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Blog: Marianne2.fr | le site de l'hebdomadaire Marianne

«Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti» (Albert Camus) | URL | Flux
Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)

Pauline Delassus | 2008-04-03T18:03:00+02:00

Le "judoka chiraquien" David Douillet, attaque, cette fois-ci pas sur un tatami, Bakchich.info, après avoir été cité dans l’affaire des fraudes du Liechtenstein. Réactions.


David Douillet attaque Bakchich.info en diffamation


Ca en fait des pièces jaunes! Le site d'information Bakchich.info et deux de ses journalistes devront payer 110 000 euros à David Douillet si la justice reconnaît la diffamation. Le 15 mars, nos confrères, abordant les affaires de fraudes fiscales du Liechtenstein, écrivaient que David Douillet, l'écrivain Michel Houellebecq et le photographe François-Marie Banier faisaient partie de ces «touristes fiscaux». Le ministre du Budget, qui a lancé une enquête fiscale sur vingt familles ou personnes soupçonnées de fraude, a démenti l'information du site. Parmi les personnes cités par Bakchich.info, David Douillet est le seul, pour l'instant, à porter plainte ; les deux parties seront entendues le 10 avril au tribunal de Nanterre. C'est la première fois que ce site, qui n'a pourtant pas froid aux yeux, est attaqué en justice. On ne peut pas en dire autant de David Douillet, déjà cité dans plusieurs affaires.





Autres cachotteries


Le sportif a été mis en examen en mai 2000 dans la faillite de l'agence de voyage Travelstore pour complicité et recel de banqueroute par détournement d'actif. Il est soupçonné d'avoir précipité cette faillite en récupérant sa mise de fonds (21% du capital) avant le dépôt de bilan.


Par ailleurs, Libération avait révélé, le 29 janvier, dernier, un scandale médiatico-sportif dans lequel était impliqué le judoka et sa femme. La société Daval Consulting gérée par Madame Douillet, venait alors d'être chargée par la Fédération française de judo de la communication des membres de l'équipe de France pour les J.O de Pékin. Le journaliste résume bien l'affaire : «Douillet homme d'affaires sponsorise une fédération où Douillet ex-champion sélectionne des judokas - que le businessman fournit en kimonos - dont le Douillet consultant commente éventuellement les performances sur Canal +. Des athlètes dont la com' est désormais assurée par une société dirigée par sa femme. Bel exemple de ce qu'on nomme, en économie, intégration verticale.»





Des «pseudo journalistes»


Pour Thierry Lacoste, avocat de David Douillet, la somme réclamée «représente une infime partie de ce que David Douillet a subi comme préjudice». Il ajoute, en parlant des journalistes de Bakchich, «ils sont d'une mauvaise foi hallucinante, on verra s'ils ont des preuves de ce qu'ils avancent, j'en doute. S'ils sont sûr d'eux, pourquoi avoir retiré l'article de leur site ? Bakchich, ils portent bien leur nom, ce sont des pseudo journalistes !»


L'article est en effet introuvable : «Nous l'avons retiré sur les conseils de notre avocat» explique Xavier Monnier, rédacteur en chef de Bakchich. Il maintient l'information, mais précise «on joue serré, on préfère ne pas trop s'exprimer d'ici le 10 avril». La partie n'est d'autant pas gagnée pour les journalistes que le judoka, ami de Chirac et de Sarkozy, connaît les bonnes prises politiques.




Bernard Maris | 2008-04-03T17:27:00+02:00

Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. En sauvant la banque Bear Stearns, la Réserve fédérale américaine donne à croire que la crise est passée. Un bon moment pour réformer le grand n'importe quoi bancaire...


Les USA veulent faire le ménage après la tempête boursière


On a assisté mardi à une très forte hausse de la Bourse, qui se précise depuis… Est-ce à dire pour autant que les investisseurs pensent que la crise est terminée ? Peut-être. Est-elle vraiment terminée, rien n'est moins sûr. A voir les pertes annoncées par la Banque suisse UBS, en tout cas, ce qui est certain, c'est que cette crise a été prise à bras le corps par les autorités monétaires américaines, qu'il s'agisse du patron de la Fed, Ben Bernanke, ou du patron du Trésor Henry Paulson. Les deux sont en concertation permanente, et les milieux d'affaires américains sont convaincus qu'il y a un pilote dans l'avion pris dans les turbulences.


Pour l'instant, c'est la Fed qui mène la danse, en sauvant la Banque Bear Stearns, qui tombe en faillite pour une raison très simple: tous les gens qui y ont placé leur argent veulent le retirer. Du coup la Fed garantit les actifs risqués de la Banque – et du même coup les déposants. Elle évite au Trésor de nationaliser la banque, ce qu'avait fait le Trésor britannique en nationalisant la Banque Northern Rock. C'est très habile. La baisse du cours de l'action permet à la banque JP Morgan de racheter à bon prix la Banque Bear Stearns, qui n'est pas nationalisée.





Les banques en faiblesse, une réforme est possible



C'est sans doute un peu de la poudre aux yeux, car la Fed, qui engage ses actifs pour sauver une banque de la faillite, engage en fait le contribuable américain. Il faut savoir que sur les 869 milliards de dollars d'actifs que possède la Fed, plus de 700 sont des créances sur le Trésor. Certes, la Fed évite au Trésor d'intervenir en première ligne, mais l'emprunt public n'est pas loin. D'autant que la Fed a déjà engagé dans cette affaire près de la moitié de son capital.


Du coté du Trésor, on prépare une réforme importante qui 1) donnerait plus de pouvoir à la Fed pour contrôler les livres des banques et l'état de leur crédit, 2) créerait une nouvelle autorité du contrôle du crédit immobilier, et surtout 3) qui fusionnerait la SEC, l'autorité des marchés boursiers classiques, avec la CFTC, l'autorité qui contrôle les marchés dérivés. Ce n'est pas du tout du goût des banques, qui veulent continuer à faire n'importe quoi, mais il faut dire qu'en ce moment elles sont en position de faiblesse, et la réforme peut passer.





La phrase du jour : Elle est de Pascal Blanqué, gestionnaire d'actifs au Crédit Agricole, «La crise rappelle qu'il n'existe pas de martingale».








Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.




Anna Borrel | 2008-04-03T13:25:00+02:00

Le co-fondateur de la revue Le meilleur des mondes, qui milite pour l’envoi de troupes en Afghanistan, explique son « atlantisme ». Un contrepoint intéressant au discours d’Emmanuel Todd.


Olivier Rubinstein : «Si la France veut occuper la place qu'elle mérite, elle doit s'engager»


Olivier Rubinstein, qui dirige les éditions Denoël, est cofondateur de la revue Le Meilleur des mondes. Cette publication, dont le comité éditorial réunit, entre autres, les philosophes André Glucksmann et Pascal Bruckner, le cinéaste Romain Goupil ou encore l'écrivain Olivier Rolin, a vu le jour parce que «les attentats du 11 Septembre ont résonné pour certains comme un signal d'alarme en direction de l'Occident.» Au nom des valeurs démocratiques, et de la lutte contre «les caricatures antilibérales et l'unanimisme antiaméricain», Le Meilleur des mondes s'assume ouvertement atlantiste. Olivier Rubinstein nous explique pourquoi. Même si Marianne2.fr ne partage pas ses opinions, ses propos méritent d'être publiés et présentent un contrepoint intéressant au discours d'Emmanuel Todd. Parce que le débat n'a de sens que si l'on comprend les convictions qui s'affrontent…





Marianne2.fr : Pourquoi approuvez-vous le renforcement des troupes françaises en Afghanistan?


Olivier Rubinstein : Le Meilleur des mondes est une revue qui n'a jamais caché ses tendances atlantistes, or l'opposition reproche justement à Nicolas Sarkozy son tournant atlantiste. Nous, nous estimons que la France doit avoir son mot à dire par rapport aux Etats-Unis dans l'Otan. Il ne s'agit donc pas du tout de donner un blanc-seing à l'Amérique, mais de peser dans les instances internationales. Il est très important de ne pas laisser libre cours à une quelconque hégémonie américaine.





François Hollande a dénoncé une «armée d'occupation» en Afghanistan.


O. Rubinstein : Il faut revenir sur terre : cet engagement procède d'une décision de l'Onu. François Hollande et ceux qui réfutent la présence française en Afghanistan oublient de dire que la guerre, par définition, évolue, que rien n'est jamais fixé. Le conflit afghan s'est aggravé : envoyer des troupes supplémentaires n'est donc pas un parjure, c'est une réponse à une situation sur le terrain ! Cette décision tient sa légitimité dans le souci de renforcer le noyau démocratique afghan et de lutter contre le fondamentalisme.





L'opposition met en avant le coût humain pour les soldats envoyés dans un conflit à l'issue incertaine.


O. Rubinstein : L'Europe et la France en particulier, ayant évacué toute idée de violence, pousse des hauts cris au moindre risque physique. Mais une vie française ne vaut pas mieux ou moins qu'une vie anglaise ou irlandaise ! Et c'est le devoir d'une armée de métier de prendre des risques. La question, à la limite, est de savoir quelle stratégie adopter sur un terrain où 70 000 hommes ne parviennent pas à circonscrire les Talibans. Là, il faut reconnaître qu'il y a une vraie question en terme de stratégie générale.





Les élections américaines approchent. Quel est l'intérêt de la France de s'associer à George Bush?


O. Rubinstein : Si, demain, Barack Obama, Hillary Clinton ou John Mc Cain est élu, l'armée américaine ne va pas se retirer d'Afghanistan pour autant ! C'est la même chose en ce qui concerne l'Irak, d'ailleurs. On ne peut pas, comme le pensent certain, dire que l'alignement se limite à un rapprochement avec l'administration bush. Ce n'est pas parce qu'on lutte contre le fondamentalisme islamiste qu'on est de fait un sectateur de l'administration Bush. Il ne faut pas se tromper d'ennemi! Il y a plus généralement, aujourd'hui, une méfiance française à s'engager dans tout conflit, quel qu'il soit et une vraie question philosophique par rapport à l'engagement et à la violence. Lorsqu'on refuse de se mêler des affaires du monde, il est certain qu'on évite tous les bourbiers. Si la France veut occuper la place qu'elle mérite, elle doit savoir s'engager, ce qu'elle fait déjà en Afghanistan. Soutenir n'est pas s'aligner ou se coucher, c'est au contraire devenir un acteur à part entière sur une question que l'Europe ne peut évacuer.





L'Afghanistan, c'est une guerre juste ?


O. Rubinstein : Les Afghans méritent d'être aidés, à la fois pour des raisons réalistes et pour des raisons humanitaires. Si demain les Talibans reprennent le pouvoir, ou si l'on doit procéder à une évacuation totale des troupes, ce pays deviendra un sanctuaire pour toute la nébuleuse Al-Quaida, comme c'était le cas avant l'arrivée des troupes. Les acteurs du totalitarisme islamiste auront non seulement gagné d'un point de vue stratégique, mais en plus, ils auront remporté une victoire symbolique capitale.




Nicolas Domenach | 2008-04-03T12:02:00+02:00

Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.


La guerre des mots


L'arsenal c'est le dictionnaire. Toutes les munitions y sont. Il faut savoir s'en servir. En politique, la bataille sémantique est décisive. Un mot, c'est une balle qu'il faut tirer à bon escient en prenant garde au retour de feu parfois surprenant et blessant.





Ainsi Christian Estrosi, le nouveau maire de Nice, mécontent de la petite place qui lui avait été réservée dans l'organigramme de l'UMP a refusé d'y participer en qualifiant sa direction « d'armée mexicaine sans véritable chef ». Propos désobligeants qui lui ont valu une sévère lettre de rappel à l'ordre de l'ambassadeur du Mexique à Paris. Son Excellence Carlos de Icaza lui précise que l'armée mexicaine est « un cliché » et que cette locution est, je cite, « offensive », terme plus grave on en conviendra qu'offensant et qui pourrait faire redouter une attaque en règle sur Nice de l'armée mexicaine si son maire persistait dans l'inconvenance ! Qu'Estrosi se montre désormais plus attentif, plus habile dans l'utilisation de ses comparaisons ! Imaginez un peu qu'il parle de l'UMP comme une auberge espagnole, un lieu sommaire où on ne trouve que ce qu'on apporte. Imaginez aussi que pour se faire pardonner ses critiques contre le secrétaire général, Patrick Devedjian, il le traite « de tête de Turc ». Alors là, l'Arménien lui ferait voir du pays. Il l'enverrait justement se « faire voir chez les Grecs ». Non, ça non plus ça n'est pas possible, pas davantage qu'il n'est envisageable d'insinuer que les dirigeants de l'UMP puissent être « ronds comme des Polonais » car l'ambassade de Pologne indique sur son site qu'on fait dire à cette expression exactement le contraire de ce qu'elle signifie. Boire comme un Polonais voudrait dire à l'origine boire sans s'enivrer. L'expression saoul comme un Polonais aurait même été forgée par Napoléon pour saluer le courage et les prouesses militaires de ses troupes polonaises sous l'Empire. Alors que les survivants défilaient devant lui un peu ivres après une victoire, Napoléon les donna en exemple devant ses généraux alarmés : « Messieurs, sachez boire comme des Polonais ».





Napoléon, comme vous le savez petits Polonais, était un maître de la communication politique. Jamais il ne se serait laissé enfermer sur le terrain lexical de l'adversaire comme le pouvoir aujourd'hui qui se contorsionne pour éviter d'être accusé de rigueur. La rigueur, voilà un mot qui a été connoté d'infamie puisqu'elle implique une hausse des impôts et des efforts accrus toujours pour les moins riches. Depuis que Christine Lagarde a gaffé en utilisant le terme interdit, chaque ministre et le chef du gouvernement le premier, ne se promènent plus qu'avec le dictionnaire des synonymes comme si les mots « gestion sérieuse », « assainissement », « économie judicieuse », « dépenses contrôlées », « serrage de ceinture », tous ces édulcorants linguistiques pouvaient tromper l'ennemi et le cochon de votant. Voilà une bataille de perdu car à force de ne pas nommer, on voit la rigueur partout et nulle part, la moindre dépense passe pour gabegie et la plus petite économie pour une drastique et injuste coupe sombre. Car vous avez remarqué, il n'y a pas de coupe claire.





Mal nommer, c'est ajouté à la misère du monde et à la sienne. Ainsi le gouvernement est-il en train de perdre une autre bataille ou plutôt la guerre, celle d'Afghanistan. Dans son discours à l'Assemblée nationale mardi dernier, Fillon et les élus de droite n'ont pas employé une seule fois le terme de guerre. « Action de la France, opération de maintien de la paix », voilà les termes consacrés et qui ne prennent pas. Comme du temps de l'intervention française outre Méditerranée lorsque les pouvoirs publics s'obstinaient à marteler l'expression « les événements d'Algérie » pour éviter ce qui s'est imposé comme « la guerre en Algérie ».





La gauche, après avoir hésité, dénonce désormais la « guerre en Afghanistan ». Cette confrontation sémantique-là, elle l'a remportée. Ce qui n'a pas échappé aux conseillers élyséens qui savent que de la guerre on passe vite à la « sale guerre » et qu'alors tout est perdu. C'est une loi de base de la politique : celui qui se fait prendre au mot est un homme mort.




Anna Borrel | 2008-04-03T01:17:00+02:00

Selon Emmanuel Todd, le renforcement des troupes françaises en Afghanistan est une erreur diplomatique et stratégique, et dessine les contours d’une idéologie extrême-droitière à l’échelle mondiale. Interview.


Emmanuel Todd : «Si la France devient le caniche des USA, elle disparaîtra»


Au Sommet de l'Otan, mercredi 2 avril, George Bush s'est dit «très heureux» du soutien de la France en Afghanistan. Mais la veille, à l'Assemblée, la première grande décision stratégique de Nicolas Sarkozy de renforcer les contingents français engagés dans le conflit afghan mettait le feu aux poudres. Les socialistes, de François Hollande à Lionel Jospin, d'Hubert Vérine à Ségolène Royal, s'opposent unanimement à une politique d'alignement sur les Etats-Unis. Ils mettent en avant l'enlisement du conflit afghan, son coût humain et dénoncent le «tournant atlantiste» de la politique française. Pour l'historien et démographe Emmanuel Todd, les dangers de cette politique sont encore plus graves. L'auteur de Après l'empire juge que cette partie est perdue d'avance et qu'elle participe d'une idéologie extrême-droitière naissante.





Marianne2.fr : Le renforcement des troupes en Afghanistan vous paraît-il justifié ?


Emmanuel Todd : Je peux tout imaginer de Nicolas Sarkozy, même qu'il ne sache pas ou est l'Afghanistan. Mais je ne peux pas imaginer que les gens qui l'entourent ignorent ce que tout le monde anglo-saxon sait, à savoir que cette guerre est perdue.





Pour vous, cette guerre est sans espoir ?


E.Todd : L'organisation sociale des Pachtounes est faite pour la guerre, tout comme celle des clans somaliens : la guerre est l'état normal de ces sociétés, ce n'est donc pas un problème dans la durée. A partir du moment où les belligérants sont alimentés par des fournitures d'armes régulières venant de l'extérieur, il est évident que ces système sociaux vont venir à bout de quelques milliers d'hommes venus de loin et difficilement approvisionnés. On peut se demander, à la limite, si ça va se terminer par un Dien-Bien-Phû ou par un retrait paisible.





Du point de vue du gouvernement, il semble pourtant qu'il y ait des enjeux à ce conflit…


E.Todd : Pourquoi ceux qui nous gouvernent veulent-ils participer à une guerre perdue ? Voilà la vraie question. Et là, comme dans les débats sur la réintégration pleine et entière de la France à l'Otan, on touche au symbolique. Cette manœuvre a pour objectif de réaffirmer un lien avec l'Amérique. Je n'appellerai pas ça du néo-atlantisme. L'atlantisme était le lien de l'Europe occidentale avec les Etats-Unis à une époque où ils portaient les valeurs démocratiques face au totalitarisme soviétique. Ce n'était pas du goût des gaullistes, mais dans le contexte, cela pouvait se justifier. Aujourd'hui, l'Amérique est le pays du fric, du néo-libéralisme et des inégalités. Et ce qui se profile derrière cette nouvelle association, c'est de l'occidentalisme. C'est un lien fondé sur une nouvelle idéologie, une idéologie qui se construit dans le conflit avec l'islamisme.





Mais la France n'a-t-elle pas intérêt, pour des raisons de politique «réaliste», à s'associer avec les Etats-Unis plutôt que de rester repliée sur elle-même ?


E.Todd : La France n'a pas les moyens de s'engager en Afghanistan, c'est déjà un objectif démesuré pour les Etats-Unis. La France est une puissance moyenne et l'Amérique une puissance déclinante. Paris existait terriblement à l'époque de Villepin : après son discours à l'ONU contre l'engagement de la France en Irak, nous rayonnions! Mais sous Nicolas Sarkozy, il arrive à la France ce qui est advenu de l'Angleterre sous Tony Blair : si l'on devient le caniche des Etats-Unis, on disparaît. Si on s'aligne, si on perd son indépendance, on disparaît. De Gaulle l'avait compris : la France n'existe à l'échelle mondiale, ne peut justifier son siège au conseil de sécurité de l'Onu et sa possession de l'arme nucléaire, que lorsqu'elle représente un acteur autonome. Le monde n'a rien à faire de la France de Sarkozy.





La lutte contre le terrorisme légitime aussi l'engagement du gouvernement dans ce conflit.


E.Todd : Les occidentalistes se pensent en situation de légitime défense. Le terrorisme existe, il devrait être contré par le contre-espionnage et par des forces policières, mais sûrement pas par des guerres à l'étranger. La première attaque contre l'Afghanistan était légitime, il s'agissait de déloger Ben Laden; d'ailleurs, les Russes nous y avaient aidé. Mais l'irakisation de l'Afghanistan participe d'une agression du monde musulman par le monde occidental. L'occidentalisme est une doctrine d'extrême droite en émergence. La France va être du côté du mal : en exposant des troupes françaises et en participant aux bombardements de la population civile afghane. Et, grâce à Sarkozy, nous risquons même ce qu'ont subi la Grande-Bretagne et l'Espagne à la suite de la guerre en Irak.





Vous parlez des attentats de Londres et de Madrid qui ont eu lieu suite à l'engagement de nos voisins en Irak. Mais là, il ne s'agit que d'envoyer quelques centaines d'hommes dans un pays où la France a déjà des troupes…


E.Todd : Mais justement ! Rappeler leur faible nombre, comme le fait le gouvernement, c'est avouer qu'il s'agit bien d'une action symbolique ! Les quelques bateaux qu'on va mettre dans le golfe persique vont faire rire les Iraniens. Mais nous nous positionnons dans une construction idéologique, contre le monde musulman. Cette posture est d'ailleurs très cohérente avec le sarkozysme en politique intérieure.





Vous pensez que Nicolas Sarkozy est dans une logique de guerre avec le monde musulman ?


E.Todd : Ce qui a fait son succès dès le premier tour de l'élection présidentielle, c'est le ralliement d'une partie des électeurs du Front national. Il a pu avoir lieu à cause des émeutes en banlieues, qui ont été un facteur de traumatisme. Mais c'est Sarkozy, ministre de l'Intérieur, qui a provoqué cet évènement. Dans la logique du sarkozysme, il y a la combinaison d'une incapacité à affronter les vrais problèmes et à désigner des boucs émissaires. C'est classique : quand une société est en crise, elle a le choix entre résoudre ses problèmes économiques et ses pathologies sociales, ou créer des bouc-émissaires. Sarkozy recherche toujours un ennemi, il est dans l'agression. Cela s'observe même dans son comportement ordinaire avec les habitants de banlieue ou les marins pêcheurs.





En s'impliquant plus en Afghanistan, la France participe donc à déclencher un clash des civilisations?


E.Todd : L'analyse d'Huntington sur le clash des civilisations est fausse, mais un gouvernement peut essayer de la rendre vraie. Je pense que les gens qui nous gouvernent seront tenus pour responsables de ce qu'ils font. La guerre, c'est la pédagogie du mal. Les peuples en paix pensent sainement. On entre parfois en guerre pour de bonnes raisons, mais peu à peu, on glisse insensiblement dans la violence pour la violence. C'est ce qui aurait pu arriver en Espagne, si les Espagnols avaient mal réagi aux attentats : ils auraient pu s'enfoncer dans le conflit des civilisations. Je crois que cette stratégie conflictuelle va échouer aussi en France. La recherche de bouc-émissaires, l'émergence d'une idéologie islamophobe et hostile aux enfants d'immigrés… ce n'est pas dans la nature de la France. Au final, les Français préfèrent toujours décapiter les nobles que les étrangers.




Régis Soubrouillard | 2008-04-03T01:01:00+02:00

Pas encore enterré, le Revenu de solidarité active (RSA) est largement remis en cause. Jugé trop coûteux par le premier ministre, il pourrait bien faire l'objet d'un sérieux toilettage et d'un report d'application à une date très ultérieure.


Le Revenu de Solidarité Active aux oubliettes de la rigueur


Il est beau le bilan de l'ouverture ! Qu'en est-il aujourd'hui de ces ministres fringuants, censés donner du souffle, des couleurs, des idées et du bonheur à la droite sarkozyenne. Une armée en déroute ! Abandonnée sur sa gauche, moquée sur sa droite pour sa confondante naïveté. Kouchner, toujours à essayer de décrypter les premières lignes de l'ouvrage posé sur sa table de nuit, «la realpolitik expliquée au ministre des affaires étrangères», Jean-Marie Bockel cercueillisé aux anciens combattants, Fadela Amara disparue après un «plan banlieue» fantôme annoncé comme la révolution socialo-urbaine du millénaire.


Restait Martin Hirsch. Plutôt discret, sachant se faire entendre à l'occasion, le Haut commissaire aux Solidarités actives avait peut-être plus que les autres pressenti que la partie serait difficile à jouer, jurant qu'il mettrait sa démission sur la table s'il n'obtenait pas les 3 milliards nécessaires au financement de son Revenu de Solidarité Active. Animé des meilleurs sentiments, il est un problème. Toujours le même, qui risque de se poser durablement : «les caisses sont vides». Et le problème du vide, c'est qu'il n'a aucun sens de la charité. Le kopeck inexistant l'est tout autant pour financer des plans logement que des mesures de réinsertion sociale.





RSA : Prendre le temps d'attendre


Comme souvent en pareil cas, c'est la cacophonie gouvernementale qui dit le mieux l'embarras du pouvoir. Au micro de France Inter, le premier ministre, sans enterrer le dispositif, déclarait que «Pour l'instant, le projet qui est proposé par Martin Hirsch est un projet qui a deux inconvénients: il est coûteux, de l'ordre de trois milliards d'euros, et il conduit à diminuer la prime pour l'emploi pour un certain nombre de Français». Marchant sur des œufs, Christine Lagarde, pour sa part expliquait que le RSA «est un des moyens parmi toute une palette d'autres moyens permettant de ramener tous les Français qui le souhaitent vers l'emploi».


Porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, tout en prudence, y est allé de ses arguments: «La réforme ne faisait pas partie du programme présidentiel. Elle est arrivée lorsque Martin Hirsch est devenu haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. (…) Pour autant, il n'y a jamais eu d'engagement sur la date exacte d'application du dispositif. Nous ne savons pas qui seront les financeurs ni quel sera son périmètre exact. Il faut prendre le temps d'étudier tout cela».


Difficile d'être plus clair pour exprimer le flou qui règne. Une rhétorique habile pour prévenir nos concitoyens qu'il est encore grand temps de ne s'attendre à…rien, surtout à court terme.


Pourtant, dans la lettre de mission adressée à Martin Hirsch, Nicolas Sarkozy écrivait : «nous souhaitons que le revenu de solidarité active soit créé à la fin de l'année 2008 et si possible avant». Encore raté.





Fillon : si ça allait mieux, ça irait moins mal


Conçu pour accélérer la reprise du travail, en compensant leurs frais ou perte d'indemnités, le RSA toucherait moins de monde et serait donc moins coûteux si la France retrouvait le plein-emploi : «c'est la solution de tous nos maux», a dit le Premier ministre. Bon sang, mais c'est bien sûr : les dispositifs d'aide sociale coûteraient moins chers s'ils ne s'appliquaient à personne… Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt !


Si tout allait bien, sans doute que ça irait mieux… Le Seigneur de La Palice n'aurait pas fait mieux. Si le comique politique est sans limites, la réalité économique lui donne parfois un caractère plus austère.





Un plan de «modernisation» qui touchera les dépenses de solidarité


Selon les dernières informations du Monde, le gouvernement français devrait ainsi annoncer, vendredi, six à sept milliards d'euros d'économies en rognant sur ses dépenses d'intervention dans le logement, la santé, l'emploi et la formation.


Pas un plan de rigueur, mais un plan de «modernisation». Tout est dans la nuance. «Les économies annoncées vendredi seront intégrées dans le projet de finances triennal (2009 à 2011) et porteront essentiellement sur le logement, la santé, l'emploi et la formation professionnelle, ainsi que sur la politique de développement des entreprises» croit savoir le journal qui ajoute qu'un autre conseil de «modernisation», prévu à la mi-mai, devrait être plus particulièrement consacré aux dépenses de solidarité (handicap, dépendance, lutte contre la pauvreté et les exclusions).





Bouclier fiscal: d'accord ; Bouclier social: pas d'accord


Pendant ce temps là, Martin Hirsch encaisse et communique, histoire de rappeler qu'en d'autres temps, on lui avait donné certaines garanties. Ainsi dans l'Expansion, l'ancien responsable d'Emmaus a prévenu qu'il ne voulait pas d'un RSA «au rabais». Lors d'un chat sur Rue89, il définissait de façon imagée le travail accompli par le gouvernement : «avec le bouclier fiscal, on garantit aux plus riches que quand ils gagnent plus, ils gardent toujours 50% dans leur poche. Avec le RSA, on garantit aux personnes les plus pauvres que quand elles regagnent de l'argent, elles gardent 70% dans leur poche».


Si la France d'en-haut a reçu son armure fiscale «taillée sur mesure», celle d'en-bas devrait sérieusement commencer à renoncer à son bouclier social, tant il semble doucement mais sûrement prendre le chemin des oubliettes.




Pauline Delassus | 2008-04-03T01:01:00+02:00

De 860 000 à 150 millions de dollars. C'est la valeur, estimée par le Wall Street Journal, des 25 plus importants blogs du paysage Internet outre-atlantique. Des blogs, qui selon les blogueurs français, n'en sont plus du tout.


Les blogueurs millionnaires du web américain


Comment faire fortune ? En créant un blog, pardi ! Le 28 mars, le Wall Street Journal publiait le classement des 25 plus gros blogs américains. Leurs gérants seraient désormais millionnaires. Le premier, The Gawker Properties, est estimé à 150 millions de dollars, le second, MacRumors, à 85 millions, le troisième, Huffington Post, à 70 millions, le quatrième, PerezHilton, à 48 millions et le cinquième, TechCrunch, à 36 millions. Pour la plupart spécialisés dans les hautes technologies et le numérique, ils regroupent chacun plusieurs blogs et fonctionnent comme de vraies entreprises. Nicolas Vanbremersch, du blog français Versac, explique: «La cible de ces blogs est mondiale. On les appelle les Geeks, ils sont passionnés de nouvelles technologies, et les blogs sont les seuls médias qui s'y consacrent.»


Pour faire ce classement, le Wall Street Journal a principalement étudié les revenus de la publicité de chacun, mettant de côté ceux appartenant à de gros groupes de médias, se penchant également sur la fréquentation par jour et par page de ces sites. Sans surprise, les plus anciens et les plus importants arrivent premiers dans le classement, même si le journaliste signale, en conclusion, qu'«estimer la valeur des blogs les plus importants est impossible, ce qui rend l'exercice beaucoup plus intéressant qu'écrire sur le ratio prix/rendement des actions de General Electric.»





Version française



En France, la valeur des blogs est nettement inférieure. Les premiers du classement Wikio sont des adaptions françaises de sites américains : TechCrunch, premier, et Mashable, quatrième . Presse-Citron et FredCavazza sont respectivement deuxième et troisième, tous sont consacrés aux technologies de pointe. Sauf le cinquième, Versac, un blog politique.


Pour Laurent Gloagen, auteur du blog Embruns, septième au classement, «il n'y pas de comparaison possible avec les Etats-Unis. Les premiers là-bas ne sont plus des blogs mais des entreprises de plusieurs employés et une régie pub.» Nicolas Vanbremersch est du même avis. Pour lui, les grands gagnants du classement «ne sont pas des blogs, même s'ils en ont l'apparence».




Marina Bellot, Jérôme Lefilliâtre et François Mazet | 2008-04-03T01:01:00+02:00

Le rédacteur en chef de «Rock et Folk» (sic) se lâche dans une interview accordée à des étudiants en journalisme de Sciences Po. Il parle de musique, un peu, de mai 68, pas mal, et de lui, beaucoup.


En mai 1968, Philippe Manœuvre a 14 ans. L'ado déjà rebelle aimerait bien «casser du flic», mais ses parents l'assignent à résidence, à Châlons-en-Champagne, dans la Marne... C'est donc l'oreille collée au poste de radio qu'il vit les événements. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir son mot à dire, en ces temps de commémorite aigue. Pour notre plus grand bonheur, quand il rappelle que Mai 68 s'inscrit aussi dans l'histoire du rock.





«En 68, Dylan faisait des gâteaux au chocolat à la campagne»


Où l'on apprend que Mai a plus ou moins inspiré les stars de l'époque. Pendant que Bob Dylan «fait des gâteaux au chocolat avec sa femme à la campagne», les Beatles parlent de Revolution sans la faire. Quant aux Rolling Stones, témoins des rallyes anti-guerre du Viet-Nâm et jaloux de l'agitation parisienne, ils composent Street fighting man, ode aux protestataires de la rue.





Attention: vidéo de sept minutes, sans montage ni trucage.








«Y'en a marre, maintenant c'est la teuf»


La politisation de la musique dure jusqu'au début des seventies. David Bowie, les New York Dolls, Alice Cooper font leur apparition: le glam rock triomphe, la contestation devient ringarde. Un seul mot d'ordre : faire la teuf. Le keffieh palestinien cède la place aux paillettes. Jusqu'à la «gueulante punk» de 76.








«Je crois que c'est moi, l'héritage de Mai 68»


Jusque-là, rien à dire: il sait de quoi il parle, le Manoeuvre. C'est quand on lui demande ce qu'est pour lui l'héritage de Mai 68 que ça se gâte...








«Révolutionnaire, la Nouvelle Star!»


Aujourd'hui, notre «héritage» vivant loue sa veste de cuir, ses lunettes noires et sa rock'n'roll attitude à la Nouvelle Star, aux côtés de Lio, Sinclair et André Manoukian.


Logique! La Nouvelle Star est «révolutionnaire», parce qu'elle rompt avec le «népotisme» de la chanson française. Ben voyons.








«Internet, c'est des neuneus qui prennent des faux noms»


Révolutionnaire d'hier, Philippe Manoeuvre a viré... réactionnaire. Pour lui, Internet, «c'est des neuneus qui prennent des faux noms pour faire semblant d'adopter des fausses attitudes à des faux problèmes».








Allez, Philippe, fais-nous plaisir, restes-en à ce dont tu parles le mieux: la musique!








Cette interview a été réalisée par Marina Bellot, Jérôme Lefilliâtre et François Mazet, étudiants à l'école de journalisme de Sciences Po.




Régis Soubrouillard | 2008-04-03T01:01:00+02:00

Sous couvert de pédagogie pour le développement durable, TF1 s’apprête à ouvrir un site presque entièrement dévoué à l’auto-promotion du groupe Bouygues et des belles actions de TF1.


Ushuaïa, Bouygues et TF1: durable, vous avez dit durable?


Devenu un instrument marketing incontournable, l'environnement, l'écologie, bref, le vert se décline à toutes les sauces. Selon le site de Jean Marc Morandini, TF1 s'apprêterait ainsi à lancer un site «développement durable» nommé «Ushuaïa, la terre et nous».


Passées les rubriques «programmes», «shopping», «vidéos», «services», façon comme une autre de rappeler que l'internaute est rentré là dans la citadelle TF1 , on tombe sur quelques paragraphes forts pédagogiques sur le «développement durable». Une sorte de service minimum garanti.


Quelques tours de mollettes de souris. Quelques beaux dessins d'ampoules, de maisons, d'animaux et un gros logo orange avec les lettres B.O.U.Y.G.U.E.S.


Ce qui en Français donne «Bouygues ». Une grosse entreprise de béton. Investigateur devant l'Eternel, ce nom me disait bien quelque chose.





Quand Bouygues fait la promotion de Bouygues


N'écoutant que mon courage, je vais sur Wikipedia, tape TF1 et là, à la rubrique «Capital». Que lis-je ? «Le capital de TF1 SA est détenu par le groupe Bouygues (42,89 %)».


B.O.U.Y.G.U.E.S / B.O.U.Y.G.U.E.S : tout concorde. L'entreprise dont le site développement durable de TF1 affiche le logo tout orangé (bizarrement remplacé depuis par un graphique du projet lui-même) est bien la même que celle qui détient la part la plus importante du capital de la chaine de télé. Sans doute un hasard, me dis-je alors ? Peut-être que l'article consacré à l'entreprise en question sera d'une férocité exemplaire quant aux manquements aux règles écologiques de base du groupe en question. Une preuve, parmi d'autres, de son indépendance.




Ushuaïa, Bouygues et TF1: durable, vous avez dit durable?


Bouygues: l'environnement d'abord


Que dit le site : «Un des premiers bâtiments à énergie positive de France sortira de terre à Lille en 2011 et les travaux seront réalisés par Bouygues Construction. Ce bâtiment, qui couvrira 13 000 m2, sera conçu pour diminuer les consommations énergétiques. Les critères pour y parvenir seront les suivants : isolation renforcée des façades, de la toiture et des vitrages, étanchéité à l'air et à l'eau et bien-sûr, choix des équipements et des nouvelles technologies qui favorisent les économies d'énergie. Dans ce bâtiment, construit sur sept niveaux, la chaleur et l'électricité seront fournies par une unité de cogénération à l'huile végétale et des panneaux solaires photovoltaïques. Il sera enveloppé dans une peau ressemblant à un papyrus et sa conception en inox lui permettra de s'auto-nettoyer grâce au ruissellement des eaux de pluie. Une toiture végétalisée le protègera notamment du climat extérieur. Voilà à quoi ressemblera ce bâtiment qui accueillera les Archives départementales du Nord».





TF1, TF1 et TF1


Rien à redire, un communiqué de presse des plus neutres, relais bienveillant du secteur communication de la société Bouygues.


Pour le reste, un petit billet sur la fondation TF1 qui vise à «permettre aux jeunes de 12 à 17 ans de découvrir le monde de l'entreprise en général, celui de TF1 en particulier», quelques vidéos de M Pokora. Le lien avec le développement durable? Aucune idée, mais je creuse !


TF1 a donc inventé le site Internet dévoué à la seule promotion de la chaîne TF1. D'ailleurs, le nom du site ne prétendait finalement pas autre chose : «Ushuaïa, la terre et nous». A ce seul point de détail, qu'il aurait fallu préciser que le terme le plus important était «nous» : à savoir TF1.





L'alibi écolo


Dans une interview récente au JDD, Nicolas Hulot, sorti de sa candeur infantile, semblait avoir pris conscience que l'environnement était d'abord et avant tout une question politique. L'animateur de TF1 allant jusqu'à questionner le modèle ultra-libéral et douter de la capacité de réceptivité de Nicolas Sarkozy sur ces sujets.


Mieux vaut tard que jamais. Toujours est-il que pendant ce temps là l'entreprise TF1, propriété du groupe Bouygues, exploite la marque Ushuaïa à des fins commerciales, sous couvert de protection de la planète.




Propos recueillis par Sylvain Lapoix | 2008-04-02T15:19:00+02:00

Coauteur du blog démocrate AmericaBlog.com, John Aravosis constate que les blogs sont de plus en plus proches de partis aux Etats-Unis. Impliqués dans la stratégie présidentielle, ils jouent les aiguillons d'un parti démocrate anesthésié sous Bush et organisent même des levées de fond pour les candidats.













John Aravosis est rédacteur sur le blog AmericaBlog.com, site démocrate où intervient notamment un correspondant parisien, Chris in Paris.





Le premier blog politique américain en audience (qu'évoque John Aravosis) est le site démocrate Daily Kos - State of the Nation.









 

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