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Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)
Par Philippe Bilger, magistrat, pour qui le « plan mémoire » de Sarkozy à l'attention des élèves de CM2 est une tentative de canaliser et de mécaniser la mémoire et la morale.

Lors du dîner annuel du Conseil national représentatif des institutions juives de France (Crif), le président de la République, qui, selon Le Parisien, cherchait une idée « symbolique », a souhaité que chacun des 725 000 enfants de CM 2 se voie confier, à la rentrée prochaine, le nom et la mémoire de l'un des 11 000 enfants juifs français victimes de la Shoah.
Le moins qu'on puisse dire est que cette annonce surgie, paraît-il, de la seule pensée présidentielle a suscité controverses et polémiques, rappelées notamment par Le Monde. Un des travers de cette manière autarcique de procéder est de créer des...
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. La fraude massive des patrons allemands témoigne de leur déconnection de la société allemande et de l'Europe.

Il y a deux pays qui ont une bonne réputation vis à vis de l'impôt, deux pays où les citoyens ne cherchent pas à frauder, l'Allemagne et les Etats-Unis. Acquitter l'impôt sans broncher est un devoir social. Et il y a un pays qui a mauvaise réputation, parmi d'autres, c'est la France. Or les Allemands, et particulièrement les patrons allemands en l'occurrence, fraudent. Un millier de suspects sur la sellette et une fraude qui pourrait atteindre les 4 ou 5 milliards d'euros et qui tombe au mauvais moment, parce que les Allemands se serrent la ceinture depuis dix ans maintenant. Ils ont fait d'énormes efforts...
Rony Brauman et Patrick Weil contestent fermement la décision du chef de l’Etat, Alain Finkielkraut s’inquiète lui de la polémique provoquée.

La mémoire des enfants juifs pourrait être honorée en classe. C'est ce qu'a annoncé Nicolas Sarkozy le 13 février lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), précisant que chaque élève de CM2 se verrait confier la mémoire d'un enfant déporté pendant la seconde guerre mondiale. Serge Klarsfeld dans Le Monde du 19 février défend la proposition : « L'initiative du président de la République est extraordinaire, et ceux qui en sont aujourd'hui les détracteurs prétendront demain en avoir été les inspirateurs. » L'initiative a soulevé l'indignation de beaucoup, à gauche comme à droite, aussi bien dans la classe...
Par Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public, qui voit dans le rassemblement républicain lancé par Marianne une agitation à la sincérité douteuse, par des personnalités peu crédibles.

Que Nicolas Sarkozy penche vers le multiculturalisme anglo-saxon, qu'il n'ait jamais compris grand-chose à la République et se soit borné, dans certains de ses discours de campagne, à réciter ce que d'autres lui avaient dicté, nous l'avions aperçu et dénoncé dès avant son élection . Il n'arrive donc aujourd'hui que ce qui était prévisible et l'on peut simplement s'étonner de la tardiveté de la prise de conscience.
Il n'existe cependant pas de pire réaction que celle qui consiste à répondre à la gesticulation...
La Justice espagnole a lancé 40 mandats d’arrêt internationaux contre des militaires proches du régime de Paul Kagamé, dont certains étaient déjà mis en cause par le juge Bruguière.

L'Audience nationale, principale instance pénale espagnole, a lancé 40 mandats d'arrêt internationaux contre quarante militaires rwandais dont cinq faisaient déjà l'objet de poursuites lancées par le juge Bruguière. Motif : leurs responsabilités dans les crimes de génocide, crime contre l'humanité, crimes de guerre et terrorisme, parmi d'autres, commis au Rwanda et en République du Congo (ex-Zaïre) entre 1990 et 2002.
Paul Kagame, le chef de l'Etat rwandais, est lui aussi, mis en cause, mais ne peut être poursuivi en raison de son immunité de chef d'Etat en activité. Les quelques deux cents pages de l'ordonnance sont accablantes pour le FPR et Paul Kagamé qui auraient déployé «tout un éventail d'activités criminelles».Ils «ont pris le pouvoir par la force, prenant le contrôle absolu de la structure d'Etat et mettant en place à partir de ce moment-là un authentique régime de terreur ». La justice espagnole reproche notamment aux 40 militaires des faits postérieurs au génocide. Les militaires, dont quelques-uns font partie de l'entourage immédiat de Paul Kagamé, sont poursuivis pour avoir «commis des crimes contre la population civile, nationale et étrangère, sélectionnés pour des raisons ethniques et-ou politique (...) sous prétexte d'assurer la sécurité».
Kouchner pris à revers
La justice espagnole avait ouvert une enquête en 2005 sur la mort de 9 ressortissants espagnols assassinés au Rwanda entre 1994 et 2000, à la suite d'une plainte du Forum international pour la vérité et la justice dans l'Afrique des Grands Lacs, présidé par Juan Carrero. Cette plainte était soutenue par Adolfo-Maria Pérez Esquivel, Prix Nobel de la paix en 1980, Cynthia Ann McKinney, ancienne députée des Etats-Unis et de nombreuses associations et ONG.
Le texte de l'ordonnance de la justice espagnole retrace l'histoire du Rwanda depuis le début de l'agression des rebelles du FPR aidés par l'Ouganda, en octobre 1990. Il décrit les crimes de masse commis dans les zones conquises par l'APR (Armée Patriotique Rwandaise). Le document accrédite l'ordonnance du juge Bruguière qui attribue à Paul Kagamé et au FPR l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, attentat qui a précédé le déclenchement du génocide. Rappelons que le Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner conteste l'enquête du juge Bruguière. Comme Marianne2 l'avait annoncé, Il vient de se rendre au Rwanda et œuvre ouvertement pour la normalisation des relations entre les états français et rwandais et une forme de repentance française, ce qui a provoqué de vives réactions d'Alain Juppé et d'Edouard Balladur, ministres au moment de l'opération Turquoise.
Il démissionne du Monde et revient aussi sec au quotidien qu'il dirigeait avant.
Pierre Jeantet revient à la tête du groupe Sud-Ouest après sa petite escapade à la tête du Monde, qui aura duré 18 mois. Rappelons les faits : Jeantet quitte le groupe Sud-Ouest en juin 2006 pour la direction générale du Monde, puis en devient le président, aux côtés d'Eric Fottorino et de Benoît Patino. Puis il démissionne en décembre 2007 avec les deux autres membres du Directoire. Moins de deux mois plus tard, il revient dans «son corps d'origine», comme on dit à l'ENA. C'est sans doute ça cette fameuse flexécurité : on quitte son emploi, on s'est trompé, on est réintégré dans son emploi d'origine ! Qu'attend Sarko pour créer un article «Jeantet» dans le code du travail ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que le groupe Sud-Ouest n'est pas rancunier et qu'Olivier Faguer, son Président actuel, ou par interim devrait-on dire, qui était jadis le numéro deux derrière Jeantet, a dû être d'autant plus furax de voir revenir le fils prodigue que ce retour a provoqué son propre limogeage. Dans son cas, on peut dire qu'il était plus proche de la porte que de l'augmentation quand il a bénéficié, au momen du départ de Jeantet, d'une promotion!
Ségolène, Ariane, Yasmina, Rachida, Anna, Cécilia et maintenant Carla… Depuis l'élection présidentielle, la recette d'un best-seller, c'est un peu de politique et beaucoup de féminité, si possible agrémentée d'un zeste de paillettes. Marianne2 vous donne les vrais chiffres.

D'un geste machinal, on jette chaque semaine un œil distrait sur le classement des meilleures ventes de livres publié par les hebdomadaires. On se gausse des modes, on s'étonne d'un succès, mais, au final, il est assez difficile de savoir vraiment qui a vendu quoi. Certains titres disparaissent des listes aussi vite qu'ils sont apparus, d'autres s'accrochent au bas des classements. En 2007, année présidentielle, la politique a fait déborder les rayons des libraires. Mais depuis l'élection, pour qui ont vraiment voté les lecteurs ? Les trois ouvrages consacrés à Carla Bruni, la nouvelle Première dame, vont-ils faire le carton annoncé ? On peut le craindre, au vu des tendances qui se dessinent lorsqu'on analyse les chiffres réels de ventes.
Royal superstar
Depuis mai dernier, pour faire un carton, la recette apparaît de plus en plus simple : un peu de peopolitique, une femme, et c'est gagné. Ainsi, côté PS, les innombrables opus anti-Royal, même cumulés, ne font pas le poids face aux excellentes ventes du livre de la candidate socialiste paru en décembre, Ma plus belle histoire, c'est vous (Grasset), déjà écoulé à plus de 81 000 exemplaires. On saluera la performance, après la laborieuse sortie de Maintenant, son livre co-écrit avec Marie-Françoise Colombani pendant la campagne, vendu à seulement 16 000 exemplaires.
L'Impasse dépasse à peine
A titre d'exemples, les ouvrages à charge de Jean-Christophe Cambadélis (Parti pris : chronique de la campagne présidentielle chez les socialistes, Plon) et Claude Bartolone (Une Election imperdable, l'Archipel), n'ont pas réussi à séduire plus de 4000 lecteurs chacun. Le Règlement de comptes (Hachette littérature) de Julien Dray a capté l'attention de 10 000 élus, c'est déjà mieux. Quant à L'Impasse (Flammarion) de Lionel Jospin, must en la matière, il atteint tout juste les 39 000 exemplaires. Un beau chiffre, malheureusement un peu inférieur aux 42 000 exemplaires du Grand cadavre à la renverse (Grasset) revendiqués par le fidèle soutien de Ségolène Royal, Bernard-Henri Lévy.
A gauche, rien ne semble donc en mesure de concurrencer la madone des libraires depuis le succès de La Femme fatale (Albin Michel) d'Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué (290 000 exemplaires). Le démarrage du premier ouvrage consacré à Bertrand Delanoë (Delanoë le magnifique : enquête au cœur du système, Flammarion, d'Yvan Stépanovitch), paru il y a une semaine et vendu à près de 900 exemplaires ne dément pas cette tendance. Et même la percée d'Olivier Besancenot (Che Guevarra, une braise qui brûle encore, Mille et une nuits) n'a, pour le moment, mis le feu qu'à quelque 14 000 révolutionnaires potentiels.
Yasmina, Cécilia, Rachida, Carla...
A droite, où la littérature politique flirte plus encore avec le people, la tendance se confirme. C'est encore les femmes, toujours les femmes, qu'on trouve en tête du hit parade. Car si Nicolas Sarkozy reste un sujet vendeur, il intéresse visiblement davantage lorsqu'il est couché sur le papier par une plume féminine : Yasmina Reza, avec les 218 000 exemplaires de L'Aube, le soir ou la nuit (Flammarion, encore), détient un record que ne menace pas l'arrivée dans le classement de l'acide Chronique du règne de Nicolas Ier , de Patrick Rambaud, (Grasset toujours, avec un peu plus de 33 000 exemplaires). Seule la Cécilia (Flammarion, pour changer) d'Anna Bitton a pu rivaliser un temps, du haut de ses 110 000 exemplaires, même si, vite écrit, vite sorti, vite promu, il voit déjà ses ventes s'éroder. Il faut dire que Cécilia a également motivé deux autres ouvrages qui se sont bien vendus : La Face cachée de l'ex-Première dame (Pygmalion), de Denis Demonpion et Laurent Léger – 44 000 exemplaires – et Ruptures, de Michael Darmon et Yves Derai (ed. du Moment), près de 34 000 exemplaires. En queue de comète, même le livre d'entretiens de Rachida Dati avec Claude Askolovitch, Je vous fais juges, (Grasset, no comment) confirme le tir (43 000 exemplaires).
...et Marielle dans tout ça ?
Les trois ouvrages sur Carla Bruni devraient faire chauffer les caisses enregistreuses dès aujourd'hui. Les éditeurs ne s'y sont pas trompés : les tirages sont énormes. Carla Bruni, qui est-elle vraiment ?, d'Edouard Boulon-Cluzel et Christine Richard (Privé) est déjà mis en place à 55 000 exemplaires, Carla Bruni, La Dame de cœur, de Thierry Coljon (Luc Pire), tiré à 20 000 exemplaires, a déjà été retiré à 5000 exemplaires pour faire face à la demande et enfin Carla et Nicolas, Chronique d'une liaison dangereuse, de Chris Laffaille et Paul-Eric Blanrue (Scali) est lui aussi en réimpression après un premier tirage de 40 000 exemplaires. Marielle de Sarnez, qui sort en même temps son Féminin singulier (Plon), avait bien senti la tendance, mais a peut-être mal choisi son moment…
Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain.

Les Etats-Unis comptent appeler les autres pays à doper leur demande intérieure pour aider une économie mondiale dopée par leurs propres difficultés. C'est lors du prochain sommet du G7 ce week-end que les Etats-Unis comptent lancer cet appel. Il s'agit tout simplement d'une proposition de plan de relance keynésienne au niveau mondial, autrement dit d'un soutien de l'économie par la demande. Est-ce qu'une relance de la demande mondiale relancera la demande américaine ? Sans doute, mais on peut penser que cette demande profitera en premier lieu aux pays producteurs et exportateurs, c'est-à-dire la Chine et l'Allemagne. Cela dit, ce plan semble esquiver le problème essentiel de l'économie, qui est plutôt de nature financière.
Autrement dit, la question est « comment sortir de la crise des subprimes », qui n'a pas terminé d'avoir de mauvais effets, qui fait encore plonger les Bourses mondiales, et qui se traduit par une crise de confiance et une mauvaise croissance interne outre-atlantique. Laquelle a des répercussions sur les rentrées fiscales. Le déficit budgétaire américain, c'est-à-dire le déficit de l'Etat fédéral, devrait passer de 160 milliards de dollars à 400. Hausse des dépenses militaires d'une part, et baisse des impôts de l'autre, pour relancer justement l'économie il y a quelques jours, sans succès.
La solution est dans le problème... et vice versa !
D'où peut venir l'argent pour relancer l'économie mondiale ? On dit que l'argent est dans les fonds souverains. Et on parle du fonds d'Abu Dhabi, 590 milliards d'euros, de Singapour, 220 milliards, de l'Arabie Saoudite, 200 milliards, du Koweit, 170 milliards, de la Norvège, 213 milliards, de la Chine, 135 milliards, de la Russie, 107 milliards. On a même notre petit fonds souverain, la Caisse des Dépots, qui gère une quarantaine de milliards d'euros de participations. Mais il faut voir que tout cet argent est déjà placé, et à long terme ! C'est pourquoi ils n'interviendront, ces fonds, que marginalement dans les économies occidentales, même si celles-ci leur font la danse des sept voiles.
D'où peut venir l'argent alors ? Du crédit destiné à l'investissement productif. On n'a pas encore trouvé d'autre solution pour financer la croissance. Hélas, le crédit va mal, précisément à cause de ceux qui appelent aujourd'hui au secours !
Le dicton du jour : puisqu'on en parlait, un dicton de Keynes, qui toute sa vie vitupéra : « auri sacra fames », la faim exécrable de l'or. En français on dirait plutôt la soif exécrable d'or.
Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.
La récente nomination de Valérie Expert, journaliste à LCI, à la tête d’un groupe de travail sur le mécanisme des prix est une nouvelle preuve que l’ère Sarkozy relève de la « téléprésidence ». De Cauet à Christine Ockrent, nous suggérons donc quelques pistes de commissions à l’exécutif.

Nous avions déjà eu droit à Jean-Marie Colombani, l'ancien directeur du Monde, auquel le président de la République avait confié une mission sur l'adoption internationale, qui doit rendre prochainement ses conclusions. C'est désormais Valérie Expert, ancienne « frou-frouteuse », qui a été nommée par Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation, « coprésidente du groupe de travail sur le mécanisme des prix ». Par ailleurs, Christian Spitz, l'ancien Doc de Fun-Radio s'est vu confier par Christine Albanel, ministre de la culture, une mission sur l'éducation et la pédagogie des médias. En son temps Gérard Lenorman, chantait, un brin candide: « si j'étais président de la République, (...) je nommerai bien sûr Mickey premier ministre ». Nous y sommes.
Désormais, sous l'ère décadente du Sarkozysme, c'est la « visibilité médiatique », sans aucun doute un gage de compétence, qui semble être le critère essentiel et unique de désignation des experts et autres commissionnaires professionnels.
Nous suggérons donc, très modestement, quelques idées au gouvernement pour la mise en place de futures éventuelles commissions. En espérant que celles-ci, à coup sûr pertinentes, seront examinées au plus près.
- Michel Drucker à la présidence d'une triple commission sur « l'endormissement facile, le cirage de pompes pour faire briller et l'éducation canine ». Les membres de la commission pourront faire la sieste au moins 22 heures sur 24, accompagnés de leur quadrupède. La remise d'un rapport n'est pas obligatoire, ni de siéger à la commission.
- Charles Villeneuve à la rédaction d'un rapport sur le « reclassement des bérets rouges, anciens parachutistes ».
- Michel Denisot à la « reconversion des anciens joueurs du PSG ».
- Nikos Aliagas pour une commission sur « l'organisation des soirées karaoké de l'Elysée ». Nikos pourrait par ailleurs assurer le « soutien vocal de Carla Bruni lors de ses prestations ».
- Marc-Olivier Fogiel et Thierry Ardisson dans une commission mixte permanente sur « la mise à jour et la propagation des rumeurs sur le petit monde du spectacle ». Les Renseignements Généraux pourraient avoir accès régulièrement à ce rapport.
- PPDA à la direction d'une commission sur « les bienfaits de l'implantation capillaire en rapport avec l'inspiration littéraire et l'impact de cette démarche sur le taux d'audience d'un journal télévisé ainsi qu'une étude d'influence sur l'obtention, a posteriori, du prix Goncourt en fonction du nombre de cheveux implantés». PPDA pourra s'entourer de tous les animateurs, journalistes ou écrivains chauves, ayant eu recours aux implants capillaires dans un unique souci professionnel. Le coiffeur sera remboursé aux membres de cette commission pendant toute la durée de ses travaux. Les propositions de la commission pourraient aboutir à la rédaction d'un texte de loi portant sur « l'obligation faite aux présentateurs de télés aspirant à la littérature d'avoir des cheveux, naturels ou non».
- Claire Chazal pour une commission sur « l'éthique et l'enseignement du journalisme aux tout-petits, axé particulièrement sur la maîtrise de l'interview ».
- Julien Lepers, Jean-Luc Reichmannn, Jean-Pierre Foucault, Laurence Boccolini, Christophe Dechavanne dans une commission sur « la démocratisation de la culture par le jeu ».
- Arthur à la présidence d'une commission sur « la pérennisation des entreprises et la motivation des salariés par la mise en place de productions de télé-réalité sur la vie de l'entreprise. Des caméras seraient placées dans toutes les entreprises –obligatoirement sous 5 ans-, toilettes comprises, afin de redynamiser le tissu industriel français ».
- Cauet à la présidence d'une commission de réflexion sur « les défaillances de la bienséance, les manquements à la politesse, les faiblesses de la correction, de la retenue et du savoir-vivre dans le monde post-moderne ». La commission se donne deux ans pour assimiler le sujet. En attendant, Cauet pourrait animer, tous les jours, un « Noël de l'Elysée » pour les enfants du couple présidentiel.
- Cécile de Ménibus (assistante blonde de Cauet) et Victoria Silvstedt (assistante blonde de Dechavanne) à une commission du vide et du temps qui passe.
- Tex (animateur des Z'amours sur France2) présidera une commission « chargée d'évaluer la force des liens qui unissent le couple présidentiel. La commission Tex pourra procéder à un recadrage des projets du couple en cas de faiblesse constatée. Par ailleurs, la commission se donne tout pouvoir pour procéder à un casting, afin de choisir la future première dame de France dans l'hypothèse ou l'actuelle venait à manquer à ses obligations, ou si le président venait à se lasser et réclamerait une autre première dame. Des partenariats avec les plus grandes agences de mannequins du monde sont déjà signés ».
- Laurence Ferrari à une réflexion sur « la récolte massive de fonds au prétexte d'atteintes à l'image chez les personnalités de la télévision ».
- Christine Ockrent à la rédaction d'un rapport sur « l'optimisation des prestations événementielles (qualifiées de « ménages ») pour les journalistes nécessiteux ». Christine Ockrent sera payée 18.000 euros par jour de présence. Une première prime sera versée à la remise du rapport. Christine Ockrent touchera un pourcentage sur les ventes du rapport dont elle assurera la promotion, également rémunérée, au mérite et à la performance.
- Valérie Damidot (présentatrice de D&co sur M6) à la rédaction d'un cahier des charges pour « la rénovation et la décoration de l'Elysée ».
- Jean-Pierre Elkabbach et Etienne Mougeotte co-présideront une commission sur « la suppression définitive de la retraite ». La commission, composée uniquement de « retraités encore en activité » se donne 10 ans, voire plus si besoin, pour rendre son rapport.
- Jean-Pierre Pernaut à la présidence d'une commission sur « l'affectation et la formation des membres du GIGN à la libération des usagers « pris en otages » lors de tout mouvement de grève ». La commission s'autorise, de fait, toute marge de manoeuvre et ses conclusions devront obligatoirement être mises en œuvre par le parlement. Sous peine de sanctions disciplinaires pour les parlementaires, voire d'emprisonnement.
Plus de 30 000 signatures et commentaires circulent sur le net, en soutien au professeur qui a giflé un élève après s’être fait insulter.

« Nous sommes de plus en plus pris pour de la merde par le grand public et les parents » peste Lionel G., professeur. Colère, fatigue, désespoir : voilà ce qu'on peut lire sur les pétitions circulant sur Internet . Un professeur du collège de Berlaimont, dans le Nord, va être jugé le 27 mars pour avoir giflé un élève de 6ème, fils de gendarme, qui l'avait traité de « connard ». En plus du soutien du Premier ministre, il est appuyé par une grande partie de ses confrères, via des pétitions publiées sur les sites web des syndicats enseignants, qui rassemblent plus de 30 000 signatures jusqu'ici. Professeurs des écoles, de collèges, de lycées, d'universités, mais aussi beaucoup de simples civils, parents et grands-parents d'élèves, gendarmes, militaires se manifestent. Les profs expriment leur solidarité et rappellent qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé, tous doivent faire face à l'agressivité d'enfants de plus en plus jeunes, ainsi qu'à l'indifférence des parents.
Du respect !
Il y a ceux, les plus nombreux, découragés de voir leur profession si peu considérée. Ils attribuent cette déconsidération à l'éducation de certains parents, et à une ambiance générale méprisante envers le corps enseignant qui n'inspire plus le respect.
Danièle B. : « Effectivement, je vis au quotidien cette inversion des situations, où les parents accusent violemment les professeurs de toutes sortes d'incompétences, alors que nous rentrons harassés, offusqués par les transgressions incessantes, la perte totale de la distance relationnelle, de la bienséance. Notre profession est détournée, dénaturée, nous faisons l'objet de transferts aux carences ou névroses familiales. Tout cela en n'ayant aucune considération du chef d'établissement. Notre métier se veut humaniste, éclairant, révélateur des leurres, et en retour nous sommes ridiculisés, malmenés, déconsidérés. Je considère que l'école est un garde-fou face à un désordre moral affligeant, mais à quel prix pour les professeurs! Faut-il à ce point donner son énergie, sa vie à une cause qui se veut noble, alors que nos cours sont sabotés et notre personne déconsidérée? »
Pour Jocelyne B., professeur des Ecoles en Zep depuis 28 ans, il n'y a qu'un seul mot : « Respect!!! »
M. ajoute : « Une fois de plus, tout ceci ne fait que montrer les difficultés du métier : mal payé, l'enseignant est méprisé, il est encore l'un des rares à faire face au laxisme de la société ! »
I., quant à lui, rappelle que « le métier de professeur est très difficile. Il est urgent de redonner leur place aux enseignants et d'arrêter de cautionner tous ces voyous qui n'ont que des insultes à la bouche ... »
Alexandra, professeur d'anglais, raconte : « Confrontée tous les jours à l'insolence de mes élèves, je comprends tout à fait le geste de ce professeur, même si je ne le cautionne pas. Aujourd'hui, je passe plus de temps à leur apprendre à se tenir en cours et à parler sans inclure une grossièreté dans chaque phrase qu'à leur apprendre une langue étrangère ».
Entre tristes constatations sur leur métier et coups de gueule sévères, les profs crient à l'aide. Si certains vont trop loin et tombent dans une victimisation exagérée, pour la majorité, « l'incident de la gifle » n'est pas un hasard, mais l'expression directe d'un malaise collectif.
Parce que gendarme ?
Plus paranos, quelques un mettent en cause la profession du père de l'élève. Jean-Claude G. est délégué départemental de l'Education nationale : « Je déplore la disproportion des mesures judiciaires prises par rapport à l'incident. Je crains que la profession du père de l'élève qui a injurié le professeur ait fortement influencé la décision du juge. »
M. se demande pour sa part où se situe le respect : « Comment, sous prétexte de galons aux épaules, peut-on traiter ainsi un professeur ? Je souhaite pour lui que cet élève soit renvoyé de l'établissement, et que son père soit sanctionné par son ministère pour abus de fonction envers la personne d'un professeur. »
Des sanctions, oui, mais pour quels coupables?
D'autres s'indignent du laxisme de l'Education nationale, de la Justice et surtout des parents. Un anonyme dresse une liste affligeante : « Un père qui n'a manifestement pas rempli son devoir d'éducateur, un policier qui utilise son uniforme et sa fonction de manière disproportionnée, une hiérarchie plus que timorée dans la compréhension et la solidarité vis-à-vis d'un collègue en difficulté, une garde à vue digne d'une république bananière, un chef d'inculpation outrancier (violence aggravée sur mineur), une justice qui oublie le secret de l'instruction, et enfin un enseignant dont le seul tort est de ne pas avoir accepté de se laisser traiter de connard par un enfant de onze ans. »
Une institutrice retraitée trouve « lamentable l'attitude du père. C'est lui qui devrait être condamné pour défaut d'éducation. »
Pour Colette, « la réaction du rectorat est scandaleuse, la réaction de la justice effarante ; à la place du père du petit insulteur, j'aurais eu honte, j'aurais tancé mon fils, je lui aurais appris le respect dû à son professeur. Comment ce professeur peut-il faire classe maintenant ??? »
A., ancien enseignant et fils de gendarme, en appelle au procureur de la République et s'accorde avec P. quant à la responsabilité des institutions judiciaires et policières : « Et le procureur ? Il n'aurait pas pu classer le dossier en donnant un simple avertissement au malheureux prof ? Je pense qu'un jour, ce proc' et le gendarme se feront insulter par leurs enfants si bien éduqués. Ils comprendront peut-être, à ce moment, ce que leur attitude présente a d'irresponsable. » P poursuit : « Il faudrait que se mette en place au plus vite une pétition pour faire muter ce gendarme loin du lycée. »
Responsabilité des parents ou de l'Etat, le débat continue. En attendant, les profs constatent et subissent.