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Blog: Marianne2.fr | le site de l'hebdomadaire Marianne

«Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti» (Albert Camus) | URL | Flux
Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)

Marianne2.fr | 2008-02-08T00:04:00+01:00

Au Sommaire : Hier ils se couchaient... aujourd'hui, ils le lynchent ! Les vraies raisons d'un effondrement ; charlatanisme ou thérapie, le banc d'essai des médecines douces ; 40 ans après mai 68 : révolution à Neuilly-sur-Seine.


Le numéro 564 de Marianne : Hier ils se couchaient... aujourd'hui, ils le lynchent !







Ce numéro sera en vente en kiosques à partir du samedi 9 février au matin jusqu'au vendredi 15 février inclus, au prix de 2,50 euros. Vous pouvez également acheter la version numérique ici dès le samedi de sa sortie.




Anna Borrel | 2008-02-07T19:03:00+01:00

Une première ! Ce n’était pas arrivé depuis la présidence de Valéry Giscard-d’Estaing : Nicolas Sarkozy porte plainte contre le NouvelObs.com suite à l’article sur le sms qu’il aurait envoyé à Cécilia avant son mariage. Décryptage, par Richard Malka, avocat spécialiste du droit de la presse et… de Nicolas Sarkozy.


Une première ! Ce n'était pas arrivé depuis la présidence de Valéry Giscard-d'Estaing : Nicolas Sarkozy porte plainte contre le NouvelObs.com suite à l'article sur le sms qu'il aurait envoyé à Cécilia avant son mariage pour "faux, usage de faux et recel", a indiqué son avocat, Me Thierry Herzog. Contacté par Marianne2, Airy Routier, l'auteur de l'article, n'a pas souhaité répondre à nos questions, expliquant qu'il prenait tout juste connaissance de la nouvelle avec sa rédaction. Procédurier, Nicolas Sarkozy ? Cette plainte intervient peu après celle déposée contre Ryanair. On se souvient que, lorsqu'il était ministre, Nicolas Sarkozy avait déjà porté plainte dans le cadre de l'affaire Clearstream, plainte qu'il n'a jamais retirée lorsqu'il est arrivé à l'Elysée. La liberté d'expression est-elle menacée ? Comment comprendre la réaction du Président et quels risques pour le NouvelObs ? Décryptage avec Richard Malka, avocat, spécialiste du droit de la presse et… de Nicolas Sarkozy, co-auteur de La Face karchée de Nicolas Sarkozy .





Marianne2.fr : Il n'est plus dans l'usage depuis longtemps qu'un Président porte plainte suite à un article le concernant. Comment interprétez-vous le geste de Nicolas Sarkozy ?



Richard Malka : C'est une grande nouveauté qu'un chef de l'Etat devienne le plus grand procédurier du pays. Pas une semaine ne se passe sans qu'il poursuive des journalistes ou des compagnies aériennes. L'usage était jusque-là que les présidents en exercice ne poursuivent jamais, même en diffamation. Valéry Giscard-d'Estaing l'avait instauré, personne n'est revenu dessus. La question ne s'était même jamais posée sur le terrain de la vie privée. Ce que cela traduit, c'est qu'on est dans une peopolisation du politique, ces réactions judiciaires sont typique des rapports des people à la presse people.





Est-ce que cela porte atteinte à la liberté d'expression des journalistes ?


R.M. : Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire qu'il y ait un problème lié à la liberté d'expression, parce qu'en réalité, ça n'apporte pas grand-chose au débat public de savoir que Nicolas Sarkozy a envoyé un sms avant de se marier. Par contre, on est clairement dans une dérive people. C'est un nouveau traitement de la vie politique, c'est vrai, mais qui est à l'origine de cela ? La presse a peut-être une responsabilité, mais celui qui a allumé la mèche est aussi celui qui a désormais à s'en plaindre.





Que risque le NouvelObs ?


R.M. : Même si ce sms n'existe pas, l'attaque est très bizarre. Cela voudrait dire qu'à chaque fois qu'un journaliste se trompe, c'est un "faux", autrement dit on sortirait du cadre de la loi de 1881 qu'on a mise en place pour protéger les journalistes après de grands combats, pour retomber dans le code pénal général. Il n'y aurait donc plus aucune protection pour les journalistes, qui pourraient se voir reprocher des délits de droit commun passibles y compris de peines de prison. Là, on est en URSS, on n'est plus dans un pays qui adhère à la Convention européenne des droits de l'Homme !




Anna Borrel | 2008-02-07T16:22:00+01:00

Cette fois, c'est sûr, Delanoë est foutu. Les Verts parisiens, qui font liste à part, sortent l'artillerie lourde.


L'arme secrète des Verts à Paris : la vache en plâtre !


Les Verts du XIIIème donnent enfin quelques couleurs à la campagne parisienne ! Pour être sûrs de l'emporter, ils ne sortent plus sans MARGUERITE, leur vache en plâtre. Mais au fait… « pourquoi une vache ? » Conscients de l'impériosité de la question, ils répondent très sérieusement (il a dû y avoir débat, motions et vote, c'est certain) : parce que « la vache a eu très tôt un rôle essentiel dans l'histoire de l'humanité ». Si quelqu'un s'oppose à cette assertion, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais. Inspirés, les militants ajoutent que Marguerite-la-vache est aussi le symbole de leur message : « l'imagination au pouvoir ». Dommage que les élections soient en mars, deux mois avant l'anniversaire des quarante ans de mai 68. Mais on peut tout de même les remercier pour cette tentative courageuse de mettre « un peu de poésie » dans la campagne municipale !







L'arme secrète des Verts à Paris : la vache en plâtre !







L'arme secrète des Verts à Paris : la vache en plâtre !







Nicolas Domenach | 2008-02-07T11:41:00+01:00

Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.


Sarkozy : trop, c'est trop !


Après l'avoir tant léché, voici que la presse lâche Nicolas Sarkozy en rase campagne. Un lâchage net, brutal, sans plus de mesure ni de distance que l'adoration et la pâmoison d'hier. Ainsi les trois grands hebdomadaires du mercredi sonnent-ils de concert le glas de son règne après avoir si souvent carillonné la splendeur sidérante de son avènement. Voici quasi un hyper enterrement pour un hyperprésident… Certes, Le Nouvel Observateur, bien que fasciné, a pu exprimer quelques doutes sinon certaines critiques et son titre est moins surprenant - « Le président qui fait pschitt » - que celui de L'Express - « La déception » - et surtout que celui du Point, l'organe phare de la sarkozie qui relève en Une : « Ce qui cloche ». Et en bedeau, pour sonner lesdites cloches, on trouve non seulement le marianniste Jean-François Kahn, mais encore l'historien économiste ex sarkozyste de choc, Jacques Marseille qui en appelle vertement le président « à ce convertir enfin au réel » et à se résoudre à un inéluctable plan de rigueur. Plus surprenant encore, VSD dans son éditorial, reproche sans prendre de gants blancs au président ses « fréquentations infantiles des patrons du CAC 40, son inclinaison pour les joujoux des milliardaires » et lui fait grief d'être non plus «un président de la République mais un people » avant de consacrer 6 pages à son couple et 6 autres à son ex-femme et à son compagnon Richard Attias !





Mais il y a mieux ou pire encore. Dans Paris-Match, qui lui aussi fait sa Une sur le mariage « royal », on peut lire 2 pages singulièrement critiques contre le président écrites par le Shiva de la brosse à reluire, Jean-Marie Rouart qui, cette fois et pour une fois, prend son sujet à contre poil. Cet écrivain de l'Académie française tance en effet le chef de l'Etat lui rappelant que « l'exercice du pouvoir en France doit être un sacerdoce, une mission sacrée et que les Français rigoristes veulent un président missionnaire de la réforme ».





Comme on est loin des hyperboles laudatives, des applaudissements frénétiques qui accompagnaient ses moindres déplacements, ses plus infimes soupirs ou ses déclarations de matamore - « J'irai chercher moi-même Ingrid Betancourt » - comme on est loin même des rires complices, c'était hier pourtant, qui accompagnaient ses moqueries contre Laurent Joffrin qui l'interrogeait sur sa pratique monarchique de la République.





La presse s'est retournée d'un coup, d'un seul, et se montre même aujourd'hui aussi féroce qu'elle était hier laudative. Autant nous étions seuls à Marianne précédemment pour mettre en garde contre les dérives adoratives de médias fascinés ou aux ordres, autant aujourd'hui, nombre de journaux en rajoutent dans la critique tout aussi hyperbolique. Comme s'il fallait tout jeter et le reste du sarkozysme : on ne brûle que ce qu'on a adoré comme pour se faire pardonner. C'est la fameuse règle khanienne : on lèche puis on lâche puis on lynche, toujours de manière moutonnière. Il suffit que les sondages varient, et alors avec le vent tournent les plumes qui ne sont plus que grinçantes. Il est vrai qu'il y a des raisons et des bonnes aussi pour ce changement de ton et de cap. Le président en a fait trop lui aussi, c'est ce que disent, ce que râlent et ce que ragent les Français.





Sarkozy en a fait trop dans l'étalage de sa vie privée, dans l'exhibition de sa compagne hyper classe et de sa bande jet-setteuse, dans la pavane de sa jouissance si soixante-huitarde, dans son exigence de bonheur personnel alors qu'il ne tenait pas ses engagements très concrets sur le pouvoir d'achat. Les Français se sont agacés de cette égolâtrie satisfaite et pourtant impuissante, de cette manière abusive de tout gouverner à lui tout seul au mépris de toutes les traditions et du respect des équilibres institutionnels. Sa prétention à être un président qui gouverne tout et rien à la fois mais en même temps s'affiche en vacances luxueuses à Louxor, n'a pas conduit que l'opinion et la presse à se retourner contre lui. Voici Fillon désormais instrumentalisé contre le monarque républicain. Le Premier ministre effacé devient populaire parce qu'effacé, autrement dit « sérieux, digne, pas bling-bling ». Son absence de prétention publique, son défaut d'imagination, son manque d'agressivité et la dissimulation de son ambition passent désormais et à contrario pour qualités. L'ombre de Matignon prend de la consistance, de la lumière et même de la popularité. Aussi, les députés qui eux non plus ne veulent plus voir le président en image bling-bling, ces élus qui craignent de ne plus l'être lors des municipales, ceux-là s'efforcent-ils d'en faire un chef, d'en faire leur chef.





Les députés le poussent sur le sentier de la guerre contre l'Elysée, contre ses conseillers et contre son patron trop envahissant et impopulaire. A l'Assemblée nationale, on a même vu cette scène symbolique : les parlementaires de la majorité se sont tous levés pour l'applaudir lors des questions d'actualité. Il n'avait pourtant pas fait de grand discours, ce n'est pas son genre. Le chef du gouvernement s'était simplement engagé à tenir les promesses de campagne pour les seniors ! Une affirmation d'autorité. Une résolution nouvelle. Et on se lève désormais pour Fillon… On comprend que Sarkozy se soit énervé hier à l'Elysée et qu'il ait rappelé à l'ordre « assis » sinon « couché » la majorité, les parlementaires, les ministres et surtout le Premier ministre qui ferait mieux de défendre sa politique plutôt que de commenter sa vie privée. « Mais si le chef d'Etat n'en parlait pas lui-même de sa vie privée, ce serait plus facile », commente… un ministre !




Sylvain Lapoix | 2008-02-07T00:51:00+01:00

En deux discours, le Président a réussi à monter contre lui les défenseurs de la laïcité. Nicolas Sarkozy aurait-il il perdu de vue la neutralité requise par sa fonction dans les questions religieuses ?


Sarkozy provoque les laïcs


On savait le président de la République prompt à marquer l'opinion. Mais sur la question religieuse, il a battu tous les records : en deux discours (celui dit de Latran le 20 décembre et celui de Riyad le 14 janvier), il a réussi à monter contre lui pratiquement toutes les organisations laïques de France. Fruit de ces inquiétudes, une pétition pour « la sauvegarde de la laïcité dans la République » a été diffusée par la ligue de l'enseignement et déjà signé par plus de 10 000 personnes.





On se souvient, à Latran, de la comparaison absurde entre l'instituteur et le curé, ce dernier étant selon le Président plus à même d'aider les enfants à différencier le bien du mal. Mais cet extrait ne pesait pas lourd face aux remises en cause directes de l'esprit laïc qui émaillaient le discours : « la morale laïque risque toujours de s'épuiser quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble l'aspiration à l'infini », clamait-il. Au malaise s'ajoutait une certaine confusion, induite par des formules introductives comme ce « ma conviction profonde » qui précédait une attaque en règle contre la République laïque qui aurait « sous-estimé l'importance de l'aspiration spirituelle. » Que Nicolas Sarkozy le pense en son for intérieur, grand bien lui en fasse, mais pourquoi ne pas le garder pour lui ?





La laïcité, c'est ringard !


Car jamais il n'évoque une réforme, lui qui a pourtant la révision facile. Sans doute inquiet de l'accueil mitigé des discours de Latran et Riyad, il a laissé à Michèle Alliot-Marie l'ingrate mission de lancer des ballons d'essai. Ainsi la ministre de l'Intérieur (et des Cultes) a-t-elle dénoncé la « conception archaïque, voire sectaire de la laïcité » de certains dans un entretien paru dans La Croix le 24 janvier dernier. Et de souligner que « la société [avait] changé » depuis la loi de 1905. Une juste mise au point pour ceux qui croyait que la France n'avait pas bougé en un siècle. Ces propos faisaient clairement écho à ceux du Président à Latran qui assurait que le caractère pacificateur de la loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat était en partie « une reconstitution rétrospective. » Enfin, si le coup de frein mis à la lutte contre les sectes - abandon éventuel de la Mission de lutte contre les dérives sectaires, recentrage des RG sur l'islamisme radical - procède d'un esprit libéral qui peut se défendre, il ajoute de l'huile sur des braises laïques qui ne demandent qu'à s'enflammer.





Pour Alain Morvan, recteur de l'académie de Lyon démis de ses fonctions par Nicolas Sarkozy, cette attitude vis-à-vis des religions mêlerait visées électoralistes (notamment envers les musulmans) et conviction que la religion constitue un appréciable « opium du peuple », apte à calmer les foules. Matthieu Grimpret, sociologue auteur de Dieu est dans l'isoloir, y voit pour sa part une question de génération : « Nicolas Sarkozy est né en 1955, il n'a connu aucune des grandes crises fondatrices de la laïcité, explique-t-il. Il fait partie d'une génération moins préoccupée de cette question que les précédentes et il adopte une posture plus proche de la liberté religieuse que de la laïcité. »




Sarkozy provoque les laïcs


« Liberté religieuse » : comprendre principe de bienveillance à l'égard des croyants, là où la laïcité implique la neutralité. Une conception très « à l'américaine » en somme. Celle défendue bec et ongle par les innombrables églises du renouveau charismatique aux Etats-Unis (les « new born Christians ») ainsi que par la droite conservatrice. Droite conservatrice portée par la figure de George W. Bush, que Nicolas Sarkozy plaît à présenter comme un « grand ami ».





Combler le vide béant de la « politique de civilisation »


Face à cette américanisation du discours religieux du Président, les associations laïques tendent à spéculer quant aux mesures qui pourraient matérialiser ces propos. « Un des risques serait la confusion entre le culturel et le cultuel, autrement dit entre les loi de 1901 et de 1905, s'inquiète Michèle Vianès, militante laïque et féministe, créatrice de l'association Regards de femmes. Nous sommes très vigilants sur la question du poids accordés par l'Etat à des organismes comme l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et envers le dialogue interreligieux en général : c'est ce genre de confrontation qui mène aux guerres de religions. » Un point de vue totalement opposé à celui du Président à Riyad qui voyait dans le débat entre musulmans et chrétiens la seule façon d'éviter la guerre de civilisation.





Il faut dire que depuis ses vœux, cette « politique de civilisation » qu'il avait tant vantée tend à manquer de contenu, tandis que chacun (Fillon, Guaino, Copé et autres Devedjian) se pique d'en sortir une définition spirituelle, politicienne ou historique. « Le Président renouvelle « la République à papa », » se hasarde Matthieu Grimpret. Non content de le faire dans un sens dangereux pour une laïcité devenue plus essentielle que jamais pour maintenir un vivre ensemble mis à mal, le Président le fait sans finesse, exaspérant même les laïcs sur bien des points. Bien sûr que l'on ne peut nier les racines chrétiennes de l'Europe, pas plus qu'on ne peut oublier ce qu'elle conserve de Rome, d'Athènes et de Constantinople. Mais quel besoin y avait-il de déplorer à nouveau le retrait de cette mention dans le texte du traité constitutionnel européen de 2005, comme il l'a fait le 30 janvier dernier ?





La conseillère Emmanuelle Mignon, théoricienne du sarkozysme, a, selon le Canard enchaîné , assuré que la loi de 1905 serait révisée « avant la fin du quinquénat. » Certes, le texte qui institue la séparation entre l'Eglise et l'Etat ne garantit pas un fonctionnement idéal des religions. Mais n'est-ce pas parce qu'il est mal appliqué plutôt que parce qu'il fut mal écrit ? Voilà une question que l'on n'a guère le temps de se poser quand on veut marquer l'histoire du sceau de sa politique de civilisation.




Bernard Maris | 2008-02-07T00:28:00+01:00

Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. d'Alsthom à Arcelor en passant par la générale, le Président confirme la relativité de son engagement libéral.


Arcelor : Sarkozy invente la nationalisation locale


L'Etat est de retour dans la politique économique française avec la Société générale et Arcelor Mittal... Volontarisme, nationalisme, patriotisme, interventionnisme, on aurait pu ajouter Alstom, Danone, ou encore Aventis, le laboratoire pharmaceutique sauvé d'un raid de Novartis. On se souvient aussi des propos peu amènes de l'ex gouvernement à l'égard du patron de Mittal au moment du rachat d'Arcelor. Bref, dès qu'il y a fusion acquisition, l'Etat met son nez dans la soupe.


A-t-il raison de le faire ? Je vais esquiver la question et dire que tous les autres le font. Les Américains sont les champions du libéralisme en paroles et de l'interventionnisme en actes. L'amendement Exon-Florio de 1988, permet aux gouvernement fédéral de s'opposer à toute acquisition qui mettrait en péril la sécurité nationale ; la sécurité nationale est extrêmement vague. Par exemple au nom de cet amendement, il a été interdit à IBM de vendre des ordinateurs personnels à l'entreprise Chinoise Lenovo. En 1999, la CIA a créé un fonds d'investissement appelé IN-Q-TEL, chargé de protéger de raids éventuels les PME américaines dont l'activité est en relation proche ou lointaine avec le renseignement. Toujours aux Etats-Unis, les participations étrangères sont limitées dans les compagnies d'aviation ou les média. On se souvient qu'en 2005, le Congrès est intervenu directement pour dissuader le pétrolier Chinois CNOOC, de faire une offre sur le pétrolier américain Unocal. De même le Congrès avait obigé Dubaï à revendre les terminaux portuaires qu'il avait réussi à acquérir via un fonds anglais. En revanche les américains ont laissé racheter les pétroliers Amoco et Arco par British Pétroleum ! Curieux non ? Du coté des Européens, aussi les Allemands et les Espagnols protègent. Les Chinois protègent terriblement ; les Russes aussi. EN revanche, les Français ont mauvaise réputation, alors que leur CAC 40 est une vraie passoire ! Revenons à Mittal qui abandonne le site de Gandrange en Moselle : Mittal est évidemment enchanté que l'Etat intervienne pour recapitaliser l'usine du coin : c'est le vieux principe adoré des capitalistes : privatisation des profits, socialisation des pertes. Quand il y a du profit on encaisse, quand il y a du dégat social, on se débarasse sur la collectivité. L'intervention de l'Etat, est, en l'occurrence purement politique. C'est une intervention du type marins pêcheurs. C'est l'Etat-providence, l'Etat qui peut tout faire, tellement détesté des libéraux de tous bords, et surtout honni de la Commission européenne. En l'occurrence, Nicolas Sarkozy propose une « nationalisation locale... » un tout nouveau concept.





Le dicton du jour
: A méditer « Nous remarquons que l'inutile c'est la beauté » (Freud) « Tout ce qui est utile est laid » Théophile Gautier











Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.




Claude Grunitzky | 2008-02-07T00:05:00+01:00

Par Claude Grunitzky. Au lendemain du Super Tuesday, ce Français de New York analyse les résultats d'un vote décisif dans la course à la Maison blanche.


Etats Unis : le refuge communautaire


Les résultats du “Super Tuesday”, le 5 février, placent le sénateur John McCain largement en tête chez les républicains. En revanche, côté démocrate, Hillary Clinton et son unique rival, le sénateur de l'Illinois Barack Obama, semblent tous les deux résignés au fait que la bataille pour la désignation du candidat va durer encore pendant quelques semaines.


Chez les républicains, en observant les récents élans populistes du candidat Mitt Romney, on se rend compte que les critiques portées à chacune des décisions importantes de McCain au Sénat – son refus de voter contre les baisses d'impôts accordées aux riches par le président Bush, ou encore son choix de l'amnistie pour les étrangers se trouvant en situation irrégulière – relèvent d'un certain opportunisme de fin de course.


Mais les résultats honorables de Romney dans le Massachusetts - dont il fut gouverneur - et dans certains états de l'ouest américain, peuvent être comparés à ceux du pasteur Mike Huckabee, qui arrive quand même à séduire la majorité des électeurs dans certains états du sud où la conviction religieuse reste un important point de ralliement.





Une prétendue imprévisibilité



Reste que la bataille Clinton-Obama continue, malgré le léger avantage que détient Hillary Clinton après ses victoires décisives dans les états de Californie et de New York, son fief. En vérité,Hillary Clinton et Barack Obama vont se partager les 441 délégués californiens - le système proportionnel qui prévaut chez les démocrates prolongeant le suspense -, mais l'écart qui s'est resserré ces derniers jours entre les deux candidats masque un important paradoxe, qui rend cette campagne fascinante par sa prétendue imprévisibilité.


Alors qu' Obama enregistre de très bons scores dans l'Amérique moyenne du Kansas et du Minnesota, la plupart des commentateurs restent figés sur le fait que les électeurs semblent divisés, entre la promesse de changement d'Obama et la valeur sûre que représente l'option Clinton. Or la division n'est pas là. Les clivages démographiques restent tellement ancrés en Amérique que le paradoxe se trouve dans la constatation du simple calcul mathématique nécessaire pour déterminer l'éventuel vainqueur.





Super Tuesday ou Super Bowl ?


Malgré le discours d'union nationale qui a propulsé M. Obama dans les sondages et les médias, on peut d'ores et déjà affirmer que Mme Clinton est plus populaire chez les femmes blanches, les personnes âgées, les Hispaniques, les Asiatiques et les couches populaires.


M. Obama, en revanche, a de très bons résultats chez les hommes blancs, les jeunes, les noirs américains et les diplômés.


Dès lors, en analysant les profondes transformations sociales – et la force de la mobilité sociale - qui ont permis à une femme et à un noir de se positionner dans cette course à la Maison blanche, on peut s'interroger sur les effets réels de l'égalisation des droits politiques et civiques. Le paradoxe veut que plus la représentation des rapports sociaux devient égalitaire aux Etats-Unis, plus les électeurs


se réfugient dans des comportements communautaires. Et si la véritable émancipation était ailleurs? Au matin du 5 février à New York, j'ai pu constater, en discutant avec quelques fans des New


York Giants réunis à Broadway pour fêter la victoire de leur équipe au Super Bowl de l'avant-veille, que la recherche du bien être – et de l'idéal de cohésion sociale – chez de nombreux Américains ne passe pas toujours par le processus électoral. Nombreux sont ceux qui m'ont avoué qu'ils préféraient passer leur journée à soutenir leur équipe de football – et les joueurs qui défilent dans la rue à l'occasion de cette parade spectaculaire - plutôt que de se déplacer jusqu'aux urnes.





Claude Grunitzky est le rédacteur-en-chef du magazine new yorkais Trace. Son prochaine ouvrage, “Transculturalismes”, paraîtra en avril aux éditions Grasset.




Régis Soubrouillard | 2008-02-07T00:03:00+01:00

Revendications salariales, plans sociaux, le climat social se tend dans les médias. Même dans des rédactions pas forcément les plus hostiles à l’exécutif sarkozyste.


Emploi, salaires, les journalistes se souviennent qu'ils sont des salariés


Membres d'une profession au statut plus valorisant socialement que véritablement valorisée sur un plan économique – hormis les stars de la profession, en rien représentatives de la réalité sociale du métier - les journalistes n'en restent pas moins des hommes et femmes des classes moyennes, avec des soucis de gens des classes moyennes… Et, ces derniers mois, ô surprise, se font jour de plus en plus des revendications qui ne déparent pas l'ensemble du paysage social français: pouvoir d'achat, salaires, inquiétudes sur de possibles dégraissages. Ajoutons à cela des craintes spécifiques à la profession portant sur des reprises en main ou des atteintes à la liberté d'expression, et l'on aura une idée du climat social plutôt dégardé qui caractérise ce début d'année.


Conséquence de ces angoisses d'une ampleur rarement observée: nombre de rédactions, plutôt calmes, ont effectué des débrayages ou menacé leur direction de mouvements de grève.


Presque du jamais vu. Un phénomène tellement rare qu'il mérite qu'on y prête attention.





Europe 1 : Mépris de la direction pour ses salariés


Loin d'être une rédaction à la réputation rebelle, les journalistes d'Europe 1 ont examiné l'éventualité d'une grève fin janvier au moment de négociations salariales difficiles. La CFDT-Médias dénonçait la « défaillance » de la politique salariale, la volonté de la direction de n'attribuer « que des augmentations individuelles de salaires » et les pratiques archaïques d'Europe 1 sur le plan social, « alors qu'elle se singularise dans le même temps par des bénéfices exorbitants ». La direction de la station avait en effet décrété que les augmentations générales n'avaient plus cours dans la station.


« Cette position de principe reflète le mépris de la direction pour ses salariés qui depuis des années consentent des sacrifices en effectuant notamment des heures supplémentaires non payées » expliquait le syndicat. En assemblée générale, les salariés d'Europe 1 ont finalement accepté les propositions salariales de la direction pour 2007, tout en les jugeant « insuffisantes », et ont demandé pour 2008 une « remise à niveau » par rapport au marché. Dans un communiqué, la direction, qui a accordé une prime exceptionnelle, a néanmoins confirmé qu'il n'y aurait « pas de retour aux augmentations générales ».





Le Point : Bras de fer avec Giesbert


Dans la presse, c'est au Point que la situation est particulièrement tendue. La rédaction a entamé un véritable bras de fer avec Franz-Olivier Giesbert : deux heures de débrayage massif mardi 5 février jour de bouclage…pour obtenir que le pouvoir d'achat des salariés soit revu à la hausse. MOtif du litige : FOG a toujours promis aux salariés qu'ils bénéficieraient d'un rattrapge salarial dès lors que la diffusion de l'hebdomadaire dépasserait les 400 000 exemplaires. Les salariés protestent contre les propositions de revalorisation salariales faites par la direction et « sont très remontés » selon un représentant du personnel. Une réunion de deux heures s'est tenue mercredi. La direction a, semble-t-il, été surprise par l'ampleur de la mobilisation. « La discussion a été sereine mais ils ont bien compris le message, ils se sont engagés à étudier nos propositions et nous devons nous revoir mercredi prochain ». La rédaction demande 2,6% d'augmentation, mais le malaise est plus profond : « il y a un besoin manifeste de respect des gens, un défaut de ressources humaines. Les enveloppes pour les augmentations ont été divisées par deux. La direction a reconnu des choses mais nous restons très mobilisés et attentifs. Prêts à repartir si nous n'obtenions pas ce que nous demandons ». Un mouvement social au Point ? Difficile à imaginer : « On n'avait jamais vu ça depuis 35 ans. Donc, on apprend, on se défend, sans tomber dans les slogans absurdes…» témoigne ce représentant du personnel.





Un rapport de forces défavorable aux journalistes


Membre de la CFDT-Journalistes, Nicolas Thierry, par ailleurs journaliste à l'AFP explique que « la profession connaît effectivement un retard énorme en ce qui concerne les salaires. Les augmentations générales sont très rares. Mais on constate que les revendications sont plus fortes, les rapports avec les directions plus tendus, et parfois on assiste à des mouvements collectifs, ce qui n'est pas fréquent dans la profession. Il faut bien voir que le rapport de forces est loin d'être favorable aux journalistes, notamment aux jeunes, la génération des 30 ans, qui entre très tard dans la profession et attend longtemps un CDI. Par ailleurs, le patronat de presse est essentiellement industriel, il y a peu d'entrepreneurs de presse qui se soucient de ces questions. Mais on ne peut pas être archaïque trop longtemps. Les réactions que l'on observe sont légitimes ».





A Marianne – difficile d'esquiver la question - Périco Légasse, le président de la société des rédacteurs, n'exprime pas de « malaise salarial » : « Nous avons conscience de la fragilité d'un journal indépendant, également des enjeux collectifs que cela réclame. Les augmentations générales ne sont effectivement pas dans la culture du titre. Ce n'est arrivé qu'une fois, 2% de plus en 2003, je crois… Donc même si nous ne sommes pas très bien payés et s'il y a des cas individuels plus compliqués que d'autres, tant que les écarts salariaux ne sont pas abusifs et que la direction est relativement attentive à ces questions, nous estimons qu'il n'y a pas raison de bouger. De toute façon les problèmes salariaux relèvent du comité d'entreprise pas de la société des rédacteurs ».





Le Figaro : Les erreurs de stratégie de Dassault


Autre indice de dégradation sociale dans la profession, après Libération, et Le Monde l'an passé, Le Figaro qui a perdu 10,5 millions d'euros en 2007 a confirmé le plan de départs annoncé par Marianne2 voici quelques semaines. volontaires portant sur 60 à 80 salariés. Le Syndicat général des journalistes FO (SGJ-FO) a dénoncé, dans un communiqué, un « plan social déguisé ».


S'en prenant au popriétaire du titre, le syndicat a pointé « les erreurs de stratégie de la direction mise en place par Serge Dassault supportées par les seuls salariés du Figaro quotidien ». Nous avions annoncé le recul prévisible des rubriques international - la plus réputée du quotidien et sports. Dans une incroyable interview publiée dans ... le Figaro, le directeur général Franis Morel a expliqué mercredi 6 février, de façon plus positive, que le service France sera épargné, ce qui est une façon élégante de dire que les autres rubriques ne le seront pas. Cette inéquité est d'ailleurs peu populaire dans la rédaction. Autre mauvaise nouvelle, le départ de Stéphane Marchand, journaliste anti-conformiste et connu pour ses articles et ses livres sur des sujets variés (Alain Minc, la Chine, etc). Une réorganisation de la rédaction, observable dans le journal, a été engagée : suppression du cahier sports, suppression de la rubrique « oui/non », réaffectation du service Débats Opinions et du service Etudes au Figaro littéraire, ouverture sur les pages France et non plus International. Le syndicat n'y est pas allé de main morte expliquant que cette « réorganisation prématurée » était « susceptible de caractériser un délit d'entrave ». Mais si, pratique peu courante dans la presse, Francis Morel s'est fait interviewé par un journaliste maison dans son propre journal, il n'a pas autorisé les syndicats et la Société des journalistes donner leur point de vue sur le sujet...


Enfin, le Conseil de surveillance du groupe Monde du 11 février, qui doit entériner le départ d'Alain Minc (lequel pourrait être remplacé par l'ancien patron de Renault Louis Schweitzer , devrait donner le signal de départ d'un plan d'économie dans le groupe avec une centaine de départs dans le quotidien, et plusieurs dizaines dans le reste du groupe. Il est vrai que dans ce dernier cas, l'actionnaire de référence n'est autre que la Société des rédacteurs, et que le plan est indispensable pour lui permettre de conserver le contrôle du groupe.





Les journalistes en phase avec la population ?


On a pu déplorer, dans un passé récent, la coupure entre les journalistes et la population. Les inquiétudes sur l'emploi ajoutées aux revendications sur le pouvoir d'achat pourraient faciliter un rapprochement inédit entre les revendications d'une profession faisant office de « médiatrice », idéalement de « contre-pouvoir » dans la société, et les inquiétudes de l'ensemble de la population. Cette évolution est d'autant plus intéressante que les principales critiques adressées aux journalistes relèvent souvent de la distance et d'une méconnaissance des réalités quotidiennes vécues.


De là à y voir le début d'un commencement de réconciliation sur le champ de revendications communes ? Trop tôt pour s'emballer car comme tout est relatif, le journalisme n'est pas tout à fait le bagne. Le plus difficile étant, en l'occurrence d'y entrer, pas d'en sortir: « notre préoccupation majeure, c'est l'explosion du travail à la pige » confirme Nicolas Thierry de la CFDT…




Roland Hureaux | 2008-02-07T00:03:00+01:00

Par Roland Hureaux. En réponse à Attali qui propose la fin du découpage du territoire en départements, retour sur les enjeux de la présence étatique au niveau local et la manière d'envisager son avenir.


Rapport Attali : défense et illustration des départements


Le rapport Attali, pot-pourri de ce qui se trouve dans l'air du temps en matière de réformes administratives, a provoqué un beau tollé en proposant de supprimer les départements. Le lobby des présidents de conseils généraux s'en est ému ; le département paraît si bien ancré dans notre réalité administrative que la proposition a paru une incongruité. Mais le débat engagé demeurera dans la confusion tant qu'on n'aura pas rappelé que le terme de département recouvre deux réalités différentes.


Il s'agit d'abord d'une circonscription administrative des services de l'Etat, à la tête de laquelle, depuis Bonaparte, se trouve placé un préfet.


Mais le département est aussi devenu dans le courant du XIXe siècle une collectivité locale autoadministrée, à l'instar de la commune et aujourd'hui de la région. Depuis 1983, ce n'est plus le préfet qui en assure l'exécutif, mais le président du Conseil général, à la tête d'un conseil délibérant composé de conseillers généraux élus au scrutin uninominal dans chaque canton. Le département ainsi conçu, généralement appelé « Conseil général », se consacre d'abord à l'aide sociale et à l'entretien des routes départementales, mais il tend à s'occuper aussi de bien d'autres choses, comme le tourisme.





Le bébé avec l'eau du bain


Dans le panorama touffu de notre administration locale, les Conseils généraux ont, non sans quelques raisons, mauvaise presse. Leur existence affaiblit la région et pèse sur les maires de plus en plus pris – à l'exception des plus importants - dans un réseau serré de féodalités politiques. Leurs attributions facilitent le clientélisme. Les présidents de Conseils généraux ont plus de poids au Sénat que les présidents de régions, moins nombreux. Il est pratiquement impossible de faire carrière dans un parti donné contre le président du Conseil général s'il est du même bord.


Proposer comme le fait le rapport Attali de partager les attributions de la collectivité départementale entre les communes (aide sociale) et les régions (routes, développement économique) n'est pas absurde. Encore faudrait-il faire avaliser une telle réforme au Sénat, qui a le dernier mot en matière de libertés locales, ce qui est une autre affaire.


Faut-il pour autant remettre en cause le département comme échelon de l'Etat ? Créés au moment de la Révolution dans le but d'harmoniser les découpages et de rapprocher l'administration des citoyens (la taille des départements devait être telle qu'on puisse aller et revenir au chef-lieu à cheval en un jour), les départements sont devenus au fil des ans une réalité forte de notre paysage administratif. Les grands services régaliens, ceux qui seuls subsisteront quand les autres auront disparu – gendarmerie, services fiscaux – sont organisés à ce niveau.





Des économies hypothétiques



Au demeurant, bien des administrations non étatiques (les banques par exemple, mais aussi les diocèses) fonctionnent aussi sur la base du département. La réforme Dati, en concentrant les juridictions au niveau départemental, va dans le même sens. Même si certains services de l'Etat ont été affaiblis par la décentralisation et tendent donc à se regrouper à l'échelon régional, le préfet de département demeure un point fixe de notre paysage administratif.


Supprimer le département comme échelon de l'Etat était le rêve des maurrassiens hostiles à cet héritage révolutionnaire et favorables au contraire à la région, qui rappelait la province d'Ancien régime. Mais ces considérations sont aujourd'hui bien oubliées. La suppression du département irait surtout dans le sens de ce brouillage systématique des repères dans lequel l'univers libéral se complaît, sans que l'on perçoive encore les économies qui en résulteraient.


Mais peut-on faire l'un sans l'autre : conserver le préfet et supprimer le président du Conseil général ? Pourquoi pas. Les sous-préfets, qu'il est aussi question de supprimer, n'ont pas, eux, de vis-à-vis. Le dogme français qui fait correspondre aux échelons départementaux et régionaux un représentant de l'Etat et un exécutif local ne se justifie pas. Comme on le voit, il y a dans le rapport Attali à prendre et à laisser.




Nicolas Domenach | 2008-02-06T10:57:00+01:00

Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.


La droite française aussi vote Obama!


Aux Etats-Unis, la droite française voterait à gauche, et même très à gauche puisqu'elle choisit Obama plutôt que Clinton. Rares en effet sont les élus de la majorité qui se prononcent pour un des candidats républicains. Ils préfèrent en effet le champion démocrate. Un choix large, massif : c'est le débarquement d'Obama… Barak ! Des ministres comme Dominique Bussereau à Nathalie Kosciusko-Morizet aux parlementaires pourtant réputés droitiers comme Claude Goasguen ou au président de la commission des Affaires étrangères, Axel Poniatowski, sans oublier même le porte-parole de l'UMP Yves Jégo, ils se sont tous pris de passion pour ce nouveau venu: « son charme, son charisme, sa jeunesse… » « Son talent médiatique, ça compte d'autant plus qu'il ignorent son programme… » Ils en parlent avec le drapeau étoilé qui brille dans leurs yeux : « c'est l'Amérique qu'on aime, l'Amérique de l'espérance, l'Amérique de la fraternisation, celle qui peut apporter la paix au monde… » Pourtant, en France aussi Ségolène Royal en son temps avait pu représenter cette rupture radicale, ce changement d'époque, de pratique politique. Son programme également n'était pas un carcan et son absence d'expérience tant brocardé aurait pu passer pour avantage décisif. Mais avec Obama, c'est différent : Obama est un métis. Il symbolise pour eux l'espoir d'une réconciliation entre les différentes communautés nationales et internationales. C'est un Kennedy noir.





John Kennedy c'est un de leurs mythes préférés : un président jeune, beau qui croit dans les lendemains qui chantent justes, qui incarne la croissance alors que nous sommes en pleine crise, qui n'avait pas peur des défis, qui ne se disait pas la lune est loin, très loin mais qui affirmait en retroussant les manches de ses chemises toutes blanches, « nous allons marcher sur la lune ». Obama est l'héritier de ce Kennedy qui pourrait rendre au camp occidental ce leadership moral que George Bush a naufragé, entraînant le monde entier par le fond. Pour empêcher le choc des civilisations, c'est lui qu'il faudrait plutôt qu'Hillary Clinton, tellement plus âgée (61 ans contre 47), tellement establishment que « la rupture, ce ne peut pas être elle, avec son mari Bill, qui représente le retour vers le passé », comme le dit Yves Jégo, le porte-parole de l'UMP, en cette affaire d'accord avec… Ségolène Royal !





L'ancienne candidate socialiste, actuellement en voyage aux Etats-Unis, s'est en effet publiquement, et très tôt, prononcée pour Obama. Pas seulement parce qu'Hillary Clinton avait refusé de la recevoir pendant la campagne présidentielle française. La présidente de Poitou-Charentes a quand même gardé de cette mauvaise manière une chienne de sa chienne. Mais plus encore, elle est enthousiasmée par le sénateur de l'Illinois en qui la présidente de Poitou Charente se retrouve. En effet, lui aussi a été porté par la ferveur populaire contre l'appareil partisan, lui aussi a été attaqué pour son « inexpérience » et son « incompétence », lui aussi par « sa couleur, sa race symbolise une révolution qu'elle portait par son genre », comme l'explique son amie et conseillère Sophie Bouchet Petersen. Une révolution que la jeune garde socialiste reprend autrement à son compte puisque Manuel Valls par exemple ou Arnaud Montebourg considérent que s'il était élu, cela provoquerait une vague profonde de changement : « la France pourrait enfin se dire qu'il n'y a pas que la fatalité à être gouverné par une gérontocratie et qu'un jeune leader peut prendre des responsabilités ». Avis partagé par le désormais leader senior, Laurent Fabius qui pronostiquait la victoire d'Hillary Clinton mais espérait en Obama tout en redoutant la violence de la société américaine à son encontre : « il risque de se faire descendre… ».





Mais la bataille interne au PS se poursuit par candidats démocrates interposés. Car le dernier carré des Strauss-Kahniens soutient… Hillary Clinton. Eh oui, les mêmes qui renvoyaient Ségolène Royal à ses fiches cuisine célébrent les mérites de la sénatrice de New York, son expérience, ses choix sociaux de gauche, sa compétence économique. C'est simple, on dirait que pour Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Moscovici, c'est un DSK en jupons qui serait bien entouré quand Ségolène Royal était et est toujours seule ou mal accompagnée. Voilà une femme politique, Hillary, qui peut, elle, compter sur son mari. D'ailleurs, Bertrand Delanoë le dit clairement, lui, il choisit « Bill » Clinton ! Tout en redoutant la victoire des Républicains, comme la plupart des élus. Car tel est le paradoxe : de gauche comme de droite, la majorité des élus souhaiteraient un démocrate à la Maison blanche, mais pour eux, c'est un républicain qui devrait l'emporter, John MacCain. Un vétéran du Vietnam, un ancien combattant, seul un homme de guerre pourrait gagner et peut-être faire la paix. Mais cela, c'est une autre histoire.









 

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