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Blog: Marianne2.fr | le site de l'hebdomadaire Marianne

«Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti» (Albert Camus) | URL | Flux
Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)

Anna Alter | 2008-04-16T13:04:00+02:00 | 1 lectures

Enfin un peu de beauté dans ce monde de brutes ! Si seulement les femmes étaient toujours aussi bien traitées par les hommes que dans cette vidéo…


Célébrées par le pinceau de l'homme depuis la Renaissance, elles font un tabac sur le Net. Même dans les pays, où on ne peut pas les voir en peinture, ces femmes peuvent être admirées d'un clic sur la toile. Rien que sur le site Youtube, « women in art» a été visionné plus de 7,5 millions de fois. Son créateur Philip Scott Johnson, 41 ans, domicilié à Saint-Louis dans le Missouri et sous le nom de code eggman913 met en ligne des enchaînements de figures féminines. Un maestro macho obsédé de la vidéo? «La beauté est un concept patriarcal, à travers sa recherche se cache la soumission, l'aliénation, la contrainte», hurlent les féministes extrémistes. Les Chiennes de garde ont protesté contre les fesses de Simone de Beauvoir à la une du Nouvel Obs, affirmant qu'elles en ont «assez que les femmes soient ramenées à leur physique». Elles vont peut-être aboyer en voyant passer la caravane de portraits réalisés par des génies mâles au fil des siècles. Nous, pour des artistes comme ça, on se mettrait bien toutes nues. Ce qui ne nous empêche pas de râler pour l'égalité de la fiche de paie et d'essayer de trouver un cri assez soutenu pour casser le plafond de verre…







Philippe Cohen | 2008-04-16T09:25:00+02:00

Où l'on apprend qu'un lobby de patrons se constitue pour régulariser leurs employés sans papiers, au moment où se développe une nouvelle offensive contre le Smic. Coïncidence ? Non cohérence!


Vive les sans papiers, à bas le Smic !


L‘actualité sociale nous apporte aujourd'hui une coïncidence qui n'a rien d'étrange. D'un côté, le Conseil d'analyse économique va diffuser un nouveau rapport proposant, une fois de plus, de remettre en question le Smic qui freinerait la création d'emplois, au moment précis où l'on apprend sa prochaine augmentation pour cause d'inflation; de l'autre la «mobilisation» d'une quarantaine de patrons, rapportée par Le Monde, en faveur de la régularisation des sans papiers qu'ils emploient. Vous imaginiez les patrons près de leurs sous ? Leur hostilité au Smic démontre qu'ils sont soucieux de défendre leurs intérêts ? Eh bien détrompez-vous, ils peuvent aussi avoir grand cœur et défendre leurs employés. Leur argument ? Leurs sans papiers sont «d'excellents éléments». Ils «ne prennent le travail de personne» puisque les Français «de souche» ne veulent pas de ce genre de job.


Cette rhétorique est pourtant parfaitement cohérente : dans les deux cas, il ne s'agit que de «faire jouer la loi du marché» dans le domaine du travail. Les sans-papiers qui travaillent pour presque rien sur nos chantiers ne font qu'anticiper le grand marché mondial du travail auquel aspire la classe patronale. Mais la libre concurrence entre travailleurs ne peut fonctionner que si l'on supprime le taquet du Smic. Plus de frontières, d'accord, mais à conditions qu'il n'y ait plus de lois ! On attend avec intérêt la réaction de Besancenot : les chefs d'entreprise du bâtiment deviendront-ils les compagnons de route du nouveau parti anti-capitaliste que prépare la LCR ? Officiellement, celle-ci pourra toujours défendre le Smic à 1800 euros et l'ouverture des frontières à tous les immigrants. Elle n'a aucune chance de voir le Smic augmenter. Mais sa deuxième revendication fait rêver tous les patrons : pour rapprocher le Smic français du Smic chinois, quoi de mieux qu'un monde sans frontières et sans lois ?




Anna Borrel | 2008-04-16T01:33:00+02:00

L'ex-candidate ouvre un site consacré à son questionnaire aux militants en vue du Congrès. Les contributions y sont peu nombreuses, mais toutes bienveillantes, la charte est rose bonbon et le site s'appelle «Congrès utile et serein».


Royal veut bien débattre. Surtout avec les Bisounours


Ca aurait pu être «congrèssympa.com» ou encore «pouruncongrèsgentil.com», mais Ségolène Royal a choisi, ce sera congrèsutileetserein.com. C'est sur ce nouveau site qu'on retrouve le questionnaire de Ségolène Royal aux militants, en dix questions. Dans la petite vidéo de présentation de ce nouveau forum participatif aux déclinaisons rose bonbon, Vincent Peillon explique que l'objectif est d'écrire la contribution de l'ex-candidate


«à mille mains, à dix mille mains, à cent mille mains»… Mais pour l'instant, restons modestes. La question qui semble le plus intéresser les internautes (ou est-ce simplement qu'elle apparaît en premier sur le site ?) ne recueille que 104 réponses. En un sens, c'est déjà pas mal, surtout au vu de sa formulation : «Il faut sortir du fossé entre un discours pseudo révolutionnaire dans l'opposition et un conformisme économique au pouvoir : de quelle façon ?» Les internautes le remarquent à chaque interrogation, la syntaxe des questions posées est ambitieuse. Est-ce ce qui les inhibe ?





Tri sélectif des déchets ?


La question n° 5 sur les contre-pouvoirs dans l'entreprise n'a mobilisé qu'une petite vingtaine de contributions, tout comme les questions n°3 (sur les modèles à trouver à l'étranger), n°6 (les injustices sociales et la redistribution), n°8 (les rapports Nord-Sud) et n°9 (l'écologie). On peut imaginer une autre explication, en forme d'hypothèse, à cette faible participation : ce forum «libre» ne contient aucun message agressif ou même critique. Pas le moindre spam, pas le plus petit post trash, pas une seule allusion à «l'affaire» qui a terni l'image de l'ex-candidate la semaine dernière, alors que la Présidente de Poitou-Charentes a perdu aux Prud'hommes face à deux anciennes collaboratrices… Certains militants bien connus des modérateurs de Désirsdavenirs.org crient à la censure a priori des messages, mais aucune explication sur le tri opéré n'est donnée sur le site.





Gentils.com


En attendant, le forum utile et serein respire donc la gentillesse. Pincho souhaite que le PS devienne «un parti où chacun se sente bien». Seucqav aspire d'abord à «emporter le vote des militants en novembre en faveur de Ségolène Royal nommée premier secrétaire» tandis que Christophe explique que le PS doit «unifier toute la gauche». D'autres encore rêvent d'une TVA à 0% sur les produits bio et à 50% sur les automobiles, d'une réduction drastique des inégalités… Vue d'ici, la politique a l'air simple et il faut noter que certaines contributions sont de bonne qualité. Dans le reste du site, on trouve aussi quelques tribunes libres (trois), quelques travaux d'experts (deux) et une fiche de lecture. Cette dernière évoque un livre d'Eric Maurin qui démontre que «la massification de l'enseignement secondaire et supérieur (...) a été un facteur puissant de démocratisation». C'est vrai, l'éducation, c'est bien. Et les inégalités, c'est mal. Mais le Congrès à venir, lui, va-t-il vraiment être aussi serein que ça ?




Propos recueillis par Sylvain Lapoix | 2008-04-16T01:13:00+02:00

L'affaire de la banderole «anti Ch’tis»? Pour le sociologue des territoires Christophe Guilluy, c'est le signe d'une «gentrification» de la société, qui rejette autant les classes populaires que la violence symbolique qu’elles expriment.


Et maintenant, la boboïsation des stades de foot !


Marianne2 : Comment analysez-vous l'émotion suscitée par la banderole des supporters du PSG «Chômeurs, pédophiles, consanguins : Bienvenue chez les Ch'tis» brandie lors du match contre Lens le 31 mars dernier ?


Christophe Guilluy : Le traitement médiatique de cet événement marque une nouvelle étape de la «gentrification» de la société, c'est-à-dire l'appropriation par la bourgeoise des territoires populaires. D'abord, ça a été les emplois, puis les centres-villes et leurs lieux de vie (bistrots, parcs, etc). Il restait un endroit où les classes populaires s'exprimaient librement : les stades de football. Mais désormais, les tribunes doivent être présentables : plus de banderoles grossières, racistes, etc.





Pourquoi cette exigence se porte-t-elle sur le football ?


C. G. :Depuis la victoire de la France lors de la coupe du Monde de 1998, les médias ont décrété que tout le monde devait aimer le foot : les femmes, les bourgeois, les intellectuels, etc. Or, ce sport renferme tout ce que la société gentrifiée ne veut pas voir : de la colère, de la violence et de la vulgarité. Le discours médiatique refuse ces expressions naturelles qui sont les corollaires de la confrontation ou de la fraternité, des situations humaines normales. Donc, il les rejette comme il rejette les classes populaires qui expriment légitimement une violence symbolique dans ces stades. Comme la société a rejeté les classes populaires des quartiers populaires au profit des «bobos». Ils veulent instituer un «bobo foot» lissé de tout «chambrage» : le peuple, oui, mais loin des caméras.





Quelles sont les évolutions possibles de ce phénomène de gentrification des stades ?


C. G. :Les mêmes que pour les lieux d'habitation : puisqu'on les exclut des stades des grandes villes, les classes populaires se reportent sur les petits clubs de banlieue ou de province, la division d'honneur, etc. En Angleterre, pour résoudre le problème des «hooligans», les autorités ont trouvé une solution : ils ont multiplié le prix des places par cinq. Et le résultat a été immédiat : plus de classes populaires, plus de hooligans dans les grands stades. Depuis, les violences se multiplient dans les clubs de sport des petites villes.





Le foot est donc, une fois de plus, le symptôme d'un phénomène plus large?


C. G. :Au travers ce refus de voir les classes populaires dans les stades, c'est presque une métaphore de la disparition du peuple qui se joue. Après la ville sans le peuple avec les métropoles boboïsées, et la politique sans le peuple avec l'abstention record aux municipales, on se retrouve avec le foot sans le peuple. Tout ce que l'on fait, c'est repousser les classes populaires ailleurs, là où on ne les voit ni elles, ni leurs problèmes.




Anna Borrel | 2008-04-09T13:49:00+02:00

Le plan médias du guide spirituel de l’Arche de Zoé, dont le livre paraît dans moins d’un mois, donne presque envie de prendre la défense de la Sarkozie.


C'est un charter médiatique qui nous a ramené Eric Breteau, le leader charismatique de l'Arche de Zoé : France Info, Le Figaro, TF1, Canal+, Libération, France Soir, M6, France 2… A moins d'un mois de la sortie de son livre, L'Arche de Zoé, les dessous d'une affaire d'État, chez Plon, il enchaîne interviews pleines pages et plateaux télés. Autant dire que le carton de librairie est déjà assuré. Dans les médias, on appelle ça un «bon client» : à chaque fois que ce super ego prend la parole, la violence de ses propos éclabousse un membre du gouvernement ou un proche de Sarkozy. Ca fait de l'audimat et ça ravive les tensions autour d'un Président dont les capacités d'entertainment commençaient justement à s'émousser.





A quand les produits dérivés?



A Marianne2.fr, on n'a pas vraiment l'habitude de prendre la défense de Cécilia ex-Sarkozy, Bernard Kouchner, Rachida Dati ou Rama Yade… mais Breteau ferait presque passer le goût de la vindicte aux plus remontés. A peine revenu des geôles tchadiennes, il mord à pleines dents la main de ceux qui se sont battus pour sa libération. La Sarkozie n'en revient pas. Les démentis succèdent aux menaces de procédures. Breteau veut poursuivre Rama Yade en diffamation, Kouchner envisage à son tour une réponse judiciaire aux attaques de l'humanitaire dévoyé. Mardi, l'Elysée se fendait même d'un communiqué pour faire savoir que Catherine Pégard, la conseillère en communication du château, n'avait jamais eu aucun rapport avec ce monsieur Breteau ! Embourber jusqu'à la com' de l'Elysée, voilà qui est vraiment très fort ! Mais tout est-il permis pour se faire mousser? Combien les Français devront-ils verser au Tchad pour réparer les erreurs des zozos de l'Arche de Zoé? Un peu plus ou un peu moins que ce qu'Eric Breteau touchera en droits d'auteur? En attendant le docu-fiction, le film… et le jeu vidéo «children rescue»?











Eric Breteau en pleine promo...








Rachida Dati obligée de démentir : «Je ne connaissais pas ce monsieur Breteau (...) Je ne le connais pas, je ne l'ai jamais rencontré.» Une phrase martelée en Sarkozie comme un leitmotiv.




Philippe Cohen | 2008-04-09T13:24:00+02:00

C'était le 4 avril 2008, un nouveau discours de Nicolas Sarkozy....


Le 4 avril 2008 au Ministère des Finances, Nicolas Sarkozy rappelait qu'il n'avait pas été élu pour commander des rapports, mais pour prendre des décisions. Marianne2 tient périodiquement à jour l'impressionnante liste des commissions et rapports... Encore un discours écrit à la va-vite et qui n'a pas été relu.










Nicolas Domenach | 2008-04-09T13:10:00+02:00

Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.


Fillon est « formidable ! »


Puisque le président n'hésite pas à faire le Premier ministre, le Premier ministre va jusqu'à faire le président. Avec un bonheur, sinon une insolence non dissimulée. Ainsi a-t-on vu et entendu François Fillon hier à l'aise, offensif, lyrique comme jamais à la tribune de l'Assemblée nationale lors de son intervention sur la motion de censure. Il est vrai qu'il y avait un tel malaise dans la majorité, particulièrement chez les gaullistes, et pour cause, qu'il lui fallait se dépasser. A la vérité, il s'est étonnement surpassé, lui qui est un orateur plutôt terne, qui prononce des discours droits et plats comme une ligne de chemin de fer en Beauce, sans un mot de travers ni une intonation qui trouble, car il achève ses adversaires en les assoupissant plus sûrement qu'une tisane au thym de la marmotte royale Elisabeth.





Ce bonnet de nuit s'est révélé, et réveillé, pour cette occasion exceptionnelle. Il a même parlé à la première personne, en se mettant en avant, en situation. Comme un chef de guerre, un chef d'Etat qu'il rêve d'être. Pour une fois, Fillon a ouvertement filé vers ses rêves.





Ses premières paroles ont saisi une assemblée qui avait pris ses aises pour «siester» sur le mol oreiller d'une motion de censure à l'insuccès prévu. Or ce filou de Fillon les emmenait ailleurs : «A l'heure où je m'exprime, le soleil se couche sur Kaboul…». C'était presque Napoléon qui s'adressait à ses soldats du haut des Pyramides et de l'Histoire. Ce n'était plus «Mr. Nobody», le Premier ministre le plus effacé de tous les premiers ministres effacés. Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis criait à juste tire de son banc : «ce n'est pas à Hollande qu'il répond, c'est à Sarkozy !» Fillon voulait prouver qu'il était «quelqu'un» en gambadant avec allégresse sur le domaine dit réservé du président, la politique étrangère et la Défense, dont il aurait tant voulu être ministre autrefois. Mieux encore, il chargeait, plus de 40 minutes durant, réfutant l'accusation d'alignement de la France sur les Etats-Unis. Une France qui serait donc «solidaire mais pas soumise», «alliée mais pas vassale». Le chef du gouvernement se souvenait qu'il avait été gaulliste, exhumait les mots sacrés. Des reliques qu'il agitait habilement : «indépendance», «grandeur», «force» et surtout «France !».





Emporté par son élan guerrier, Fillon n'hésitait même pas à dénaturer la réalité en présentant l'OTAN, je cite, non plus «comme un bloc mais comme une coalition d'Etats…». Alors que les Etats-Unis n'ont jamais été aussi puissants. Il ne fallait pas manquer d'air. Fillon n'en était point dépourvu qui reprenait à son compte le thème paradoxal d'une construction de la défense européenne grâce à la bénévolence de l'Oncle Sam. Efficace, il ridiculisait la gauche en rappelant les positions atlantistes de la SFIO.





Le chef du gouvernement ressortait très malicieusement les déclarations de la gauche d'il y a 42 ans. Celle-ci avait déposé une motion de censure contre le retrait de la France des forces de l'OTAN, dénonçant alors «la dérive nationaliste» et «l'affaiblissement du lien transatlantique». Le chef du gouvernement fit un beau succès. Un triomphe même que ses collaborateurs n'attribuaient qu'à lui-même, et non à quelque gagman ou nègre de service.





Fillon «portait ce discours en lui». Il était très heureux, trop heureux de le prononcer. On pensait alors à cette phrase de Fillon que nous rappelait un conseiller élyséen : «du règne de Chirac il ne restera que mes réformes», avait assuré l'ex-ministre de l'Education nationale, très amer d'avoir été licencié du gouvernement Villepin. Un homme capable d'une telle arrogance ne peut aspirer qu'aux plus hautes destinées.





A l'Elysée, en tout cas, on ne peut prendre qu'ombrage d'une telle envolée au-dessus de lui-même, du Premier ministre, que le président ne supporte plus guère. Une autre scène a beaucoup marqué, celle où l'on voit Fillon enneiger comme on entarte Michel Barnier qui l'avait fait attendre plus d'une heure lors d'une visite dans l'Aube. Le ministre de l'Agriculture avait été retardé par un petit-déjeuner offert par son collègue Brice Hortefeux à plus de la moitié des ministres du gouvernement, les plus proches de Sarkozy qui s'y était rendu en personne, sans en avertir son Premier ministre. C'est Barnier qui a pris son paquet de colère et de neige donc, dans un geste vif que n'aurait pas renié le président en personne.





Voilà, les choses se passent ainsi au sommet de l'Etat. Plus mal encore même, puisque plus personne ne sait qui fait quoi, qui décide de quoi comme on a vu aussi à l'Assemblée nationale lors de la discussion du projet de loi sur les OGM. Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie qui est sur la ligne sarkozyste d'ouverture aux défenseurs de l'Environnement, s'est appuyée sur la gauche et les Verts et a fait passer les amendements que les députés UMP, trop absents, n'ont pas su contrer. Pas plus que Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, ni Jean-Louis Borloo qui n'ont pas toujours semblé en harmonie. Bref, Fillon est venu calmer tout le monde, en assurant que la loi ficelée à l'Assemblée nationale serait corrigée au Sénat. Sauf que l'Elysée va s'en mêler. Sarkozy ne veut pas non plus que son Grenelle de l'Environnement, qui n'aura pas les moyens de voir grand, ne paraisse totalement naufragé. On comprend que cette majorité ne sache plus où donner de la tête…




Philippe Cohen | 2008-04-09T10:02:00+02:00

Le premier ne risquait rien à voter la motion de censure. Il ne l'a pas fait. Le second risque des représailles de l'UMP, il l'a votée. La politique est parfois bien étrange...


OTAN : l'erreur de Bayrou, l'audace de Dupont-Aignan


Voici quelques semaines, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan ont signé l'appel républicain de Marianne. Son objectif ? Rassembler l'opposition sur la défense de quatre principes républicains : la laïcité, la lutte contre les dérives monarchiques du régime, l'indépendance de la presse et la poursuite de la politique étrangère de la France. Ce dernier point rappelait l'attachement des signataires «aux grandes options qui ont guidé, depuis cinquante ans, au-delà des clivages partisans, une politique étrangère digne, attachée à la défense du droit des peuples et soucieuse de préserver l'indépendance nationale et de construire une Europe propre à relever les défis du XXI° siècle.»





Une motion quasi-gaulliste


La logique voulait que Bayrou et Dupont-Aignan votent la motion de censure déposée par les socialistes à l'Assemblée nationale le 8 avril, d'autant que celle-ci reprenait quasiment les termes de l'appel de Marianne, étant rédigée dans des termes presque gaulliens, compatibles avec la droite et le centre républicains : «Nous voulons éclairer les Français sur la dangereuse rupture que sont en train d'opérer le président et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d'indépendance militaire et stratégique de notre pays.» (…) « L'ouverture de négociations sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan, la compréhension affichée envers la funeste intervention américaine en Irak, le discours prononcé par le chef de l'Etat devant le Congrès américain ont posé les jalons d'un alignement atlantiste global dont nous récusons la pertinence et l'opportunité pour notre pays.» On a même entendu le très peu gaulliste Nöel Mamère tonner dans l'hémicycle : «On aurait presque envie de dire : MM. Chirac et Villepin, revenez, ils sont devenus fous!»





Un argumentaire peu convaincant


Or Nicolas Dupont-Aignan a voté cette motion tandis que François Bayrou s'abstenait. Un vote inversement proportionnel au risque que comportait ce vote : nul pour François Bayrou, que Nicolas Sarkozy continue de considérer comme un ennemi prioritaire, et conséquent pour Dupont-Aignan, qui appartient à la majorité. Le silence assourdissant d'un Philippe de Villiers ou d'autres députés supposés de sensibilité gaulliste, qui ont voté contre le motion de censure, confirme d'ailleurs l'audace de NDA. Par contraste, celle-ci souligne l'erreur de François Bayrou, qui prend, lui, le risque de n'être compris ni de ses électeurs, aujourd'hui majoritairement opposants au régime, ni de ses militants (voir l'article d'Anna Borrel). Certes, le leader du MoDem a fourni une explication à sa décision en regrettant que les socialistes aient «mélangé» deux sujets, l'OTAN et l'Afghanistan qui, dans son esprit, ne devaient pas l'être, affirmant même qu'il aurait voté la motion si elle n'avait porté que sur l'OTAN. L'argument ne convainc guère à la lecture de la motion de censure qui dénonce globalement le risque d'une dérive atlantiste du régime : la question de l'Afghanistan y est presque secondaire.




Propos recueillis par Sylvain Lapoix | 2008-04-09T01:22:00+02:00

Responsable des questions européennes à l’ambassade d’Allemagne à Paris, Barbara Wolf nous éclaire sur la présidence allemande de l’Union européenne, dont la modestie et la prévoyance devraient inspirer Nicolas Sarkozy.


La présidence allemande de l'UE, une leçon d'humilité pour Sarkozy !


Quand la France présidera l'Europe, elle rétablira la démocratie en Chine, convertira tous les Etats membres aux économies d'énergie, le vin et le miel couleront des fontaines de chaque cité du Vieux continent… Dans la bouche de Nicolas Sarkozy, la présidence française de l'Union européenne (PFUE) qui débutera le 1er juillet prochain promet d'être une sorte de miracle politique à ciel ouvert. Pour relativiser le débordant enthousiasme présidentiel, quoi de plus naturel que de se tourner vers le dernier Etat d'une taille comparable à la France ayant assumé cette fonction : l'Allemagne. Barbara Wolf est conseillère politique chargée des Affaires européennes à l'ambassade d'Allemagne en France. Elle occupe ce poste depuis la fin août 2006, soit quatre mois avant la présidence allemande de l'UE, du 1er janvier au 30 juin 2007.







La présidence allemande de l'UE, une leçon d'humilité pour Sarkozy !


Marianne2.fr : Dans quelles circonstances l'Allemagne a-t-elle abordé sa présidence du Conseil de l'Union européenne ?


Barbara Wolf : La présidence allemande de l'Union européenne a coïncidé avec celle du G8. La chancelière Merkel était en milieu de mandat (Ndlr : les élections législatives qui désignent le chancelier ont lieu tous les quatre ans en Allemagne) et il s'agissait pour elle de sa première expérience internationale forte. Par conséquent, la classe politique, mais aussi l'opinion publique, étaient très attentifs au déroulement de la présidence.





Note : Sarkozy sera pour sa part à la fin de sa première année de mandat et traîne le boulet d'élections locales franchement mauvaises et de résultats qui se font encore attendre en matière sociale. Ses premières sorties sur la scène internationale ont été plus marquées par les discours que par l'action: la présidence française sera attendue par l'opinion comme par la classe politique comme un test diplomatique, pour celui qui a tant personnalisé l'affaire du Traité de Lisbonne.




La présidence allemande de l'UE, une leçon d'humilité pour Sarkozy !


Comment le gouvernement a-t-il préparé la présidence allemande ?


B. W. :La majeure partie de l'agenda du président du Conseil est déterminée par des conditions externes : nous avons travaillé plusieurs mois durant à prévoir quels dossiers allaient émerger durant ces six mois. Notre programme était chargé, puisque la refonte du Traité constitutionnel européen dans un nouveau texte devait avoir lieu pendant notre exercice. La préparation a donc principalement porté sur les réflexions autour du futur Traité de Lisbonne. Mais les institutions européennes sont des organismes très réglés : il y a de nombreuses échéances et calendriers auxquels le président du Conseil doit se plier. Au final, ce sont les dossiers en cours qui nous ont fait choisir les priorités et les grands axes de notre présidence, même si nous avons pu y ajouter quelques éléments plus spécifiques aux attentes allemandes.





Note : Pour Nicolas Sarkozy, chaque volet est directement lié à un axe de son programme présidentiel : énergie-climat pour le Grenelle de l'environnement, politique des frontières pour celle de l'immigration, etc. Elargissant sans cesse le cadre d'action de cet exercice, il forme un programme presque électoral qu'il décline par des formules bien connues du type : «nous ferons de cette présidence…» Jusqu'à aujourd'hui, aucun des rendez-vous majeurs de ces six mois n'a été publiquement présenté, a fortiori le plus délicat : la mise en application du traité de Lisbonne.




Quelle méthode avez-vous choisi pour communiquer sur votre présidence ?


B. W. :La chancellerie a misé sur la prudence car nous savions que notre programme serait chargé. Notre principal travail de communication a donc été de ramener à la baisse les attentes des citoyens allemands et des Etats-membres qui misaient beaucoup sur notre présidence.





Note : La PFUE surgit à tous les coins de discours de Sarkozy, de l'Afghanistan aux rencontres avec la FNSEA. A de nombreux égards, elle est présenté comme un levier permettant une action global sur tel ou tel sujet. Dans les faits, la présidence du Conseil européen intervient opportunément chaque fois que le président de la République se trouve à court d'arguments sur un sujet trop ambitieux.





Comment la PFUE est-elle envisagée en Allemagne ?


B. W. :L'Allemagne a tout intérêt à ce que la présidence française soit un succès. Nicolas Sarkozy a fait part de sa volonté d'associer l'Allemagne à cet exercice et la chancelière Merkel a promis de contribuer autant qu'elle le pourra à sa bonne marche : des groupes de travail sont déjà en place sur les grands sujets, notamment sur la mise en application du traité de Lisbonne et sur les relations extérieures, qui seront deux grands dossiers durant ces six mois.




Anna Borrel | 2008-04-09T01:20:00+02:00

Le sénateur Jean Arthuis a claqué la porte du Modem en pointant le manque de démocratie dans le parti de François Bayrou. Les centristes auraient-ils une âme de dictateurs ?


Procès en sectitude contre le Modem


«On ne gouverne pas un parti comme une secte». Après la scission initiale de l'UDF et le départ des membres du Nouveau centre, après les défections de la première heure (Thierry Benoît, Jean-Christophe Lagarde), et les défections pré-municipales (Jean-Marie Cavada), voilà que Jean Arthuis claque la porte du MoDem avec cette petite phrase assassine. Le sénateur de la Mayenne donne ainsi un peu plus d'écho aux critiques de Jean-Marie Cavada, qui avait pointé en partant pour l'UMP le manque de «démocratie interne» au MoDem. Lundi, Corinne Lepage, présidente de Cap21 ralliée à François Bayrou, enfonce le clou dans Le Parisien/aujourd'hui en France et commande au Modem d'être «beaucoup plus démocratique». A croire que le parti du Béarnais aurait viré à la dictature…





L'effet de la propagande UMP ?


«J'ai pas quitté les Verts pour qu'on vienne me casser les pieds avec des histoires de démocratie interne, tempête Jean-Luc Benhamias, très irrité par ces critiques. Ce qui serait bien, ce serait surtout que certains anciens de l'UDF arrêtent de freiner des deux pieds la création du Mouvement démocrate!» Rue de l'Université, ai siège du Modem, on corrobore l'analyse. «Arthuis et ses amis regrettent simplement le temps de la bonne vieillle UDF, parti de notables qui s'alignait sur la droite. Ils prétendent faire du neuf… avec des vieux», s'amuse même un responsable. Une réunion doit se tenir le 16 avril prochain autour de François Bayrou avec Jean Arthuis et Michel Mercier, président du groupe centriste au Sénat. Ce sera peut-être l'occasion de voir si l'OPA de l'UMP sur ce qu'il reste des cadres de l'UDF fonctionne. Depuis que Michel Mercier s'est rebellé contre les instances dirigeantes du MoDem aux municipales à Lyon, ses amis du Nouveau centre, à commencer par Hervé Morin, lui tendent la main. Et Jean-Pierre Raffarin a encore précisé mardi 8 avril sur Canal+ que «l'UMP c'est aussi le centre, ce n'est pas que la droite»… Problème : à force de questionner la démocratie interne du parti, cette querelle entre les anciens et les nouveaux centristes laisse des traces. Et du côté des militants, on finit par se poser des questions.




Procès en sectitude contre le Modem


Des militants plus démocrates que Bayrou ?


«La démocratie, les gens ne parlent que de ça au MoDem et ça devient obsessionnel», constate le blogueur Christophe Ginisty, candidat MoDem à Issy-les-Moulineaux et responsable Web du Parti. «Au Congrès fondateur à Villepinte, je me suis levé pour leur dire de se calmer. Il y avait des amendements que je ne comprenais même pas. Moi je ne me sens pas en dictature du tout ! Il faut qu'on avance!», s'énerve Benhamias. Mais du côté des militants, ça bouillonne. Certains critiquent la centralisation excessive des municipales parisiennes autour de Marielle de Sarnez. D'autres contestent la désignation des candidats par les leaders du Modem. Et des groupes se constituent ça et là pour réclamer plus de transparence. A coup de pétitions, d'observatoire ou même de clubs... Le groupe construire en mouvement par exemple rassemble déjà plus de 200 signataires et milite pour la réélection des responsables nationaux, jugeant qu'ils ont été élus quasiment en douce début janvier. «On les enquiquine, on les met devant leurs responsabilités explique Farid Taha, l'un des fondateurs du mouvement, mais Bayrou fera ce qu'il a promis et on l'aidera... ou bien il partira ! Nous en tout cas, on est démocrates!» .





«Le problème, c'est qu'en attendant, on ne construit pas le Parti, s'inquiète Benhamias : il manque encore le règlement interne, la constitution des fédérations, la répartition des taches au comité exécutif…» Et si François Bayrou n'était pas pressé de constituer un parti ? Si le but n'était que d'avoir une formation capable de le porter aux prochaines élections présidentielles, dans quatre ans ? Benhamias se veut confiant. «Si c'est ça, eh bien il aura l'air fin dans cinq ans !»









 

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