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Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)
Par Alexis Macquart, Mariannaute. L’affaire de la «banderole de la honte» déployée par des supporters du PSG révèle un fait édifiant : le film de Dany Boon a fait des Ch’tis la nouvelle minorité à la mode. Nous publions volontiers ce point de vue à contre-courant. Avec une réserve : il n'est pas exact que le racisme anti-noir a sucité une riposte plus molle que la banderole anti-Ch'ti.

Entre le procès Fourniret, la grève de la faim d'Ingrid Bétancourt et la répression chinoise sur le peuple tibétain, je voudrais remercier les supporters du Paris Saint-Germain (PSG) d'avoir apporté un peu de légèreté et de bonne humeur dans ce monde de brutes.
Avouons-le : la banderole «chômeurs, consanguins, pédophiles : bienvenue chez les Ch'tis» est bien plus drôle que le film lui-même. Originaire de Calais et Ch'ti de naissance, je vous assure que jamais je n'ai été fier de l'être au point de me sentir sali jusqu'au plus profond de mon âme par des insultes telles que les trois citées ci-dessus; sachant que, me concernant, il y en a au moins une de vraie.
L'effet Forrest Gump
C'est amusant de voir tous les responsables du football, ou politiques tenter de s'étrangler d'indignation face à ce qui est, selon eux, une «incitation à la haine raciale». Les joueurs africains évoluant dans le championnat de France doivent être ravis d'apprendre que les cris de singe qui leurs étaient adressés à chaque match n'étaient pas suffisants et qu'il aura fallu qu'on s'attaque à des blancs pour passer la vitesse supérieure en terme de lutte contre le racisme dans les stades.
Cette banderole n'est pas un problème de racisme, juste une atteinte à la fierté et à l'ego de quelques-uns, victimes d'un film comique communautaire au trop grand succès. Parce que, soyons honnêtes : si on a taxé cette banderole de «banderole de la honte», c'est uniquement parce que le film a fait plus de 16 millions d'entrées. C'est sa valeur commerciale qui a défini le niveau de colère de toutes ces pleureuses professionnelles. Si le film avait été un flop, les supporters du PSG auraient même pu ajouter «enculeurs de poules» et le lendemain André Santini aurait fait un jeu de mots dessus. Bienvenue chez les chtis à fait pour les habitants du Nord ce que le film Forrest Gump a fait pour les retardés mentaux.
La même proportion d'abrutis qu'ailleurs
En tout cas, je suis content d'avoir appris au moins une chose grâce à cette affaire : le Ch'ti est une race. Et je peux même ajouter qu'il est devenu en l'espace d'un match de foot «le nouvel Arabe». Et je suis sûr que, bientôt, on lui interdira d'entrer en boîte et qu'il subira des contrôles de police intempestifs ainsi que des discriminations à l'embauche.
Je déteste cette pseudo fierté d'appartenir à quoi que ce soit, aussi stupide que ces rappeurs qui «représentent leur quartier» en gueulant leur code postal ou le nom de leur quartier. Fier d'être Ch'ti, c'est la revanche des crétins à qui on tend un miroir déformant. Enrico Macias chantait que «les gens du nord ont dans le cœur le soleil qu'ils n'ont pas dehors.» Je vous rassure : la région du Nord-Pas-de-Calais possède la même proportion d'abrutis que n'importe quelle autre en France.
Co-fondateur avec Robert Ménard et premier président de Reporters Sans Frontières, le journaliste Jean-Claude Guillebaud revient sur la genèse de l’association, ses objectifs, ses désaccords de fond avec Robert Ménard et le jugement qu’il porte aujourd’hui sur son action.

Comment avez-vous été associé à la création de Reporters Sans Frontières ?
C'est en 1986 que j'ai rencontré Robert Ménard, qui était alors journaliste à Radio France Montpellier. Il se disait très intéressé par les associations humanitaires et il voulait monter le même genre d'ONG qui s'intéresserait aux libertés de la presse. Avec deux objectifs : interpeller l'opinion publique sur les atteintes aux libertés de la presse et intéresser les grands médias à l'actualité du tiers-monde. Je l'ai aidé et j'ai été le premier président de RSF.
De mon côté, je pensais qu'une organisation de ce type ne pouvait être légitime que si elle incluait un travail de critique du fonctionnement des médias en occident. Que ce soient les dérives du travail journalistique (bidonnages etc.) ou un travail de réflexion poussé sur l'évolution de ce métier, ses pratiques et les atteintes aux libertés possibles dans les démocraties. Sinon, nous serions passés pour des néocolonialistes, des donneurs de leçons arrogants : quand on interpelle les leaders des pays du tiers-monde sur les atteintes aux libertés de la presse chez eux, la question qui se pose automatiquement à nous, est de savoir quel usage nous faisons de notre liberté. Même si les enjeux ne sont pas les mêmes, cette question est essentielle et je pensais qu'il fallait y consacrer 50% de notre temps et de notre énergie.
Votre désaccord avec Robert Ménard provient donc de son refus de poursuivre la critique des médias ?
Oui, mais nous avons fait ce travail sans problèmes pendant 7 ans. Nous étions très attentifs aux atteintes aux libertés de la presse chez « nous ». C'était une critique assez virulente mais constructive. Nous n'avons pas laissé passer, par exemple, la fausse interview de Castro par PPDA. En 1989, après l'affaire du faux charnier de Timisoara, où tous les grands médias, Le Monde, Libération, les télévisions avaient rapporté de fausses informations, aboutissant à une désinformation massive du public, nous avons invité tous les directeurs de rédactions à venir s'expliquer lors d'une conférence-débat à la Défense. Avec un succès incroyable : 1000 personnes ont assisté à ces débats et je n'ai pas le souvenir que les responsables de journaux étaient hostiles à ce type de démarches. Chaque fois qu'il y avait une grande affaire, nous recommencions ce type de débat public : après la première guerre du Golfe pour analyser l'opération de propagande qui avait eu lieu. En plus des journalistes, nous avions pris l'habitude d'inviter des intellectuels (Pierre Bourdieu, Félix Guattari, Bernard Stiegler ou Emmanuel Todd).
L'occasion était ainsi donnée à la profession de s'interroger sur ses pratiques alors que les sondages que publiaient La Croix et Télérama sur la crédibilité des journalistes montraient une profession en mauvaise posture dont l'opinion avait une mauvaise image et en laquelle elle avait de moins en moins confiance.
Quelles ont été les premières dérives qui ont motivé votre départ de RSF ?
Au fur et à mesure que l'association se développait, les opérations devenaient de plus en plus spectaculaires. Se sont posées deux questions : n'y avait-il pas une contradiction à dénoncer certaines dérives du système médiatique et d'utiliser les mêmes procédés dans nos démarches d'interpellation? De son côté, Robert Ménard pensait qu'il fallait mettre en sourdine toute l'activité de critique des médias pour bénéficier du soutien des grands journaux et des grandes chaînes de télé.
Il se faisait de plus en plus tirer l'oreille pour organiser les débats. Un exemple m'avait frappé, pendant toute la guerre de Bosnie, nous avions soutenu la démarche du quotidien Oslobodjenje un journal indépendant qui avait résisté à tout nationalisme. Et lors d'une réunion à Paris, j'ai vu débarquer les éternels philosophes en chemises : BHL, Glucksmann etc. Je me suis dit que quelque chose avait changé. J'ai estimé qu'il y avait un risque à limiter nos activités à du pur activisme, et surtout que le travail de critique des médias risquait d'être réalisé par d'autres, mais peut-être moins bien. Ca a été la source de notre désaccord, pas un pugilat mais un désaccord radical et j'ai quitté l'association en 1993.
Quel jugement portez- vous aujourd'hui sur RSF, son évolution, l'efficacité de ses actions, certaines de ses prises de positions ?
C'est difficile à dire. Je trouve que sur certains sujets, ils ont été assez imprudents, même si le régime de Chavez n'est pas parfait, je les ai trouvés beaucoup trop proches de la presse anti-Chavez au Venezuela. Il aurait sans doute fallu être plus prudent. Je trouve qu'on les entend très peu sur les Etats-Unis. Comme dans la plupart des ONG, il y a aussi une forme de dérive vers un certain professionnalisme. Ce sont des aspects déplaisants de ce type de démarches, mais peut être sont-elles inéluctables ? Par contre, le travail d'interpellation qu'ils font actuellement sur la Chine me semble tout à fait légitime.
RSF a abandonné ce travail de critique des médias alors que vous avez toujours jugé nécessaire que les médias fassent leur auto-critique, estimez-vous que les journalistes ont pris conscience de cette exigence ou qu'il y a encore du chemin à parcourir ?
C'est un travail qui s'est approfondi mais il s'est essentiellement effectué sur Internet avec tout ce que cela comporte notamment l'absence de règles. Par ailleurs, la critique des médias s'est beaucoup complexifiée. Elle demande une vraie connaissance, car elle est devenue une discipline du savoir en elle-même. C'est une des raisons pour laquelle cette critique s'effectue beaucoup dans des revues par des philosophes, des sociologues. Elle ne peut plus être faite exclusivement par les journalistes mais je continue à penser que la grande presse ne fait pas assez ce travail d'auto-critique.
Aux Etats-Unis, les clients marchandent les autos, mais aussi les i-pod et les même les vêtements. Les enseignes s’adaptent.

Les consommateurs américains ont une nouvelle tactique pour faire des économies : le marchandage. Comme au souk, ils négocient les prix. Plus seulement pour les automobiles et les bijoux, mais aussi pour les technologies numériques audiovisuelles, les canapés, les tapis et même les vêtements. Un article du New York Times révèle que cette pratique a été mise en place dans des grands magasins tels que Best Buy, Circuit City et Home Depot. Le journaliste explique ce «phénomène eBay», en référence au site Internet de ventes aux enchères, comme une conséquence de la crise économique américaine. Ce marchandage est informel, mais connu de la direction des magasins. À Home Depot, on explique : «Nous voulons travailler avec le consommateur, et si cela signifie négocier un prix, nous sommes prêts à le faire.» Les vendeurs et les gérants de ces grandes surfaces ont ainsi plus de liberté sur le prix, afin de retenir les clients. Dans ces négociations, le client a souvent le dessus et le vendeur baisse rapidement son prix. Par ailleurs, la vente sur Internet donne aux consommateurs le pouvoir de contester les prix en magasins et provoque une concurrence aux prix les plus bas.
Les ouvriers Chinois ne sont pas prêts d'être augmentés…
La répression dans les provinces du Tibet, Gansu, Sichuan et Qinghai donne à l'Occident, avide de prendre position sur tout et très vite, une opportunité facile de s'insurger contre le système politique chinois. Et de soulager à peu de frais sa bonne conscience...

Le Tibet est un sujet de conversation facile. Car le Tibet, c'est pratique, tout le monde connaît un peu, voit à peu près ou cela se situe sur la carte. Bref, le Tibet, c'est un peu un thème à la mode, comme on est pour le yoga pilates, les produits bio et contre la junte en Birmanie, il faut aussi être pour le Tibet libre! Ca fait partie du package de la bien-pensance et si on peut professer cela rue Montorgueil avec autour du coup une écharpe de poils de lamas tibétains et un sac aux motifs péruviens… c'est encore mieux.
Car le drame des travailleurs migrants chinois amassés en bidonvilles aux portes des grandes métropoles sans reconnaissance légale ni protection sociale, les femmes battues et les petites filles abandonnées, les vertiges existentiels de tous ces jeunes chinois, enfants uniques qui partent à la dérive, les populations paysannes dans les plaines désertiques des campagnes du Nord de la Chine qui vivent avec moins d'un euro par jour… Tout ça, évidemment, ça arrive en Chine au quotidien et c'est aussi scandaleux, mais ce sont des problématiques de fond, réservés aux sociologues, politologues, économistes et autres spécialistes qui ont le temps de décortiquer la Chine.
Une société politiquement immature
Il est simple, depuis l'Occident, de juger «La Chine» suite aux évènements dramatiques des jours derniers. Il est plus difficile, depuis la Chine, de juger chaque chinois dans son individualité, sa naïveté, son ignorance, ses idées reçues… Ils sont chinois et la plupart n'ont jamais été éduqués à critiquer l'information (la propagande) qu'on leur déverse quotidiennement. Ils sont chinois et on leur a expliqué que les puissances occidentales c'est le dépècement de la Chine pendant la Guerre de l'Opium. Ils sont chinois et la plupart d'entre eux ont leur lot quotidien de droits de l'homme bafoués. Ils sont chinois et il paraît que le Dalaï Lama est un terroriste religieux qui veut démembrer le pays et imposer une autorité souveraine sur un morceau de leur territoire.
Car pour moi, résidente en Chine depuis plus de deux ans, le peuple chinois, c'est une palette de visages que j'ai du mal à juger. Le peuple chinois c'est cet ancien élève pékinois connu lors de mes études à la London school of economics dont le profil sur Facebook affiche «Go China, Crash down these anti-chinese riots», alors qu'il fait partie de l'élite chinoise ayant étudié dans l'un des temples de la sciences politique européenne. Le peuple chinois c'est ce chauffeur de taxi qui m'explique que si demain on me coupait la main sans bander ma blessure, tout mon corps saignerait sûrement jusqu'à la mort, et bien donner son indépendance au Tibet, pour la Chine, c'est la même chose ! Car le peuple chinois c'est la chiffonnière en bas de chez moi, dont le petit garçon handicapé vit dans la poussière et les cartons et y passera sûrement toute sa petite vie, car il n'ira jamais à l'école. Le peuple chinois c'est cette jeune femme qui a vécu en France et qui défend l'idée que si les Corses ou les Bretons se mettaient à saccager des magasins à Quimper ou a Ajaccio, la police française interviendrait sûrement. Si ces mêmes Bretons ou Corses étaient soupçonnés d'être manipulés par une autorité religieuse non résidente sur le territoire français peut être même que la France ferait intervenir l'armée ! Et si en plus cette autorité faisait l'apologie de la mise en place d'un Etat Breton à la souveraineté indépendante, peut être même que nous l'appellerions groupuscule terroriste séparatiste et que nous dirions au reste du monde de ne pas s'en mêler ! Et puis le peuple chinois, c'est ce paysan du Shaanxi, province délaissée des investissements publics chinois, qui se demande pourquoi ils manifestent, ces tibétains, alors que le gouvernement chinois investit des milliards pour promouvoir le développement du Tibet. Alors que lui, pauvre paysan, se fait fréquemment extorquer ses subventions pour le gouvernement local corrompu….

Puissance et Impuissance
C'est donc un sentiment à la fois coupable et agacé qui me hante aujourd'hui. Coupable, car que fait-on lorsque l'on vit dans un pays qui ne respecte pas les droits de l'homme et qui tire a bout portant sur des manifestants? Faudrait-il prendre son sac à dos et partir au Tibet illégalement? Pour y faire quoi? Y constater les faits? Faut-il s'enchaîner sur la place Tiannamen, faut-il manifester?
Agacé, car le bafouement des droits de l'homme, les millions de chinois broyés dans la grande machine économique du développement dit «scientifique et harmonieux», ce n'est pas qu'au Tibet que cela arrive, c'est tous les jours qu'on le constate si on ouvre un tout petit peu les yeux. J'en ai assez des Occidentaux qui s'émeuvent une fois par an de la misère du monde. Les seules opinions valables que je respecte et les seules actions que j'encourage sont celles des acteurs profondément impliqués. Ces personnes qui par des actes fréquents, de curiosité intellectuelle, d'engagement professionnel, d'investissement et de sacrifice personnel, cherchent chaque jour à être des citoyens responsables. Je respecte mes amis étrangers qui parlent le mandarin et qui cherchent à susciter le débat avec leurs amis chinois.
Le changement social vient d'abord du changement des mentalités, des confrontations intellectuelles quotidiennes, des idées qui se diffusent, des livres qui s'échangent. Je respecte les diplomates courageux et les chefs d'entreprises qui ont toujours eu une attitude de responsabilité politique et sociale en Chine. Je respecte ces milliers d'acteurs d'ONG et autres associations qui cherchent à penser le changement, concrètement au quotidien, je respecte ces journalistes qui ne cherchent pas le scoop évident, ces professeurs étrangers qui veulent échanger avec leurs confrères chinois malgré le carcan idéologique qui les entoure.
A l'opposé, je dénigre l'étudiant de Jussieu qui trouve que les Droits de l'Homme c'est «super important», qui ne quitte plus son T-Shirt de Che Guevara depuis sa crise d'adolescence, mais qui a oublié d'aller voter aux présidentielles, et qui d'habitude préfère lire Moto Plus au café du coin plutôt que les pages internationales du Monde, mais qui trouve que là quand même vus les événements au Tibet, il va acheter Libé pour savoir un peu ce qui se passe et se scandaliser comme tout le monde. Je m'insurge également contre tous ces «expat'» du quartier des Ambassades qui trouvent que la Chine «c'est tout même radicalement différent de la France», mais qui ont trouvé un nouveau tailleur chinois qui fait des coussins absolument ravissants en tissus traditionnels de minorités, et qui espèrent que les évènements en Chine ne vont pas retarder leur commande de tissus tibétains. Et puis j'exècre évidemment le rêveur avec sa guitare qui a accroché au mur un drapeau tibétain et qui fume des cigarettes an chantant Imagine alors qu'il n'est jamais sorti de son appartement du canal Saint Martin !

Honte d'être Française
Cela étant dit, il faut évidemment se scandaliser de l'attitude du gouvernement chinois dans son traitement de la situation de la minorité tibétaine. A vrai dire, j'ai honte d'être Française lorsque je lis que le gouvernement français n'a pas réussi a prendre position de façon responsable et juste et n'a fait que Réagir aux évènements. Rappelons que notre président, si enthousiaste lors de sa campagne présidentielle à l'idée de faire des droits de l'Homme une problématique au cœur de sa présidence, a d'abord murmuré à demi mot que, tout de même, les cadavres de Tibétains et l'armée chinoise dans les rues de Lhassa, c'est regrettable, pour ensuite se rendre compte que, peut-être, lancer l'ultimatum d'un possible boycott des Jeux Olympiques aurait plus de poids politique. Pour relativiser, rappelons tout de même qu'après Kadhafi et Poutine, je ne vois pas pourquoi Hu Jintao ferait exception à la politique diplomatique française de la condescendance.
Soyons responsable et courageux !
J'appelle donc avec arrogance et ambition à la réflexion et à la responsabilité. Boycotter les JO est une solution extrême, inutile et trop facile. Si nous refusons à la Chine ce rendez-vous qu'elle prépare avec autant d'obsession, c'est l'extermination de toute marge de manœuvre politique sur d'autres sujets où la coopération chinoise est absolument centrale tels que la Corée du Nord ou le Darfour. Croyons nous vraiment qu'en boycottant les JO, la Chine va du coup se plier aux donneurs de leçon occidentaux et assouplir ses positions de politiques extérieures ?
Utopie ! La Chine se repliera sur elle même, donnera le visage de la modernisation et de l'ouverture à l'extérieur et continuera à manipuler, bafouer, tromper à l'intérieur. Elle n'autorisera plus le moindre conseil, la moindre ingérence dans ses affaires privées. En parallèle, elle continuera à mener une politique extérieure sans pitié par laquelle elle dépècera, toute seule et discrètement, les pays d'Afrique et d'Amérique Latine qui l'intéressent. Toutes les grandes puissances occidentales, satisfaites de leur boycott de la cérémonie des JO, ayant calmé leur peuple démocratique, lui aussi rassuré d'avoir été si courageux politiquement, fermeront les yeux sur les nouveaux abus du gouvernement chinois. Car un pays qui appellerait aujourd'hui au boycott des JO tout en continuant à entretenir des relations diplomatiques avec elle aux Nations Unies et à signer des accords commerciaux ferait preuve de l'hypocrisie la plus totale.
L'épisode tibétain doit nous faire réfléchir à notre rôle de citoyens pas seulement au lendemain du meurtre de manifestants tibétains dans les rues de Lhassa, mais tous les jours. Que faisons-nous concrètement happés par nos «loisirs», nos carrières, nos diners et nos sorties, que faisons nous au delà de nos trois ou quatre «coups de gueules» annuels sur la Birmanie, le Darfour, la Corée du Nord et l'Afghanistan, que faisons nous après avoir crié au scandale devant la misère du monde en lisant 20minutes dans le métro le matin, pour nous rendormir ensuite dans nos vie faciles, que faisons nous pour être encore dignes d'être appelés «citoyens»?
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