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Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Un tiers des logiciels utilisés sont piratés. C'est peu, quand on sait que la notion de brevet ne devrait pas s'appliquer aux logiciels.

Le piratage des logiciels informatiques dans le monde a entraîné des pertes de 48,2 milliards de dollars américains en 2007, selon une étude publiée mercredi par une association internationale de défense des droits des fabricants de logiciels. Le taux de logiciels informatiques piratés aurait atteint 38% de tous les logiciels utilisés dans le monde en 2007, contre 35% l'année précédente. Que penser de ce chiffre ? Qu'il est absolument... dérisoire ! Même si cela représente environ le tiers des logiciels utilisés (autrement dit, je répète, plus du tiers des logiciels utilisés est piraté) cela semble une goutte d'eau dans la production mondiale de services – ou de produits, quand on sait que l'informatique est au cœur de la production de biens et services de toutes sortes.
On remarquera que le taux de piratage est plus fort pour les pays émergents. Imaginons que le piratage cesse du jour au lendemain : il est probable que la production de ces pays émergents serait considérablement affectée.
La notion de brevet ne devrait pas être appliquée aux logiciels
Alors vive le piratage ? Non. D'abord un certain nombre de logiciels fonctionnent selon le principe de la duplication libre : on peut librement copier et améliorer Linux à condition de faire connaître les améliorations que l'on apporte. Quant aux logiciels propriétaires (Windows par exemple) la notion de brevet leur est-elle vraiment applicable ? Dans la notion de brevet se trouve celle de nouveauté technique, mécanique, physique : un brevet doit apporter une nouveauté matérielle. Un logiciel représente a priori une séquence logique, assez compliquée sans doute, mais relève plutôt de la mathématique pure. Or une grande idée des chercheurs en informatique est qu'un théorème n'est pas brevetable.
Certes, IBM fit breveter un logiciel permettant de filtrer de façon optimale les files d'attentes aux toilettes d'aéroport. Ce n'est sans doute pas très grave dans la mesure où ce brevetage n'interdit pas à la recherche informatique de continuer. Mais mesure-t-on le retard qu'aurait pris l'humanité si l'imprimerie avait été brevetée (ce qui faillit arriver, heureusement le dépositaire du brevet mourut très vite).
Il était interdit sous peine d'excommunication et de prison de faire sortir une seule portée du «Miserere d'Alleghri» de la Chapelle sixtine. Mozart l'entendit, fut ébloui, et le copia de tête. Mozart était un pirate.
La phrase du jour : «Tous ces textes peuvent être reproduits sans mention d'auteur ou d'origine». Il s'agissait des textes merveilleux de la revue L'Internationale Situationniste.
Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.
Pour la première fois, Nicolas Sarkozy a fait une déclaration impromptue en direct depuis l’Elysée alors que les manifestants étaient encore dans la rue.

Les manifestants arrivent place de la République à 16H30, fin du trajet qui était parti de la place d'Italie. 18 000 selon la police, 60 000 selon la FSU, l'écart est énorme et entre les deux estimations difficile de savoir vers laquelle pencher. Sur place, les enseignants grévistes se disent en tout cas rassurés «d'une telle mobilisation. On continue d'y croire, le Gouvernement va être obligé de céder» déclare Monique, professeur des écoles depuis vingt ans. À l'angle de la rue Charlot et du boulevard du Temple, devant la bourse du Travail, un groupe de sans-papiers mêlent leurs cris à ceux du cortège. Pendant une quinzaine de minutes, professeurs, agents de la fonction publique et lycéens scandent : «So,So, Solidarité avec les sans-papiers !» La police se fait alors plus présente, ce crochet n'était apparemment pas prévu. À quelques mètres, sur la place, les manifestants se dispersent rapidement. Des élèves de seconde du lycée Georges Brassens à Paris sont optimistes : «Nous sommes solidaires avec nos professeurs, nous ne céderons pas devant le Gouvernement».
Droit au travail
Surprise : à 17H30, on apprend que le président de la République prendra la parole depuis l'Elysée à 18h15 sur le thème de l'Education nationale. Depuis le début de son mandat, les interventions du président étaient toujours annoncées quelques jours à l'avance au moins. C'est donc une première : même au plus fort du mouvement contre les retraites, Sarkozy n'était pas intervenu à chaud.
Comment expliquer cette sortie télévisuelle imprévue? Si la grève des profs a été très suivie, elle a aussi été fort impopulaire auprès des parents d'élèves. Le président a d'abord voulu profiter de cette conjoncture. C'était aussi une bonne occasion de rappeler aux députés de l'UMP actuellement en bisbille avec le gouvernement qu'il restait le seul maître à bord, le chef de la droite, un homme d'action prêt à affronter les grévistes.
mobilisation à peine terminée ? Pas Cette intervention était donc avant tout symbolique, destinée à la fois à l'opinion et à la majorité. Car sur l'école, le président n'a rien dit de bien nouveau : il a essentiellement confirmé les mesures de Xavier Darcos. «Je respecte le droit de grève, a-t-il dit, mais le droit au travail aussi.» Nicolas Sarkozy a également annoncé le dépôt, au début de l'été, d'un projet de loi sur le droit de l'accueil des enfants à l'école les jours de grève et l'obligation de la mise en place, par les communes, de structures rendant possible cet accueil. Il a ajouté que les communes seront dédommagées et que cette organisation sera financièrement assumée par l'Etat. Reste à savoir si les syndicats n'interpréteront pas cette réaction à chaud comme une déclaration de guerre à quelques jours de la grande grève du 22 mai.
Depuis le 1er mai, les journalistes du Monde expriment leurs revendications et leurs états d’âme sur leur propre blog : presseencolere.org. Le blog, nouvelle arme de contestation sociale ?

Ce n'est qu'un début, continuons à bloguer ! Depuis le début du mois de mai, les salariés du Monde ont entrepris d'exprimer leur contestation au plan de redressement en créant un blog : presseencolere.org.
«Ni les assemblées générales, ni les grèves, ni les discussions de couloirs ne suffisent à nos envies d'orage. Alors bloguons ! Résistons ! Secrétaires et journalistes, coursiers, informaticiens, documentalistes et éditeurs, gens de plume ou gens d'image, ce blog est à nous !» explique l'édito d'ouverture du site.
Angryjournalist.com
Déjà aux Etats-Unis, le site angryjournlist.com permet aux membres de la profession d'exprimer leurs angoisses : salaires, fatigue, conditions de travail, problèmes spécifiques à certains médias ou de façon beaucoup plus terre à terre, les pannes d'imprimante ou de machines à café...
«Un jour sans journal, c'est dur»
A travers ce site, les journalistes du Monde affichent une toute autre ambition : diffuser leurs revendications, communiquer quotidiennement sur l'état des négociations avec la direction, la tenue des assemblées générales, l'état psychologique des troupes, notamment l'expression de la douleur des salariés «le jour où le journal n'est pas sorti». Une première au Monde.
«C'est bizarre les jours de grève. D'abord, il y a plein de rédacteurs qui bossent. Ceux des suppléments (Monde des livres, par exemple) ou Monde 2, mais aussi ceux du quotidien. Parce qu'avec nos horaires, c'est compliqué. On boucle le journal du jour (daté du lendemain) à 10 H 30 et on enchaîne sur le suivant. Donc, c'est la veille, l'après-midi qu'il aurait fallu cesser de travailler mais trop tard ! Et puis, on a toujours des fers au feu» raconte Martine Silber, rédactrice en chef du service Culture qui ajoute «Mais le pire de tout ça, c'est qu'il n'y a pas de journal. Et un jour sans journal, c'est dur».
La direction renonce aux 129 suppressions de postes mais pas aux économies
Par ailleurs, le site est ouvert aux contributions extérieures.
Professeur à l'Université Paris X-Nanterre, Emmanuel Wallon explique que «le problème n'est pas de gloser sur les ambitions et les écarts de la précédente direction de Jean-Marie Colombani, ni de mettre en doute la sincérité des intentions de la nouvelle équipe animée par Eric Fottorino, mais de s'interroger sur la pertinence d'une solution qui prétend faire l'économie d'une part aussi substantielle des forces vives du journal». Car près de 130 départs étaient prévus…
Les salariés du quotidien ont observé trois journées de grève et deux débrayages pour protester contre ce plan et réclamer l'abandon des départs contraints.
La direction a annoncé la semaine dernière qu'elle ne fixait plus comme objectif 129 suppressions de postes, mais la réalisation de 9,4 millions d'euros d'économies sur la masse salariale.
Les blogs, relais de contestation sociale ?
Au Monde , les salariés ont accepté les dernières propositions de la direction. Mais, en ce mois de mai qui s'annonce mouvementé, il sera intéressant d'observer si, après le référendum européen de 2005 qui avait permis au Net de s'affirmer comme le terrain d'expression d'un discours alternatif, les blogs forums et autres nouveaux terrains d'expression parviendront ou non à s'imposer comme de nouveaux outils de contestation sociale. A voir…
Par Nicolas Domenach. Les conseillers du Président se font canarder à l'Assemblée. Ce n'est pas encore une révolution mais déjà une fronde.

Il y a eu un lâché de «connards» hier à l'Assemblée nationale. Vous avez dit Bigard ? C'est plus que Bigard, c'est le député UMP Claude Goasguen qui a qualifié les conseillers élyséens de «connards». Jamais un élu ne s'était permis d'utiliser cette injure, un élu de la majorité de surcroît et du XVIe ! Tout fout le camp…
Et la majorité du groupe a applaudi à cette mise en cause injurieuse des serviteurs du roi qu'on a coutume, sous la Ve République, de plutôt saluer bien bas comme porteurs d'une parcelle de la majestueuse autorité. Mais il faut croire qu'à droite, on ne respecte plus rien ou pas grand-chose. En tout cas la présidence et le président n'inspirent plus la révérence et surtout plus la crainte d'autrefois. Ce n'est pas une révolution, Sire, pas encore ! C'est une fronde…
Il est vrai que l'accusation de « connardises» répondait à «des assauts en règle» de l'Elysée contre la gestion malencontreuse du groupe UMP par son chef «obsédé par sa propre carrière et ses vaniteuses ambitions pour 2007… mais pas assez soucieux de l'intendance parlementaire». Assauts menés par le chef en personne «avant de prétendre sauter 2 mètres 40 en hauteur, s'est moqué Nicolas Sarkozy lors du Conseil des ministres, il faut savoir passer 1 mètre 80». Il est vrai que la loi OGM, ce ne fut pas pour Copé une démonstration de Fosbury-flop mais un flop tout court. L'occasion était idéale pour le président et ses hommes de rabattre le caquet et la crête de ce Copé que «Nicolas n'a jamais pu saquer», comme le concède, navré, leur ami commun, Brice Hortefeux.
La coproduction une blague pour la télé
Chaque fois qu'il a pu, Sarkozy a tenté de contrer ce jeune paltoquet qui, avec une morgue toute sarkozyenne, a toujours prétendu qu'à 44 ans, soit près de 10 de moins que le président, il avait le temps pour lui succéder mais qu'il s'y préparait dès à présent. Depuis qu'il s'est imposé à la tête du groupe UMP, les frictions n'ont pas manqué, sur l'ouverture à gauche, sur la commission Attali, etc. Copé s'en est bien sorti pourtant jusque-là en dépit de quelques maladresses comme son entrée dans un prestigieux cabinet d'avocats. Mais cette fois on allait le recadrer et l'encadrer. Le très sarkozyste et ministre des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, se laissait même aller à promettre à un collaborateur de Copé qu'il allait «leur trancher la gorge» ! Un boucher, ce Roger…
Sauf que Copé leur a fait un coup à la Sarkozy. Dans la difficulté, il en a rajouté. Le président de groupe a sauté et « capriquer » sur tous les hauts plateaux télévisés. On l'a vu, on l'a entendu partout trompéter une autocritique finement ouvragée de politicien madré. «J'ai failli, j'en prends ma part de responsabilité». Et hop, c'est oublié. «Je ferai mieux la prochaine fois». Aveu vaut pardon et promesse d'action, certificat d'honneur pour bonne volonté.
Copé a inventé la speed confession publique où l'on efface soi-même ses fautes, ce qui est une façon de montrer qu'on est le plus fort et que la contrition publique vous rend plus fort encore. Mais le chef du groupe qui s'était raté a fait mieux encore. Au lieu de baisser la tête, il l'a relevée pour mieux renforcer son autorité sur un groupe que le président il y a quelques jours encore avait prétendu reprendre en main de fer. «L'UMP parlementaire, c'est moi», a répliqué Copé et «vous ne pouvez pas réformer sans en passer par moi». C'est ainsi que Copé a préparé et obtenu de ses élus un sacre de solidarité. Le groupe l'a applaudi debout et longuement. Non «Jef», enfin Jean-François, tu n'es pas tout seul. Il avait les larmes aux yeux «Jef» de voir tout ce monde à ses côtés, rassemblé pour lui mais aussi contre l'Autre, contre l'hôte de l'Elysée. Car les députés ont choisi leur camp, celui de la rébellion. Ils ne se laisseront plus dicter leur conduite ni leur vote comme avant.
La coproduction législative qu'ambitionne Copé - «une blague pour plateau télé», selon l'Elysée - ils l'ambitionnent, ils la veulent tout de suite. Sans attendre une réforme constitutionnelle dont ils doutent. Ca promet pour les textes à venir comme la loi de modernisation de l'économie. Voilà les députés qui, eux aussi, prétendent entrer dans la modernité, dans une ère démocratique où ne s'appliquerait plus ce vieux principe : «quand tu es dans la majorité, c'est ferme ta gueule quand tu es dans l'opposition, c'est cause toujours».
La gauche a enfin sa machine à penser : Terra Nova, une fondation social-démocrate chargée de fournir des idées politiques au PS. Côté idées, pas grand chose de neuf, en revanche le lancement médiatique a fait un carton.

La Une de Libération et trois pages intérieures, une interview d'Olivier Ferrand, son président dans Télérama, de nombreux articles dans Le Monde, Les Echos, sur rue89, sans oublier Marianne2 . Le nouveau Think tank autoproclamé progressiste de la gauche française, Terra Nova, a fait en quelques jours une entrée remarquée dans les milieux intellectuels et médiatiques français. A croire que le peuple de gauche n'en pouvait plus de cette absence d'un véritable cercle de réflexion, réservoir à élites «progressistes», pour la plupart prêcheurs d'une social-démocratie déjà agonisante dans tous les recoins de la vieille Europe.
La presse bienveillante
S'il est trop tôt pour affirmer que ce think tank de gauche participera d'une refondation victorieuse du corpus idéologique de la gauche –avec Michel Rocard à la tête de son conseil en scientifique et les nombreux membres, issus de la fondation Jean-Jaurès, certains y voient plutôt la réserve des troupes strauss-kahniennes en cas d'un retour de ce dernier-, l'accueil bienveillant que lui a réservé la presse et les relais de sa communication sont déjà une démonstration de son emprise médiatique.
La grande famille des médias
Outre le fait que la campagne de lancement de Terra Nova a été orchestrée par Euro-RSCG, nombre des membres de Terra Nova sont issus de la grande famille des médias et des milieux de l'édition : Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit sera le directeur éditorial de Terra Nova, Louis Dreyfus, directeur général du Nouvel Observateur depuis 2006, Valérie Atlan directrice de communication à Publicis Consultants, Thierry Pech, secrétaire général de la République des Idées, Bruno Jeanbart Directeur des études d'Opinion Way, Gérard Obadia, Directeur d'Opérationnelle, société de conseil en communication politique, Denis Olivennes, Président du Directoire du Groupe le Nouvel Observateur, Jean-Noël Tronc, Président-directeur général de Canal Plus overseas, l'écrivain Olivier Poivre-d'Arvor, Alain Christnacht, l'ancien conseiller de Lionel Jospin pour les affaires spéciales, connu comme un «pro de l'influence», Jacques Galvani, Vice-président de Publicis Consultants Worldwide ou encore Dominique David, Conseiller en stratégie et communication etc.

Discussions en cours avec Libération
La seule mise en perspective des fonctions de certains membres Fondateurs de Terra Nova dit bien à quel point la fondation a tissé des liens étroits avec le monde des professionnels de la communication :
on attend avec impatience les notes de Terra Nova sur la Culture et la communication pour juger de leur pertinence «scientifique» et de l'indépendance intellectuelle de la fondation…
Par ailleurs, selon Bakchich, Terra Nova prévoit de publier régulièrement dans Libération. Des discussions sont effectivement en cours avec le quotidien qui s'est largement associé au lancement du cercle de réflexion mais pour le moment rien n'est encore décidé.
Surexposition médiatique
Auteur d'un ouvrage sur les groupes de réflexion et d'influence en Europe, Pierre Emmanuel Moog décrypte cette surexposition médiatique et la surreprésentation de la classe médiatique dans ce type de groupes: «C'est une forme de maturité pour les groupes de réflexion français que d'avoir des bons communicants. Et pour ces gens issus de la communication, il s'agit moins d'exercer une influence politique que de rester à l'écoute d'une certaine avant-garde politique».
Diffusion ou production d'idées ?
Reste à savoir si ce type de cercle de réflexion ne s'inscrit pas plus dans une logique de simple diffusion d'idées plutôt que dans une véritable logique de production idéologique : «Aux Etats-Unis, certains think-tanks possèdent leurs propres studios de production télé. Par là effectivement, nous sommes plus dans la diffusion ou le reformatage d'idées pour les diffuseurs» confirme Pierre Emmanuel Moog, «les think-tanks français n'ont pas atteints ce degré de spécialisation : Terra Nova est à la fois dans la production et la diffusion. Mais clairement, quand vous regardez précisément qui sont les membres fondateurs de Terra Nova, la tendance est à une professionnalisation de la diffusion».
Publicis et Microsoft mécènes de Terra Nova
Côté financement, Terra Nova s'est largement inspiré du système des think tanks américains, basé sur le mécénat. Et là encore, parmi les premiers figurent des entreprises issues de la vaste galaxie des médias, avec notamment Microsoft et Publicis. La rénovation idéologique du PS se fera donc sur fonds privés, sous les figures tutélaires de DSK et Rocard, à partir d'une base social-démocrate et sous le haut-patronage des élites médiatiques. Tout un programme…
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Pour le plus grand gérant de fonds américain, les banques sont entièrement responsables de la crise des subprimes.

Tandis que les banques françaises annoncent de nouvelles dépréciations d'actifs, les banquiers de Wall Street, eux, se font traiter «d'avares, de tricheurs et de menteurs stupides autant que cupides» . Qui éructe avec tant de colère ? Olivier Besancenot ? Non Warren Buffett, l'un des hommes les plus riches du monde et certainement le plus grand gérant de fonds américain. Il n'a pas de mots assez durs pour les banquiers américains responsables de la dernière crise des subprimes, l'une des crises les plus graves qu'ait connu selon lui l'économie mondiale depuis 1929, crise qui hélas n'est pas terminée et pourrait, comme en 1929, conduire la planète à la faillite et à la guerre. Nous sommes 7 ans après la crise dite des nouvelles technologies, l'éclatement de la bulle internet, elle-même favorisée par les prêts inconsidérés des banquiers, qui a obligé les autorités américaines à baisser les taux d'intérêt, avec pour conséquence l'injection massive de liquidités dans l'économie mondiale qui se sont évidemment retrouvées dans l'immobilier.
Les banques ont transmis les risques aux plus démunis
En quoi les banques sont-elles responsables ? Elles ont voulu maximiser leurs profits sans accepter les risques. Elles ont menti. Elles ont transmis les risques aux plus faibles, aux plus démunis, se contentant, elles, de taux de croissance des bénéfices nets à 2 chiffres. Pour dissimuler les risques, les banques ont inventé la titrisation. Les dettes risquées sont mélangées à des dettes non risquées. Hélas, les risques sont tellement grands, que l'ensemble de l'appareil financier est contaminé. Malheureusement ces dettes risquées sont revendues par les organismes de placement à risque aux banques qui se trouvent à leur tour en difficulté.
D'où une rétention généralisée du crédit : la règle capitaliste voudrait que ceux qui ont joué et perdu soient punis par une faillite. Hélas, l'interdépendance du système financier interdit de mettre une banque en péril sauf à faire périr toute la chaine ; c'est comme si l'on coupait la corde du premier d'une cordée. Hélas, si les premiers de cordée sont les banques américaines, les derniers sont les banques françaises, qui commencent à avoir le vertige.
La phrase du jour : «La Société générale est aujourd'hui plus forte qu'avant la crise» Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France.
Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.
C'est celui qui le dit qui y est : en faisant remarquer à Laurence Ferrari, qui l'interrogeait sur le cumul des mandats, qu'elle aussi cumule les fonctions, Jean-François Copé s'est attiré l'ire de Jean-Michel Aphatie.

« D'abord, vérifiez que vous ne vous l'êtes jamais appliqué à vous-même ce petit principe » : voilà la réponse de Jean-François Copé à la journaliste Laurence Ferrari, qui l'interrogeait le 11 mai dernier, dans l'émission Dimanche Plus (Canal Plus) sur le cumul des mandats. Et le président du groupe UMP à l'Assemblée d'ajouter : « Vous faites partie des gens qui aimez cumuler aussi. Vous avez bien raison, j'admire votre carrière, Laurence. Vous êtes une remarquable journaliste entrepreneuse et vous faites cela très bien. Bravo, mais vérifions les uns et les autres, quand on en parle, que l'on se l'applique bien à soi-même. » De fait, si Copé cumule les fonctions de maire de Meaux et de député de Seine-et-Marne, Laurence Ferrari travaille à la fois pour RTL et Canal Plus et dirige une société de production de reportages et de documentaires institutionnels. Mais cette réponse du berger à la bergère a provoqué son lot d'indignations dans la corporation des journalistes, à commencer par Jean-Michel Aphatie, qui est monté au créneau dans son blog pour défendre sa consoeur - et doublement collègue, puisque lui aussi travaille pour RTL et Canal Plus. Aphatie raconte d'ailleurs que Copé, ainsi qu'Eric Woerth, lui ont déjà tenu le même discours. Il en déduit que c'est devenu « un argument que les responsables politiques resserviront, nous sommes désormais face à une stratégie de communication. Et cette stratégie là, il faut lui tordre le cou pour sa fausseté, son étrangeté et aussi, osons le mot, sa violence ». On se demande bien pourquoi.
Les politiques cumulent, les journalistes aussi : «So What?»
Parce que le journaliste, lui, n'est pas élu du peuple, comme l'a rappelé Laurence Ferrari. «So what ?» lui a répondu Copé. Oui, et alors ? Aphatie explicite : «Représenter le peuple au parlement, ou prendre en charge la gestion d'une municipalité, sont des tâches qui relèvent de l'organisation de la société. Il y a donc un intérêt public à évoquer les conditions dans lesquelles sont exercés ces mandats. Les cumuler, les mandats, entraine plusieurs conséquences néfastes ». Au premier rang desquelles figure le fait que l'homme politique ne pouvant se dédoubler, l'une de ses deux fonctions pâtit obligatoirement du cumul. Mais surtout, explique Aphatie, le cumul engendre le détournement de fonds publics : «Un député battu ne quitte pas la scène locale puisqu'il est encore maire. Il est alors courant qu'il utilise les moyens de sa mairie pour préparer sa revanche. Détournement évidemment condamnable qui explique l'absence très étrange d'un statut de l'élu en France».
En revanche, le journaliste, lui, est un superman qui peut multiplier sa charge de travail à l'infini, sans que sa qualité s'en ressente. Le journaliste est un citoyen au-dessus des autres, qui a le privilège de travailler pour plusieurs employeurs à la fois. Ce qui est rarement le cas des employés de bureau ou des cadres moyens, même s'ils aimeraient bien. Le journaliste, de surcroit, ne se heurte jamais au moindre conflit d'intérêts, même lorsqu'il bosse pour des gens qu'il peut être appelé à critiquer dans l'exercice d'une de ses autres fonctions. Et si par extraordinaire ça se produit, le journaliste mordra bravement la main qui le nourrit : il s'en fout, il y a tant de mains qui le nourrissent que sa fiche de paie pourrait s'appeler Shiva.
Et de fait, ce dernier point est un peu vrai : le cumul peut être aussi, pour les journalistes qui le pratiquent, une garantie d'indépendance. On craint toujours moins de se faire virer d'un de ses jobs que de perdre son seul et unique emploi. Mais dans ce cas, il faut rappeler ce que le brillant interviewer de Canal Plus et RTL a oublié de préciser : le cumul représente, pour bien des élus aussi, une sorte d'«assurance chômage». Sans lui, nous serions condamné à n'être représentés que par des hommes et des femmes certains de retrouver leur emploi une fois leur mandat perdu. C'est-à-dire exclusivement des fonctionnaires.
Par Elie Arié, qui voit dans les déficits chroniques de l'Assurance-maladie et ses résultats médiocres l'aboutissement d'une politique boiteuse qui croyait les caisses consacrées à la santé inépuisables.

Notre Assurance-Maladie est structurellement déficitaire, contrairement à celle de la plupart des autres pays (celle de l' Allemagne est excédentaire pour la 3 ème année consécutive…), alors que nous dépensons beaucoup plus que la plupart d'entre eux pour notre système de soins (11,5% du PIB). Par ailleurs, elle ne prend en charge qu'environ 50% du total des dépenses réelles consacrées aux soins (beaucoup moins que la plupart des autres). Le tout avec des résultats médiocres, tant socialement (moindre prise en charge des dépenses, on l'a vu) qu'économiquement (déficit chronique) et médicalement (nos résultats sanitaires ne sont pas pour autant meilleurs qu'ailleurs).
Tout cela, parce qu'elle s'est fixée, dès le départ, un objectif impossible à atteindre : financer socialement une distribution de soins régulée par la demande (chacun va consulter qui il veut, quand il veut) et l'offre (chacun prescrit ce qu'il veut, à qui il veut) totalement libres.
S'il existe un contrôle des prix (tarifs des consultations, prix des médicaments) d'ailleurs de plus en plus lâche, il n'existe aucun contrôle des volumes, d'où un déficit chronique : depuis sa création, notre Assurance-Maladie fait l'objet d'un plan de résorption des déficits en moyenne tous les 2,5 ans (le premier datant de…1946).
Les deux voies de la santé: égalité ou liberté
Car, aujourd'hui, les possibilités de la médecine curative, préventive et de dépistage sont pratiquement illimitées, et personne ne sait financer des prestations illimitées. Celles-ci sont, toujours et partout, limitées par les capacités de financement, et il existe, en gros, deux grands systèmes, le système libéral et le système socialisé (aucun pays développé n'ayant adopté l'un ou l'autre, à l'exception du Québec où il est totalement socialisé ; la plupart ont des systèmes mixtes, avec des proportions variables de libéralisme économique et de socialisation) :
1- Dans un système totalement libéral, chacun (assurés et professionnels de santé) fait ce qu'il veut, mais les prestations sont limitées par les possibilités financières de chacun. Qu'il s'agisse de paiements directs ou de souscription d'une assurance privée, ça revient au même. Personne ne peut consacrer 100% de ses revenus à se soigner, et le rationnement s'opère selon les revenus de chacun, et la distribution des soins est inégalitaire;
2- Dans un système socialisé, que chacun finance en proportion de ses revenus, c'est l' Etat qui doit fixer la part du budget qui doit être consacré au système, car personne ne peut consacrer 100% de ses revenus à des prélèvements obligatoires destinés au système de soins ; les soins doivent être alors limités non pas par les revenus de chacun, mais par des critères médicaux d'utilité et d'efficacité médicales, les mêmes pour tous : la distribution des soins est alors égalitaire.
La France et son impossible équation
Le premier système privilégie la liberté, le second l'égalité.
Mais aucun ne peut, comme nous prétendons le faire, socialiser des dépenses régulées par la loi de l'offre et de la demande : il n'y a alors plus aucun frein à la consommation, le déficit devient inéluctable, et, avec lui, la privatisation, déjà bien entamée ; faute d'accepter une discipline collective, nous nous acheminons vers un système à l'américaine : des assurances complémentaires de moins en moins complémentaires, de plus en plus inégalitaires, avec une Sécurité Sociale qui ne sera plus qu'un filet de couverture minimale pour les plus pauvres, et des «travailleurs pauvres» qui risquent d'être totalement exclus du marché de la santé, trop pauvres pour l'assurance privée, pas assez pauvres pour le système public.
«Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir nationalisé la médecine», disait François Mitterrand, après son 2ème mandat.
Elie Arié est ancien Secrétaire national à la Santé du Mouvement républicain et citoyen.
Par Malakine. une étude de l'INSEE apporte un démenti à ceux qui affirment que le temps de délocalisations est révolu.

Les optimistes ont voulu voir dans les revendications salariales des usines Dacia en Roumanie un signe annonciateur de la fin des délocalisations. Le rattrapage salarial en cours allait bientôt mettre fin à l'Eldorado des pays à bas coûts. Les plus irréductibles de ces optimistes ont même été jusqu'à annoncer un mouvement de relocalisation des activités industrielles.
Il pourrait s'agir d'une bonne nouvelle, si l'on oubliait que ce sont souvent les mêmes qui nous expliquaient ces dernières années que les délocalisations n'avaient qu'un impact insignifiant sur les destructions d'emplois en France. Une étude de conjoncture de l'Insee auprès des chefs d'entreprises industrielles vient, en tout état de cause, d'apporter un cinglant démenti à ces thèses un peu trop optimistes.
On y apprend qu'entre 2002 et 2007, 12 % des entreprises industrielles représentant 16% du chiffre d'affaires de l'industrie ont transféré des activités à l'étranger. Très curieusement, les chefs d'entreprises ne semblent pas être sensibles à l'attrait du nouveau climat économique qui règne en France depuis les dernières élections, au rattrapage salarial en cours dans les pays émergents, à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée qui frapperait ces pays ou à l'envolée du prix du pétrole. Car, ils sont désormais 16% à envisager délocaliser leur activité industrielle dans les années à venir. Dans tous les secteurs, à l'exception des biens de consommation, la tentation de la délocalisation progresse.
La tendance à la désindustrialisation est d'ailleurs certainement sous estimée par l'étude car où elle rend compte de l'opinion des chefs d'entreprises de plus de 20 salariés et non, comme on aurait pu le souhaiter, des emplois industriels concernés ou de la valeur ajoutée produite. Il semble bien que ce soit les entreprises de la « grande industrie » qui sont les plus pressés de délocaliser leur production. Le taux des entreprises qui ont un projet de « développement à l'international » atteint près de 37% pour l'industrie automobile et 29 % pour celle des biens d'équipement ! L'affaire Peugeot Motocycles a probablement inauguré une longue série de conflits qui mettront en scène un recul des droits sociaux sous menace de fermeture d'usine…
Le modèle chinois séduit les patrons
Les optimistes considèreront qu'il ne s'agit pas là de délocalisations mais d'un transfert d'activité qui pourrait être vecteur de développement en France. Il est normal que les entreprises se développent la où les marchés sont en croissance…
Nouveau démenti : Le facteur principal qui pousse au développement international reste l'espoir d'avoir accès à des salaires plus faibles. Le facteur est jugé très important pour 60 à 70% des chefs d'entreprises ayant des projets en ce sens.
L'attrait des chefs d'entreprises industrielles pour ce qu'on pourrait qualifier de « modèle chinois » ressort clairement des éléments jugés pénalisants pour le bon développement de leur entreprises. Sans surprise, ce sont le coût du travail non qualifié (77%) et la fiscalité (86% pour la taxe professionnelle et 71% pour l'impôt sur les sociétés) qui ressortent comme les principaux handicaps.
Cette étude devrait être méditée par les derniers tenants de la mondialisation heureuse. On ne saurait mieux illustrer les pressions que fait subir le libre-échange sur nos économies : érosion de la base productive, transfert de la fiscalité des entreprises vers les ménages, subvention massive du travail faiblement qualifié et au bout du compte, des déficits de toutes sortes, publics, sociaux et commerciaux.
Qui a parlé de développement durable ?
L'article d'Elsa Bembaron
L'analyse de Georges Quioc
Le rapport de l'iNSEE
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Par Nicolas Domenach. Renversement de tendance hier à l’Assemblée : les socialistes se sont unis tandis que la droite peinait à mobiliser ses troupes. Résultat : un camouflet au mouflet !

« Un coup de théâtre ! » « Un coup de maître ! » « Un coup de flibuste parlementaire… » « Un coup de Trafalgloire » Cela fait des années et des années que le PS n'avait pas mené une manœuvre politique sans se prendre les pieds dans ses insondables contradictions. D'ailleurs, quand la présidente de séance, la députée PS Catherine Génisson, annonce le résultat du vote de la question préalable qui interrompt de fait l'examen du projet de loi OGM, elle semble ne pas en croire ses yeux : « Majorité absolue : 136 voix ». Silence… « 136 voix pour et, dans un souffle victorieux, 135 voix contre ! » Bingo ! « Explo » de joie des socialistes qui jubilent, exultent. Montebourg réclame le champagne, alors qu'au banc du gouvernement, les ministres présents trinquent, effondrés, incrédules, perdus comme si le ciel leur tombait sur la tête ou que le sol se dérobait sous leurs pieds. La terre ne ment pas…
Dans les couloirs, les députés de gauche dansent la sarabande du triomphe de micro en micro. Pour les élus du PS, ce vote représente une belle revanche ; en 1998, c'est Jospin qui avait pris une claque cinglante lors de l'adoption d'une motion de procédure de la droite qui aboutissait au rejet, momentané, du projet de loi sur le Pacs. La vengeance est un vote qui se mange froid !
Les socialistes avaient préparé 800 amendements pour faire croire à une « guéguerre » d'usure, mais c'est un raid éclair qu'ils ont mené en deux temps. Ils ont commencé par le dépôt classique d'une première question préalable qui était repoussée mais de peu. A ce moment, et pour la première fois, ils ont utilisé l'arme secrète qu'ils avaient préparée : l'envoi de SMS - Socialiste Mais Solidaire, ce n'est pas fréquent ! - « classés alerte prioritaire » et appelant à la mobilisation d'urgence en séance. Les socialistes, dispersés dans d'autres commissions ou dans leurs bureaux, ont alors rappliqué dare dare pour infliger « un camouflet au mouflet », comme ils le répétaient encore tout enivrés de leur succès et répétant sur l'air des lampions : « on les a baisés », ce qui change de l'inverse et rappelle que la politique, comme toute activité artistique, a beaucoup à voir avec la sexualité…
Pour les députés de gauche, c'est le printemps!
Tout émoustillés, les députés de gauche n'en exploitaient pas moins leur position de dominant, enfin leur avantage, soulignant les maladresses d'une majorité incapable de se mobiliser, car elle ne suit pas, ou mal, son président qui a perdu son charme et sa magie.
Certains élus, en désaccord avec le texte insuffisamment protecteur d'une agriculture bio ou tout simplement du terroir, ont voté avec leurs pieds. Le texte n'enthousiasmait pas pour autant les anti-OGM radicaux de l'UMP qui n'ont pas mobilisé à « donf ». Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, pourtant farouchement OGMiste n'occupait même pas son perchoir, qu'il avait abandonné à une collègue socialiste. Quant aux chiens de garde du groupe UMP, ils étaient tellement soulagés d'avoir, croyaient-ils, neutralisé les anti-OGM qu'ils n'ont pas vu le danger et notamment la mauvaise humeur des élus chiraquiens et villepinistes qui ont détesté la mise en cause, aussi expéditrice qu'un assassinat, du bilan de Chirac perpétrée par Nicolas Sarkozy. Maladroit chef de l'Etat…
Le président avait pourtant réuni à l'Elysée les parlementaires pour les remobiliser. Mais son autosatisfaction narcissique, jointe au mépris du travail de ses prédécesseurs, ont aggravé le ressentiment à son encontre de certains parlementaires qu'il n'impressionne plus. Un chef qui a perdu la faveur des sondages et les élections municipales n'est plus un chef incontesté ni obéi par une majorité trop large pour obéir au doigt, à l'œil et au sceptre monarchique. Seules les majorités étroites sont serviles. Les autres ont des accès, des hoquets d'existence ou elles se dispersent comme pour manifester leurs humeurs trop longtemps contenues contre un autocrate suffisant.
Nicolas Sarkozy n'en a pas moins rappelé, vertement, Jean-François Copé à ses devoirs de chef de groupe UMP qui doit commencer par rameuter ses troupes indisciplinées quand il le faut. L'occasion était trop belle de « rabattre son caquet à ce coquelet », comme on dit à l'Elysée où l'on ne prise guère les ambitions trop affirmées de ce candidat autoproclamé à l'élection présidentielle de 2017 ! « Qu'il commence par accomplir son travail de chef de meute plutôt que de faire le beau à la télévision », lui enjoint-on avec une certaine volupté. Ce que Copé a fait en occupant les plateaux télé avec la vélocité qu'on lui connaît, sautant d'une chaîne à l'autre, volubile dans l'autocritique avec un sourire d'enfant navré mais qui a compris la leçon et jure qu'il va rectifier. « Ce n'est qu'un incident de parcours », a-t-il martelé, tentant de circonscrire l'incendie qu'il avait allumé lui-même. Tentative vaine, même si le texte sera voté in fine. Les unes des journaux du lendemain étaient toutes consacrées à ce nouveau couac et la gauche triomphait à tout vent, dénonçant la « couacophonie » à laquelle elle échappait cette fois quasi miraculeusement. Et un miracle en appelait un autre ! Les députés PS, Jean-Marc Ayrault en tête, étaient applaudis par les manifestants anti-OGM qu'ils allaient saluer devant l'Assemblée. Oui, ils n'étaient pas sifflés et chahutés cette fois. On ne leur balançait pas de boules de neige. Vous me direz que ce n'était pas la saison…