditionnelles sur les ruines desquelles s'élève désormais ce Disneyland du « faux ancien ». Beaucoup adorent et se presseront sans regret dans les dizaines de bars et restaurants qui vont embellir l'ensemble.
Les habitants expulsés pour laisser place aux luxueuses rénovations
A Xidamo'changjie en revanche, la petite dame en blanc vit dans un ensemble d'authentiques et minuscules maisonnettes datant du début du siècle, autour d'une cour carrée à laquelle on accède par un étroit boyau. Avec elle, sa fille enceinte de neuf mois et le mari de cette dernière qui, contrairement à la coutume, demeure pour l'instant sous le toit de sa dulcinée. Un toit fait de tuiles datant de la dynastie Qing, la dernière à avoir régné sur la Chine jusqu'en 1911. En tout, ils sont une petite vingtaine appartenant peu ou prou à la même famille. Et malgré tout l'or du monde que les autorités n'ont de toute manière pas l'intention de leur offrir , ils ne veulent pas quitter leur arbre et préfèrent longtemps encore arracher l'herbe folle sur les tuiles au printemps et se chauffer au charbon l'hiver. Une petite pancarte bleue clouée sur la porte d'entrée laisse entendre que la cour est « protégée » et de fait, pour l'heure, les bulldozers n'ont pas encore montré le bout de leur pelleteuse. Plus qu'une destruction pure et simple, ils redoutent plutôt une de ces opérations de luxueuse rénovation, très en vogue, dont les expatriés ou les plus cultivés des nouveaux riches Chinois constituent la clientèle privilégiée. « Après, les prix sont inaccessibles pour nous, on doit partir.» Si le pire devait arriver, Xidamo'changjie résistera peut-être. Sans grand espoir. En attendant, ses habitants suivront les Jeux à la télé, une distraction qui ne se refuse pas. Le vieux Liu, chauve et édenté, arrondit sa maigre retraite en maniant le peigne et la pompe à regonfler les pneus des vélos. Quelques yuans supplémentaires, bien que le vélo se fasse rare. De toute manière, pas de quoi se payer un billet.
Pour la rentrée, le fils du président de la République s’est livré au magazine Optimum. Pas tout à fait people, pas tout à fait politique non plus, l’entretien relève plus de la curiosité estivale.

Chez les Sarkozy, on aime le Fouquet's. Alors que le père avait choisi le célèbre restaurant des Champs-Elysées pour fêter sa victoire à la présidentielle, le fils, Jean, élu des Hauts de Seine y donne ses interviews.
Comme celle qu'il a accordée au magazine de mode Optimum à paraître le 22 août prochain. L'entretien, qui fera la une du journal, a été réalisé par le journaliste Yves Derai, presque un ami de la famille puisque l'intéressé était à l'origine des deux interviews exclusives accordées par Cécilia Sarkozy à l'Est Républicain. « Je ne le connaissais pas » confie le journaliste « ça l'a peut-être juste fait marrer de m'accorder une interview alors que j'avais fait celles de sa belle mère et la dernière interview de Martinon… ».
« Benzema de la politique »
Le journaliste ne tarit pas d'éloges sur le jeune élu des Hauts de Seine. « Voilà un jeune homme que ses bonnes fées ont bien doté », « Benzema de la politique », « dons innés », « capacité de travail », « la tête semble bien faîte », « les pieds sur terre », « du talent de l'audace », écrit-il. Yves Derai juge même le jeune homme « stupéfiant pour son âge. Il a un discours charpenté, structuré, même s'il est très prudent. Il lui arrive de réfléchir longuement avant de répondre ».
Et les défauts du prince Jean ? Prétentieux ? Arriviste ? Héritier aux dents longues ? Rien de tout ça, apparemment. Simplement, « Jean sarkozy donne parfois l'impression de souffrir ». Il s'en remettra.

L'entretien : ni bien, ni mal…
L'interview proprement dite relève, pour sa part, du sur-mesure. De la « pédo-psycho-politique » de dimanche ensoleillé comme les magazines pour hommes savent en faire : relations avec papa, rapport à la famille ou aux médias, le tout agrémenté de quelques généralités sur le monde tel qu'il va. Et si Jean se laisse aller à afficher quelques distances avec son père, il se reprend aussitôt, pas fou : « Je ne condamne pas les hommes politiques qui mettent en scène leur vie privée. »
Neuilly, centre de la France Sarkozyste
Et la politique dans tout ça ? Pas grand chose à se mettre sous la dent. Jean Sarkozy poursuit son bonhomme de chemin, s'en tient aux enjeux locaux. Pas question de jouer trop tôt dans la cour des grands. Le temps joue pour lui. Avec Neuilly en ligne de mire. Sur le fond, on notera quelques digressions qui intéresseront les neuilléens ou encore l'aveu de certaines irritations : « Je suis agacé par le tout transports en commun, j'aimerais qu'on parle aussi des véhicules individuels ». Le « petit » n'est pas un homme de dérapages. Tout juste une pique à Jean-Christophe Fromantin, le maire de Neuilly, sur l'enfouissement de l'avenue Charles de Gaulle. Un enjeu qui serait presque national à en juger par l'insistance du journaliste d'Optimum: « c'est vrai que nous avons essentiellement parlé de Neuilly, de son département, mais c'est son domaine, je n'allais pas l'emmener sur l'Iran », explique Yves Derai.
Sarkozy : la preuve par l'image
En fait, ce sont les photos qui occupent le plus d'espace. Jean Sarkozy songeur de face ; Jean Sarkozy inspiré en contre-plongée ou sourire complice face à l'objectif. Clone presque parfait des mannequins que le magazine présente à longueur de pages et dont les traits semblent formatés pour s'afficher sur papier glacé, c'est surtout en photo que Jean Sarkozy se dévoile. Encore plus que son père, il fait le pari de l'image. Ajoutez Calvin Klein, Rolex, un rasoir ou un Iphone et vous aurez une pub. Laissez Sarkozy et vous aurez le début d'un homme politique…
C'est dans les vieux Marianne qu'on trouve les meilleurs déconnautes. Ainsi de cette série parodique parue en 2001 consacrée aux «marronniers», ces sujets qui refleurissent régulièrement à la une des magazines. Aujourd'hui: la chirurgie esthétique.

Au départ, ce n'était qu'une rumeur. Une rumeur née dans les cavernes creusées dans les montagnes près de Jalalabad, alors que les derniers combattants d'Al-Qaida cherchaient désespérément comment échapper à la traque lancée par George Bush. Aujourd'hui nous sommes en mesure de confirmer que, oui, grâce à la chirurgie esthétique, on peut se faire faire un double menton digne d'Edouard Balladur, de Haroun el-Poussah ou du Pélican d'Alfred de Musset.
Reste que cette opération ressemble fort à un véritable parcours du combattant: les limiers américains de la CIA et du FBI, les Français de la DGSE, les Britanniques du MI-6 et les Afghans du CPBPL (Comité pour la promotion du beau et la prévention de la laideur) surveillent attentivement tous les instituts de chirurgie plastique du monde, craignant qu'Oussama ben Laden ou le mollah Omar tentent de changer de visage pour échapper à leur juste punition.
Le goitre sans chirurgie grâce au gigot-flageolets
Pour ressembler à Balladur, il faut d'abord comprendre les causes du double menton. Il s'agit au départ, nous affirment les spécialistes, d'un relâchement (coupable ?) de la peau du cou, dû avant tout au poids des ans. Une«laxité cutanée» qui peut être aggravée, le cas échéant, par une prise de poids mal contrôlée. Pour celles et ceux qui voudraient suivre ce parcours naturel, on recommande particulièrement la consommation régulière du fameux«gigot de huit heures» accompagné de ses haricots blancs.
Mais que faire si, comme Ben Laden, vous n'avez ni la vieillesse ni la bonne chère pour vous aider ?«Facile, tranche un célèbre chirurgien esthétique parisien. Il suffit au praticien de prélever un peu de graisse sur une autre partie de votre corps, puis de vous la réinjecter entre la peau et l'aponévrose musculaire. Cette technique, appelée filling, sert communément à rehausser des pommettes ou à combler les rides de part et d'autre de la bouche.» Prix ? De 5 000 à 15 000 F, selon le volume du goitre que vous souhaitez.
Pour retrouver les précédents marronniers de l'été, cliquez ici.