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Blog: Marianne2.fr | le site de l'hebdomadaire Marianne

«Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti» (Albert Camus) | URL | Flux
Date :: 23/3/2012 12:00:02 (Mettre à jour)

Philippe Cohen | 2008-01-24T00:03:00+01:00 | 1 lectures

Contre toute attente, la Banque centrale européenne a laissé inchangé le taux de l'euro, ce qui a provoqué un effondrement des bourses européennes.


Jean-Claude Trichet rallume l'incendie boursier


Punis! Punies, les Bourses européennes. Le CAC 40 a perdu 4,25 points juste après que le Gouverneur de la Banque centrale européenne ait annoncé que, à l'inverse de la Réserve fédérale américaine qui a baissé le taux directeur du dollar de 0,75%, le taux de la monnaie européenne resterait inchangé. Madrid a perdu 4,56%, Francfort 4,88% et Londres 2,28%. Vers 19h10 (18h10 GMT), le Dow Jones perdait 2,05% à Wall Street, poursuivant une sixième séance de repli.


Punis, les salariés européens car la logique restrictive et orthodoxe de Trichet et de la BCE risque bien de plomber la croissance européenne, déjà peu aidée par la perspective d'une récession ou d'un ralentissement Outre Atlantique.


Punies, les PME exportatrices de l'Union européenne : la décision de la BCE va contribuer à maintenir un euro fort, d'autant plus fort que les Etats-Unis manipulent la monnaie pour gagner en compétitivité : plus le dollar baisse, plus les exportations américaines sont facilitées.







Jean-Claude Trichet rallume l'incendie boursier





Sauver les banques, ou les entreprises et les ménages?


«Les Américains veulent exporter la crise.» a reconnu Joseph Stiglitz sur France Inter. «C'est notre monnaie, mais c'est votre problème», avaient coutume de dire les Américains. Jean-Claude Trichet leur donne raison et les encourage même, ce qui a conduit Laurent Fabius à le traiter d'irresponsable et beaucoup d'hommes politiques français à se taire mais à le penser très fort.


Du côté des économistes de gauche, la crise actuelle conduit à deux réactions diamétralement opposées :


- pour les uns, tels Jean-Paul Fitoussi , il convient de rendre la recherche de la croissance prioritaire et d'adopter en Europe la même ligne que la Fed américaine : baisser les taux d'intérêt pour favoriser les prêts des ménages et des entreprises, ainsi que les exportations;


- pour les autres, tels Bernard Maris , la baisse des taux aux fins d'enrayer la spirale de la crise boursière revient à refuser de sanctionner les comportements irresponsables des banques et des promoteurs immobiliers à l'origine de la crise des subprimes. Il convient donc de purger la crise et de mettre en faillite un certain nombre d'entreprises.







Jean-Claude Trichet rallume l'incendie boursier





Le recours aux fonds souverains


Entre ces deux positions, la proposition de Laurent Fabius de mobiliser les fonds souverains européens et français pour racheter les entreprises déficiantes devrait faire réfléchir : l'idéal est en effet de permettre à la fois le sauvetage d'activités, et la sanction par le changement d'actionnaire.


Quoiqu'il en soit, la décision du patron de la BCE surprend. Jean-Claude Trichet semblait, ces derniers mois, avoir compris que face aux turbulences internationales, il convenait de relâcher quelque peu la politique monétaire pour favoriser la croissance. En maintenant inchangé le taux de l'euro, Trichet semble considérer que la crise financière ne peut pas être importée en Europe, où le potentiel de croissance serait maintenu à 2%. La première réaction de la Bourse ne semble pas lui donner raison.




Marianne2.fr | 2008-01-23T16:52:00+01:00 | 2 lectures

Une hypothèse audacieuse !


Comment Carla a eu la même bague que Cécilia





Nicolas Domenach | 2008-01-23T12:12:00+01:00 | 3 lectures

Avec i>Télé, la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.


Sarkozy n'est plus candidat pour les municipales


A la recherche des bonnes opinions perdues, le président de la République de nouveau en exercice a effectué une correction de tir et d'image supplémentaire hier en décidant de s'abstraire de la mêlée municipale. Plus question de s'en mêler de cette mêlée, a-t-il fait savoir à Bordeaux où il était allé… soutenir le maire sortant Alain Juppé qui, à la tête d'une liste d'ouverture, a jugé bon de ne pas faire figurer le sigle UMP sur ses affiches. Comme beaucoup d'élus municipaux d'ailleurs, l'édile bordelais tenait pour faute politique la volonté affirmée par Sarkozy de politiser les élections locales. C'était prendre le risque de briser le lien particulier personnel qui existe entre l'élu de terrain et ses administrés. Les Français aiment leurs maires. Ceux-ci estiment à plus de 10 % leur crédit personnel alors qu'un député ne déplace sur son nom qu'un maximum de 5 % des voix.





Sarkozy a changé de cap, car tous les sondages montraient que les Français souhaitaient garder son caractère local à ce scrutin, qu'ils attendaient de leur président qu'il préside et non qu'il se mêle de cuisine électorale. Enfin, la politisation d'abord revendiquée par le chef de l'Etat ne profitait qu'à la gauche dont l'électorat se mobilisait pour sanctionner Sarkozy, alors que les sympathisants de droite étaient entrés en désamour de leur chef d'Etat « jet sauteur ». Les municipales risquaient de se transformer en vote sanction cinglant contre le président qui a senti le vent du soufflet.





Pour se prémunir de cette claque nationale que la crise économique menace d'amplifier, Nicolas Sarkozy a donc pris ses distances et adopté, comme le souhaitait Jean-Pierre Raffarin moqué précédemment pour cela, la posture de retrait apparent. La posture hypocrite plus classique de ses prédécesseurs qui s'occupaient de très près des municipales tout en paraissant s'en tenir très loin, seulement occupés des intérêts supérieurs de la France et des Français.





Mais cette volte-face sarkozyste aussi tardive que subite a contribué au trouble des députés UMP proches de la rébellion. Car cela fait plusieurs jours qu'ils souhaitaient un tel changement de position, mais l'Elysée ne faisait pas même mine de les écouter. Il en va de ce sujet comme pour le reste : les parlementaires sont tenus pour des moins que rien, des « godillots », ce qui est vexant pour les escarpins, et ceux-là commencent d'en avoir « ras-le-bol ».





Il faut dire qu'on assiste à l'abaissement permanent du Parlement et on en a eu une nouvelle et cruelle illustration hier, lors de la rituelle séance des questions au gouvernement. En théorie, c'est une séance sanctuarisée à cause de la télévision qui retransmet les débats et du respect censément dû à l'Assemblée. La présence des excellences gouvernementales est requise. Or hier le ban du gouvernement comptait quasiment plus d'absents que de présents : absent le Premier ministre François Fillon qui, au même moment, bichonnait les centristes du Sénat favorables à Sarkozy ; absentes Rachida Dati et Michèle Alliot-Marie en promenade de convalescence présidentielle et de fausse vraie campagne municipale à Bordeaux ; absent, Hervé Morin, au garde-à-vous devant le président pakistanais ; absent encore, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères en plein affaires étrangères justement. Et tout ce très beau monde n'avait même pas présenté de mot d'excuse, alors qu'il est de tradition dans cette chambre factice qu'on préserve au moins les apparences du respect. Le gouvernement piétine même les apparences.





Pourtant, ce même jour, lors des réunions de bureau et de groupe UMP, c'est le ras-le-bol qui éclatait contre cet irrespect que le nouveau pouvoir manifeste à l'encontre des élus. Par un reste de timidité et d'esprit courtisan, ces élus dénonçaient le « gouvernement », mais c'est bien Sarkozy et ses conseillers qui étaient visés quand les uns et les autres dénonçaient, à l'instar de Claude Goasguen, cette « République des experts d'ouverture » qui a remplacé la République des technocrates.





Des experts qui n'ont de compte à rendre à personne, qui se croient tout permis et tout puissants, qui pondent comme Attali des rapports touffus que les élus découvrent dans la presse et qu'ils devaient avaler tout crus. « Assez, ont-ils protesté en cœur indigné… » Tant et si bien que le Premier ministre leur a promis « qu'ils auront le dernier mot », que « Attali n'était pas à prendre ou à laisser », que c'est le Parlement qui déciderait, qu'il en va de même pour le plan banlieue ou encore pour l'utilisation des OGM. Bref, le Parlement « martyrisé », le Parlement « humilié », le Parlement « piétiné », devrait être demain « libéré », notamment par la réforme constitutionnelle. Les parlementaires y comptent bien. Ils en ont marre que leurs enfants qui regardent des feuilletons américains comme The West Wing (A la maison blanche) où la démocratie parlementaire semble vivace leur disent : « Mais papa (ou maman plus rarement), à quoi ça sert en France le parlement ? »




Philippe Cohen | 2008-01-23T08:33:00+01:00

Le directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris n'était pas du clan. Il a osé dire la vérité sur la politique d'immigration. Son éviction lui a été signifiée par téléphone...


Affaire Blanc : comment les sarkozystes épurent l'administration


Yannick Blanc, le directeur de la police générale de la Préfecture de police de Paris (DPGPP), a appris à la fin de la semaine dernière qu'un décret présidentiel mettait fin brutalement à ses fonctions, dans des conditions inédites pour un haut fonctionnaire de son rang. Yannick Blanc paye, avec retard, un crime de lèse-Sarkozy qui date de l'été 2006 : alors que le ministère avait évoqué quelques centaines de régularisations, son interview, mise à la une du Monde , en prévoyait des milliers. Une déclaration qui avait provoqué la colère de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Dix-huit mois plus tard, ceux qui le servent, et en premier lieu Michel Gaudin, le préfet de police de Paris, ont jugé que l'heure de la vengeance du Maître avait sonné. Yannick Blanc sera donc affecté à l'Inspection générale de l'administration, une sorte de goulag administratif pour hauts fonctionnaires non sarkozystes. Entre juillet 2006 et aujourd'hui, il y a eu dix-huit mois de coups tordus pour parvenir à une éviction qui finit d'homogénéiser la hiérarchie de la police. Désormais, celle-ci est totalement acquise au nouveau régime.





Les préfets appelés à faire du chiffre


Tout a donc commencé par une polémique sur les chiffres, ce « signifiant-maître », comme diraient les lacaniens, de la politique sarkozyste : le directeur général de la Préfecture de Paris avait dit tout haut ce que chacun sait dans l'administration, à savoir que la rhétorique volontariste sur les reconduites aux frontières se heurte à la fois à la législation européenne, qui permet et favorise la circulation des étrangers, et aux passe-droits (4000 par an à Paris tout de même) des gouvernants, qui servent aussi à contenir la contestation des associations sans-papiéristes et à complaire aux demandes des politiques et de la jet-set qui veulent régulariser leurs domestiques. A l'été 2006, la circulaire du 13 juillet 2006 qui ouvrait aux préfectures une nouvelle latitude permettant d'instruire avec souplesse les dossiers concernant les parents étrangers d'enfants scolarisés. Au lieu de se taire, en annonçant que plusieurs milliers de régularisations allaient survenir à la suite de cette circulaire, Yannick Blanc montrait les contradictions de la politique d'immigration. Gérant, entre autres, le service des « affaires réservées », il était bien placé pour savoir que les ministres et les hommes politiques, si vindicatifs sur les reconduites aux frontières, ne sont pas les derniers à exiger des faveurs concernant leurs femmes de ménage ou pour celles de leurs amis, people ou pas.





l'immigration, un maquis législatif



Yannick Blanc n'a rien d'un « sans-papiériste ». Mais l'affichage rhétorique, aux accents plus ou moins musclés selon les périodes et les ministres, n'y change rien : la volonté de maîtriser les flux migratoires ne saurait faire oublier que l'administration use de son pouvoir discrétionnaire pour déroger au maquis législatif effrayant qu'est devenu notre droit des étrangers, soumis à un interventionnisme boulimique du législateur.




Affaire Blanc : comment les sarkozystes épurent l'administration


Cette frénésie n'a d'égale que la complexité du dossier de l'immigration. Il est parfaitement légitime que l'État fixe des limites aux flux migratoires pour préserver une politique d'intégration cohérente ainsi qu'un certain niveau de rémunération du travail. Il n'en reste pas moins vrai que l'action de l'État se heurte aux réalités de l'Union européenne (liberté de circulation, effacement des frontières intérieures) ainsi qu'à la structure et aux besoins des marchés du travail.


Si bien que le principal obstacle au volontarisme affiché par le gouvernement en matière d'immigration réside dans l'Etat de droit lui-même, qui permet aux étrangers en situation irrégulière de contester devant le Tribunal administratif un Arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Sait-on que même en centre de rétention, le Juge des libertés peut annuler l'exécution d'une mesure de reconduite et que 40% des procédures de reconduite ont été ainsi annulées en 2007 ?


Comment dès lors dépasser le simple stade de la posture volontariste ? Tel est peut-être le sens de l'inflexion donnée récemment par le législateur en autorisant au cas par cas les préfectures et les directions départementales (DDTE) à régulariser une immigration dite de travail afin de répondre à des besoins segmentés (une liste des métiers ouverts à cette régularisation est annexée à la loi). La remise du rapport Attali risque d'ailleurs de relancer ce débat et de provoquer une certaine gêne dans les rangs de la majorité.





Une micro-bulle médiatique


En réalité, le ministère n'avait aucune charge professionnelle réelle contre le travail du directeur général. Il restait les coups tordus. Yannick Blanc ne payait donc rien pour attendre. Il allait être mouillé à l'instruction d'une affaire crapuleuse de façon à faciliter son éviction.


A la suite d'une instruction judiciaire, plusieurs agents du service des affaires réservées (celui-la même qui gère la partie dérogatoire de l'activité de la Préfecture de Police en matière de droit des étrangers) allaient être placés en garde à vue et certains mis en examen. Présomption de trafic de titres de séjour, présomption de corruption ont alimenté ainsi une micro-bulle médiatique aboutissant à égratigner Blanc, puisque, innovation suprême à la Préfecture de Police, il fut entendu lui-même et placé pendant 48 heures en garde à vue dans les locaux de l'Inspection Générale des Services, sans qu'aucune poursuite judiciaire ne soit finalement lancée contre lui par le magistrat instructeur.





Mais, comme Marianne l'avait écrit à l'époque (« Comment la jet-set régularise ses femmes de ménage »), débarquer Blanc eût été impensable en 2006 : la Préfecture de Police était à l'époque tenue par Pierre Mutz, qui avait été choisi par Jacques Chirac pour faire échec à la nomination de Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, qui guignait le poste. Le résultat de cette nomination est connue : elle aboutit à faire de Claude Guéant, grand préfet de la République éconduit, haut fonctionnaire loyal, un personnage central du dispositif de Nicolas Sarkozy.


Bruyamment médiatisée, la garde à vue de Yannick Blanc permettait de brosser un portrait de l'infortuné haut fonctionnaire, suspecté d'avoir cautionné certaines dérives, légèreté évidemment explicable par un tempérament laxiste caractérisé par une trop grande perméabilité au chantage des associations, doublée d'une mauvaise gestion interne. En tout état de cause, après 48 heures de garde à vue, la position de ce haut fonctionnaire était affaiblie, et la radio-moquette de la préfecture le jugeait déjà « inadapté au poste ». Pire, il était supposé manquer d'ardeur pour satisfaire aux exigences de Brice Hortefeux en matière de reconduite. L'arrivée de Michel Gaudin à la Préfecture de Police, héritant du cas Blanc, érigé pour l'occasion en vilain mouton noir, ne pouvait que précipiter sa deuxième mise à mort administrative. Cette fois sous la forme d'un décret présidentiel mettant sèchement fin à ses fonctions.





Un bilan 2007 calamiteux



Complot sarkozyste ? Le Président ne s'est sans doute pas directement occupé du cas Blanc. Mais on peut soupçonner le zèle, le cynisme et la brutalité des nouveaux affidés, soucieux de devancer le désir du Prince. Sur ordre du préfet Michel Gaudin, Yannick Blanc a appris sa disgrâce par un coup de fil. Au nom du fameux principe de gouvernance sakozyste : « Qui n'est pas avec moi est contre moi. » Quelques heures plus tard, il faisait ses cartons.





Blanc parti, nul doute que le chiffre va devenir l'horizon indépassable de la politique de l'immigration. Le pari de Brice Hortefeux, est, à ce niveau, risqué : alors que l'objectif de la Préfecture de police était de 3680 reconduites, seules 2800 ont été effectives en 2007, et parmi elles, un bon millier de reconduites de gitans dont on sait pas avance qu'ils reviendront au pays. Au passage, pour « aider » le préfet à « faire son chiffre », Patrick Stéphanini, secrétaire général du Comité interministériel de contrôle de l'immigration, avait doublé la prime financière accordé à l'immigré quittant la France. Voilà comment on a aidé ces Roumains à «prendre quelques vacances au pays», comme on en plaisante à la préfecture, pendant que le bon peuple croit sincèrement, aidé en cela par les gesticulations des associations de défense de sans-papiers, que le gouvernement a musclé sa politique d'immigration.




Bernard Maris | 2008-01-23T07:23:00+01:00 | 2 lectures

Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, journaliste et écrivain.


Attali champion de la résilience!


Boris Cyrulnik participait à la Commission Attali, dont le rapport va être remis aujourd'hui au Président de la République. Il est l'un des promoteurs du concept de « résilience » en France, concept qui traduit une capacité à réagir, à rebondir, à faire preuve d'élasticité et de souplesse, même dans un environnement délétère. Etre résilient, c'est avoir du ressort face aux chocs de l'existence. Bien. Or, il se trouve que la résilience, c'est tout simplement le marché des libéraux. La Bourse est en train de baisser ? Ne vous inquiétez pas, tôt ou tard, elle remontera, résilience ! La mondialisation crée du chômage près de chez vous ? Ne vous inquiétez pas, tôt ou tard, vous retrouverez un emploi. La résilience concerne particulièrement les salariés, auxquels le rapport Attali ne veut plus imposer de durée légale du travail, ni d'âge de la retraite. Laissez faire le marché, et tôt ou tard, ça s'arrangera. Il se peut que « tôt ou tard » vous soyez un petit peu mort, donc que vous n'ayiez pas vu les choses s'améliorer, mais c'est pas grave. En fait, la résilience, c'est tout simplement la tendance naturelle du marché à aller à l'équilibre.Mais quand vous laissez une voiture descendre la pente, sans freiner, souvent elle s'applatit contre un arbre.


Il y a tout de même du volontarisme dans le rapport Attali : favoriser la généralisation d'Internet haut débit ; créer au moins dix Ecopolis de 50000 habitants, villes mariant les nouvelles technologies et l'écologie. Je suppose qu'Attali et la commission iront habiter dans ces écopolis, avec les architectes qui les auront construites. Mais il y a un petit côté « utopie » , « phalanstère » dans cette idée des écopolis. Car l'utopie est encore une vieille idée libérale. Jean-Baptiste Say, le père du libéralisme français, a eu cette phrase d'une intelligence rare : « Les ressources naturelles sont inépuisables ». Il avait décrit un système idéal dans une ville idéale. A propos de ressources naturelles inépuisables, le président veut supprimer les quotas de pêche, certains quotas, et profiter de la présidence européenne de la France pour agir. Mais il est à craindre que le laissez faire ne conduise à la disparition des poissons, ou des pêcheurs, et plus probablement des deux.





La phrase du jour


Frédéric Denhez, journaliste spécialiste de l'environnement : « Si la nature disparaissait, nous ne saurions pas par quoi la remplacer. » (dans Libération)





Retrouvez « L'autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.




Pauline Delassus | 2008-01-23T00:03:00+01:00

Jean-Paul Fitoussi et Jean-Luc Gréau analysent les changements préconisés par le rapport Attali.


« Trois cents décisions pour changer la France ». En toute modestie, c'est ce que propose Jacques Attali. L'ancien conseiller de François Mitterrand affiche son ambition: sauver notre pays , tout en servant notre Président. Reste à s'interroger sur la compatibilité entre le rapport, qui rassemble des mesures solidaires entre elles, et le programme présidentiel. Le rapport, présenté comme un « mode d'emploi pour des réformes urgentes et fondatrices », est le résultat des travaux d'une commission de 44 membres pour la « libération de la croissance française ». Partagés quant à la nécessité de certaines décisions, deux spécialistes interrogés s'accordent en tout cas sur le manque de réalisme, dans la pratique, de réformes aussi importantes.





« Il y a à boire et à manger dans ce rapport »



Jean-Luc Gréau, économiste et ancien expert auprès du Medef, commente sévèrement l'entreprise de Jacques Attali : « Le projet n'est ni réaliste ni applicable. Il y a eu un effet médiatique trop recherché au départ. Il faudrait une très grande autorité à la tête de l'Etat pour que ce soit mis en place : un Bonaparte ou un De Gaulle. Attali est hors du temps, il cultive son image, il faut lui expliquer que l'Etat n'est pas une entreprise. Il y a à boire et à manger dans ce rapport, c'est un mélange entre gauche et droite ».


Il détaille sa position sur certaines propositions : « Je suis d'accord avec la suppression de la réglementation de certaines professions, comme les taxis et les pharmaciens. Je suis contre la hausse de la CSG et de la TVA, qui risque de détruire les classes moyennes sans faire progresser le pouvoir d'achat. Quant à proposer la suppression des lois Galland et Raffarin, suggérant ainsi d'instaurer le principe de liberté tarifaire dans la distribution et le commerce de détail, ça ne va pas résoudre le problème. Il faut tenir compte du rapport de force entre les distributeurs et les fournisseurs, et permettre le regroupement des producteurs face aux centrales d'achat. Pour finir, quand il prétend vouloir diminuer les dépenses publiques, je voudrai lui demander : lesquelles, et comment ? La Défense et l'Education ont besoin de ces dépenses. C'est trop facile de donner des leçons ».







Le rapport Attali partage les économistes


« La priorité, c'est réformer »


Jean-Paul Fitoussi, économiste et professeur à Sciences-Po, se montre plus positif. « J'ai l'impression que le rapport va dans le bon sens. La commission a fait un travail intelligent, en rassemblant avec cohérence des mesures déjà proposées, mais qui prennent aujourd'hui une ampleur nouvelle. Cela dit, c'est probablement plus facile à dire qu'à faire. Un point surtout fait débat : la diminution des dépenses publiques, qui ne peut accompagner tant de réformes. Réformes qui ne peuvent se faire à périmètre constant. Lorsque Margaret Thatcher a voulu diminuer le nombre de professeurs dans les universités anglaises, elle leur a proposé de rester, ou de partir avec un gros chèque. Un bon nombre a pris l'argent, ça a coûté cher, mais les années suivantes il y a eu des économies. Aujourd'hui en France, la priorité, c'est réformer ».













Anna Borel | 2008-01-23T00:03:00+01:00 | 2 lectures

Le PDG des éditions Fixot n'a pas été satisfait des articles publiés sur sa plainte contre les Echos. Nous lui laissons bien volontiers la parole, sans rien retirer de ce que nous avons écrit sur le sujet.


Suite à notre article rapportant la plainte déposée par les éditions XO pour vol, recel de vol et contrefaçon après la publication par le site des Echos d'une première version du rapport Attali, Bernard Fixot nous a contactés. Le directeur des éditions XO explique qu'un jeu d'épreuves du rapport Attali, dont il a acheté les droits exclusifs dans le cadre d'une co-édition avec la Documentation française, a été volé dans la nuit de jeudi à vendredi. «Les Echos ont de plus publié une version inexacte du rapport», affirme l'éditeur de Témoignage, le best-seller de Nicolas Sarkozy, qui confirme porter plainte contre le quotidien économique. Il ajoute que, dans sa version définitive, ledit rapport sera téléchargeable gratuitement sur le Net, sans les «bonus», une plus-value apportée par la maison d'édition. En version papier, 40 000 exemplaires de «Trois cents décisions pour changer la France» seront mis en place dès jeudi en librairie, au prix de 18, 90 euros. Concernant la remise des droits d'auteur à la commission Attali, Bernard Fixot affirme n'être «au courant de rien».




Frédéric Moreau | 2008-01-23T00:03:00+01:00 | 1 lectures

On l'attendait, ça y est, il habite la fonction. Mais avec quelle obscénité! Et avec un tel démarrage, qu'espérer des quatre prochaines années?


Sarkozy président, la vulgarité au pouvoir


La présidence de Nicolas Sarkozy s'inscrit dans un tel rythme, baigne, en dépit des apparences musclées, dans une telle confusion, suscite à la fois tant d'effacement et de cacophonie ministériels, nous fait dériver si vulgairement de la majesté vers Sa Majesté people que la tentation pourrait nous guetter de traiter cette agitation désordonnée et clinquante sur le mode de la dérision et du ricanement.


On aurait tort. Ce serait mal mesurer le phénomène exceptionnel que représente le parcours de Nicolas Sarkozy depuis huit mois maintenant. S'il est un poncif qui traîne dans toutes les conversations politiques vaguement éclairées, c'est celui de l'inévitable adaptation de l'homme à sa fonction, du dépassement de l'imperfection personnelle par la charge et les responsabilités du Pouvoir. Un président de la République, pour résumer, quoi qu'on pense de sa politique et de sa pratique, représente globalement une avancée par rapport au candidat, comme si l'onction de l'élection, le suffrage universel créaient magiquement une aura et donnaient de la densité et de l'allure à qui aurait pu naturellement en manquer.





Jacques Chirac, lui, n'a jamais fait honte à la France



Ce lieu commun, comme Proust nous l'a appris, contient, comme beaucoup d'autres, plus qu'une part de vérité. Reportons-nous à l'Histoire de la Vème République et on constatera, quels que soient les antagonismes sur le fond, que de Charles de Gaulle à Jacques Chirac en passant par François Mitterrand, aucun de nos dirigeants n'a failli à cette règle qui veut que de la conquête du Pouvoir à son exercice, il y ait généralement, sur le plan personnel, une amélioration plus qu'une dégradation. Chez la plupart, la puissance a su retenir ou au moins masquer les faiblesses. Jacques Chirac, qu'on s'est toujours plu à présenter comme un président chaleureux et accessible, n'a jamais pour autant fait honte à la France et aux Français par une conduite tellement bizarre et choquante qu'on la verrait sur les planches de l'Olympia plus qu'à l'Elysée ou en face des autres leaders en Europe et dans le monde.


Avec Nicolas Sarkozy, c'est l'inverse. Il y a là clairement une rupture. On pouvait, même en adhérant aux thèmes et au talent du candidat, s'interroger sur sa capacité, plus tard, à se mettre en retrait, à distance pour moins se préoccuper de lui-même et davantage de ses concitoyens. Une légère crainte, déjà, était susceptible de voiler le triomphe annoncé. L'accession au Pouvoir lui donnerait-elle cette sérénité, cette tranquillité, cette classe intimes qui seules faciliteraient ensuite la mise en œuvre cohérente, lucide et réfléchie d'une grande politique pour la France ?





Du candidat au président, de mal en pis


La réponse est facile et malheureusement dramatique. Dès le soir de l'élection, on a perçu que Nicolas Sarkozy non seulement n'avait pas quitté son monde, ses vulgarités et son opulence mais les avait amplifiés. La suite n'a fait que confirmer cette immédiate déconvenue. Du candidat au président, on est allé de mal en pis. Contrairement à ses prédécesseurs, son arrivée à la tête de l'Etat n'a pas constitué un frein, une entrave, une limite pour ses débordements personnels mais les a justifiés et multipliés. Je suis président donc j'ai le droit d'être moi donc je peux tout. Et n'importe quoi.


C'est sans doute ce sentiment d'une inéluctable et pitoyable descente au Pouvoir que la société française commence à percevoir. Ségolène Royal évoque « une fin de règne ». C'est plus profond que cette notation très polémique. La tristesse démocratique vient du fait que pour la première fois nous avons un président qui est en dessous de la charge suprême qu'on lui a confiée.


Fin de règne ? Non, encore quatre ans. Mais l'aurore promise a déjà des couleurs crépusculaires.









 

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